Aux législatives, affaiblir Macron et le FN, donner une voix aux travailleurs et aux jeunes

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La France Insoumise lors du 1er Mai à Paris

Même si on n’a pas connu de « cohabitation » (un président issu d’un parti d’opposition et un premier ministre issu du parti majoritaire à l’assemblée) depuis 2002, il n’est pas impossible que cela se reproduise. Macron a été élu sans enthousiasme ni soutien. Les premiers sondages montrent que son mouvement n’aura pas une majorité à l’assemblée nationale. Le renouvellement de la politique qu’il prétend incarner sent déjà un peu le moisi. Des gens comme Valls sont susceptibles d’être investis par « En Marche », comme des dizaines d’autres députés sortant PS ou LR.   Article publié dans l’Egalité 183 

Les Républicains vont tenir sur leurs circonscriptions et ils risquent fort d’être une roue de secours pour Macron.

Le FN se prétend « parti d’opposition » mais son hostilité à toute lutte syndicale ou de la jeunesse fait qu’il ne va pas faire autre chose que les autres partis : essayer d’avoir un groupe parlementaire pour limiter l’opposition aux clowneries de l’Assemblée nationale.

Il y a donc un véritable enjeu à ces élections législatives : assurer que Macron n’a pas de majorité parlementaire et avoir une force d’opposition de la vraie gauche la plus forte possible.

Désunion entre la France insoumise et le PCF, des torts partagés

Après bien des hésitations et même un vote contre de la part de ses dirigeants (mais heureusement un vote « pour » de la part des adhérents du parti), le PCF avait décidé d’appeler à voter Mélenchon sans participer à la France insoumise (FI). De son côté, Mélenchon avait imposé qu’un accord aux législatives soit possible uniquement dans le cadre de la FI. D’autres raisons encore expliquent cette situation qui rend tout accord difficile. Pourtant, sur la base de la dynamique de la campagne présidentielle de Mélenchon, il y a une nécessité vitale à ce que le camp de ceux qui en ont assez des politiques d’austérité soit uni.

A défaut de campagne unie aux législatives, il y aura un accord qui peut permettre l’élection d’une 50aine de députés (50% de chaque mouvance). La surenchère récente des responsables du PCF qui exigent la candidature titulaire dans des centaines de circonscription a évidemment rendu les choses impossibles. D’autant plus que beaucoup de candidats ont commencé à être annoncés sans aucune proposition en direction des groupes locaux de la FI. Et même si les questions financières (le remboursement des frais de campagne, pose effectivement un problème) ce n’est pas là ce qui coince. La question des accords du PCF avec le PS (ou ce qu’il en reste), pèse beaucoup plus lourd, notamment pour les futures élections municipales.

Or la FI s’est constituée pour ne plus avoir à subir les décisions du PS. Tout n’est pas innocent évidemment au sein de l’équipe qui entoure Mélenchon et qui est en bonne place pour avoir des élus. Mais la réalité serait autre si les courants et partis qui soutenaient Mélenchon avaient réellement abordé la situation avec une volonté de faire avancer les choses pour des millions de personnes. C’est souvent du point de vue d’accords entre différentes composantes de l’ex Front de Gauche, que les choses ont été abordées.

La Gauche révolutionnaire a appelé à voté Mélenchon et participe à la FI dans de nombreux endroits. Nous avons partout défendu la nécessité d’une campagne unie, notamment avec le PCF mais sur des bases équitables, chose qui s’est avérée impossible. Pour autant, des milliers de personnes ont rejoint les Insoumis et veulent continuer la campagne des présidentielles au travers des législatives. Le plus important va rester que ces candidatures se placent sur un terrain d’opposition résolue à Macron, au PS à LR et au FN, et continue de défendre les revendications comme la hausse des salaires ou la retraite à 60 ans.

Car les élus à l’Assemblée nationale seront surtout un point d’appuis pour les luttes qu’il y aura à mener dans la rue, les entreprises, les universités, et pour lesquelles ces législatives sont un moyen de continuer à se rassembler.

AR et ML