Lutte à la clinique de Bonnefon

Face à ELSAN, secteur privé de la Santé, notre santé et les conditions de travail des soignant(e)s sont plus importants que leurs profits !

Les salariés de la clinique Bonnefon ont entamé depuis 4 semaines un mouvement de grève. Celui-ci a démarré à la suite d’une campagne de harcèlement de la direction envers ses salariés, dans un climat plus profond de restructuration des activités, menée par la direction de cet établissement privé depuis la période COVID.

Depuis Février 2020, par manque de personnel, l’établissement dirigé par le groupe ELSAN, a choisi de maintenir les soins les plus rentables au détriment de la diversité des soins (quitte à ne plus assurer la continuité des soins, élément fondateur du code de la santé publique). Les soignants sont en flux tendu depuis de nombreuses années et la crise sanitaire mise en exergue par la pandémie de COVID-19 n’a fait qu’aggraver des conditions de travail déjà dégradées dans plusieurs services.

Après des vagues de démissions liées à ces dégradations (certains salariés étant obligés d’effectuer des 15-17h d’affilée / manque de matériel pour soigner les patients selon les règles d’hygiène et d’asepsie) et à une direction agressive envers toutes les sollicitations de ses salariés, ces derniers ont décidé d’entamer un mouvement de grève reconductible depuis le 26 janvier dernier afin de soutenir des collègues sanctionnés injustement par la direction (1 licenciement, 1 mise à pied et 2 avertissements disciplinaires) et de demander leur réintégration.

Les salariés grévistes (20 % de l’établissement) dénoncent une pression patronale constante et un manque de moyens pour pouvoir bien travailler et donc bien soigner. Ils ont présenté une liste de revendications qui sont pour l’instant restées lettre morte. Ainsi, les grévistes demandent à leur direction l’ouverture de négociations sur :

  • Le remplacement de toutes les absences sur l’ensemble des postes et la mise en place d’un pool de remplacement
  • L’augmentation de leur point d’indice à 7,60 €, moyenne pratiquée dans le groupe ELSAN (il serait de 7,25 € à Alès)
  • Attribution de la prime SÉGUR à l’ensemble du personnel avec une augmentation de 100 €
  • Poser des congés annuels à la semaine du lundi au samedi
  • Arrêt de l’ensemble des procédures disciplinaires et de toutes les pressions

Pour l’instant la direction fait la sourde oreille et préfère se réfugier dans le déni alors même que la clinique se retrouve contrainte de suspendre l’activité d’hospitalisation complète (par manque de personnel).
Les groupes comme ELSAN, qui occupe la deuxième place sur le podium français de la santé privée et annonce un chiffre d’affaires de 2 Mds d’€ pour l’année 2021, sont des machines à cash qui considèrent la santé comme une marchandise, au détriment de la qualité des soins et au détriment des conditions de travail des soignants. Pire, la direction a décidé de s’en prendre à la déléguée syndicale CGT de la clinique, Hella Kherief, en ouvrant une procédure de licenciement à son encontre. Quelle honte !

Face à cette marchandisation grandissante de la santé, souhaitée par le gouvernement qui par ses choix politiques promeut une rentabilisation du secteur de la santé, les salariés (médecins, infirmières, aide-soignantes, assistantes sociales…) de la clinique Bonnefon représente un modèle de résistance et d’espoir pour tous ceux qui n’en peuvent plus de voir cette logique s’imposer pas à pas. Même si pour l’instant les débouchés de ce conflit semblent incertains, les salariés ont déjà gagné le soutien et la solidarité de la population du bassin alésien qui montre, à travers ses mobilisations successives depuis un mois, qu’il s’agit plus largement d’un problème de santé publique, concernant l’ensemble de la population. De plus, il ont gagné la fierté d’avoir relevé la tête face à une problématique qui traverse l’essentiel du secteur de la Santé aujourd’hui. À quoi bon travailler dans la Santé et le soin à la personne si c’est pour le faire dans des conditions déplorables, à la fois pour ceux qui soignent et pour ceux qui sont soignés. Leur lutte constitue un point d’appui pour ceux qui voudraient s’en inspirer.

Afin de stopper cette logique, il faut soutenir les salariés qui sont à l’avant-garde de la résistance et continuer à construire une lutte pour défendre la santé publique et une culture de la prise en soin qui soit à l’opposé de celle qui est défendue aujourd’hui par le gouvernement et par les marchands de soins du secteur privé.
Cette nouvelle culture pourrait trouver son expression dans une société où les valeurs de bien-être et de respect de la dignité humaine seraient placées en haut de la hiérarchie, contrairement aux valeurs de compétition et de rentabilité qui sont aujourd’hui les valeurs dominantes, défendues par les gouvernements au service des capitalistes.

Le socialisme est le modèle de société que nous défendons, un modèle de société où la production sera orientée en fonction des besoins des populations (sous son contrôle) et non une production basée sur la spéculation, en fonction du taux de profit que peuvent réaliser une minorité d’actionnaires. Si tu souhaites défendre cette vision d’une société plus juste, plus démocratique, n’hésite pas à venir militer avec nous !

Par Anthony