Sarkozy : le meilleur représentant des capitalistes

La multiplication effrénée d’attaques contre les travailleurs et les jeunes menée par le gouvernement avec Sarkozy en tête, s’explique par la nécessité absolue pour le capitalisme français de mener des attaques majeures afin de sauver les meubles dans un contexte mondial extrêmement défavorable.

Article paru dans l’Egalité n°122

En effet, le capitalisme est en proie à une profonde instabilité à l’échelle mondiale. D’une part, la croissance économique repose sur les économies américaine et chinoise, complètement dépendante l’une de l’autre. En 2005, l’excédent extérieur de 160 milliards de dollars de la production chinoise a été avalé par la consommation américaine et le déficit américain avec la Chine est de 24,5% de plus par rapport à 2004.

Si bien qu’une faillite dans un des maillons de cette chaîne (comme par exemple la baisse de la consommation) aura des conséquences majeures (récession en Chine, crise du dollar avec la baisse d’entrée de capitaux chinois, faillites majeures aux Etats-Unis, surproduction accrue en Chine…). D’autre part, tout repose sur une accélération de la spéculation et du crédit : la croissance américaine dépend fortement des capitaux étrangers (elle absorbe 8% de l’épargne mondial) et de la consommation des ménages américains, endettés grâce à la surestimation de leurs biens immobiliers.

Cette instabilité et donc la nécessité du capitalisme américain de s’assurer plus encore une position hégémonique pour voir ses profits augmenter, jouent sur les capitalistes européens, obligés de s’y adapter et confrontés à une grave stagnation économique.

Sauver les meubles de valeurs

Aussi, avec la perte d’influence de leur impérialisme, les capitalistes français et leurs valets ont pleinement fait le bilan que l’heure n’était plus à retrouver une cinquième ou sixième place mondiale, mais à accompagner la perte d’influence tout en arrivant pour les grands capitalistes à développer certains secteurs et à sacrifier les moins rentables, afin de s’assurer une croissance des profits.

Le but est donc de dégager un maximum de profits, notamment par les privatisations, mais aussi le plus de capitaux nécessaires à la consolidation des monstres économiques français par des fusions, comme par exemple celle de GDF et de Suez. Mais cela passera aussi par un rabaissement du coût du capital variable que constitue l’achat de la force de travail des travailleurs.

Des valets fidèles aux capitalistes

C’est pourquoi Sarkozy émerge actuellement sur la scène politique comme le représentant parfait des intérêts de la haute bourgeoisie capable de mener les attaques nécessaire contre la classe ouvrière mais aussi contre la petite bourgeoisie, tout en étant à même de séduire des couches de cet électorat. Derrière la valorisation de l’individualisme comme moyen de s’en sortir, c’est le renforcement de la déstructuration du mouvement ouvrier qui est programmé : renforcement de la politique raciste de division des travailleurs, attaques sur le droit de grève, éclatement et privatisation des secteurs rentables des services publics, destruction du CDI et multiplication des statuts rendant difficile une riposte collective, réforme et modification des critères pour les minima sociaux…

Mais c’est aussi pourquoi toutes les forces politiques qui ne remettent pas en cause ce système d’exploitation, derrière des mesures en trompe l’œil, visent avant tout à être les gestionnaires des intérêts des patrons et des actionnaires. Par exemple, CN, CPE et loi Aubry de l’ex-gauche plurielle et contrat EVA (Entrée dans la Vie Active) du PS ne sont que les différents reflets d’une même politique découlant de la nécessité pour le capitalisme de réduire au maximum le coût du travail, soit en abaissant les salaires, soit en allongeant la durée du travail. De même, le développement de pôle d’excellence  » pour assurer la compétitivité de l’économie française « , que l’on retrouve aussi bien dans le programme de Sarkozy que dans celui du PS, répond à l’exigence capitaliste de sacrifier les secteurs non rentables et de renforces les grandes multinationales françaises, en créant tout un secteur économique favorable autour d’elle (PME associées et favorisées, cadeaux fiscaux, attaques sur le droit du travail, universités conditionnées aux enjeux économiques…).

Face à cela, dès à présent et quelle que soit l’issue du jeu électoral, les jeunes et les travailleurs doivent se préparer à une aggravation exponentielle de l’offensive capitaliste. Pour cela, ils ont besoin d’un réel outil politique fondé sur une indépendance de classe et un programme combatif s’attaquant au système capitaliste : un nouveau parti des travailleurs capables de lancer et structurer la lutte majeure à mener face à l’offensive capitaliste et offrant une réelle alternative au cadre capitaliste.

Par Geneviève Favre