Sans-papiers : la mobilisation s’amplifie

A Lille, à Marseille, Lyon et dans toute la région parisienne, des centaines de milliers de sans papiers sortent de l’ombre. Commencée fin août à la basilique de Saint Denis dans le 93, la mobilisation ne cesse de grandir et devient nationale.
A l’appel de différents collectifs, de coordinations locales et de la coordination nationale, nous étions plus de 10.000 à la manifestation parisienne du 7 septembre. L’appel est de développer partout en France le mouvement. Sans doutes plus de 10.000 sans papiers ont fait la queue dans les files d’attente et ce sont inscrits sur les listes. Mais la grande majorité d’entre eux n’obtiendront pas de papiers.

Article paru dans l’Egalité n°97

Sarkosy plus « humain » que Debré et Chevènement ?

Certes à la différence de Debré en 1996 qui vira les sans papiers de Saint Bernard à coup de hache dans la porte et de lacrymo, Sarkosy utilise une méthode plus « douce »: un traitement « humain », dit-il, comme Debré l’avait dit avant de lâcher ses flics.
Mais il refuse une régularisation globale de tous les sans papiers. Ce sont les préfets qui régleront au cas par cas les dossiers. Ce qui permettra ensuite d’expulser plus facilement les non-régularisables. « Humain » Sarkosy quand il réactive les charters, augmente le nombre de jours de la rétention administrative, accélère le délai pour refuser le droit d’asile, appelle à la collaboration des pays d’origine pour expulser leur ressortissants.

Ce gouvernement qui surfe sur le thème de l’insécurité est-il vraiment lus humain que les précédents, alors qu’il continue de stigmatiser les immigrés , qui sont pourtant les victimes de l’économie capitaliste mondialisés imposé par nos gouvernements et les multinationales ; ils essayent de fuirent à contrecœur leur pays où ils vivent la misère, la faim, la guerre et les dictatures en donnant leurs maigres économies à des passeurs peu scrupuleux. Stigmatisés, alors qu’ils sont la proie des patrons du bâtiment, de la confections, des entreprises de nettoyage et d’entretiens, de l’agriculture avides de cette mains d’œuvre surexploitée, sous-payée et corvéable à merci. Stigmatisés, alors qu’ils sont les victime des propriétaires d’appartements insalubres qui leur font payer des sommes exorbitantes et des flics racistes.

C’est la même politique qui vise d’une part les immigrés dans leur pays d’origine ou ici et d’autres part qui déréglemente le droit du travail, qui permet les licenciement, les privatisations et les coupes dans les budgets sociaux : les profits pour les capitalistes, les patrons des multinationale et de leurs actionnaires et la misère, le chômage et la précarité pour les travailleurs de France et du monde entier. Les travailleurs français ou immigrés n’ont rien à attendre de ce gouvernement à la solde des capitaliste.

Une lutte commune à construire

Les sans-papiers ne doivent compter que sur leur lutte collective et autonome : dans les collectifs et en renforçant leur coordination, aux cotés des militants associatifs et les syndicats. Ils doivent continuer de refuser le cas par cas dans lequel ils ont été enfermé depuis 1996. Seule la régularisation globale et sans condition permettra de sortir de l’impasse actuelle.

Seule la mobilisation des travailleurs, de la jeunesse aux cotés des sans papiers sera déterminante. Chirac, Raffarin, Sarkosy et leur bande le savent bien. Ils feront tout pour que ne se crée pas un lien entre la lutte des sans-papiers et le reste du mouvement social en butte aux attaques du gouvernement (emplois précaires, 35h et les heures supplémentaires, la casse des statuts, privatisation…). Ce lien c’est à nous de le tisser dans nos quartiers et dans nos entreprises, en militant auprès des sans-papiers mais aussi en refusant la propagande sécuritaire et répressive de ce gouvernement.

Par Arnaud Benoist et Marie-Jo Douet