Périscolaire en colère ! En grève le 8 avril !

En tant qu’animatrice périscolaire, chaque jour je vois les dysfonctionnements de ce système capitaliste face à la gestion de la crise sanitaire. L’allocution de Macron du 31 mars m’a bien bien fait rire. NON, il n’a pas retardé la fermetures des écoles pour empêcher les enfants d’attraper le virus, mais pour permettre aux parents d’aller travailler, et ils en sont bien conscients.

Non, la campagne de tests à l’école n’est pas une réussite. J’en veux pour preuve mon expérience : dans les 6 écoles où j’ai dû distribuer le petit papier pour demander si oui ou non les responsables et parent d’enfants étaient d’accord pour tester, les trois quarts des réponses c’était NON ! Leur campagne est un profond échec, ce n’est que de la communication !

Pourquoi ? Car tout cela ne repose sur aucune logique, est fait dans la précipitation avec des protocoles incompréhensibles. Ni les travailleurs ni les enfants ne sont protégés.

Agent-es périscolaires de la ville de Noisy-le-Grand (93) en grève le 12 février 2021

À l’école, les enfants, regroupés par classe, ont interdiction stricte de se mélanger. Comme il n’y a pas assez d’encadrants, je me substitue souvent à la muraille de Chine, mon corps doit être la barrière entre 2 ou 3 ou 4 groupes parfois ! Le mercredi, lorsqu’il n’y a pas école, là je dois manger avec eux (donc sans masque…). Les enfants ne comprennent pas : « Pourquoi mardi on m’a dit de ne pas jouer avec lui, et là je suis dans le même groupe ? » Et au centre, ou lorsqu’il n’y a pas assez de personnel, c’est encore pire car les enfants de maternelle et d’élémentaire sont mélangés !

Pour nous, les animateurs vacataires, la fermeture des écoles va faire très mal et plonger encore plus les jeunes (qui sont une majorité dans ce travail) dans une précarité plus grande. Là, chez mes jeunes collègues, c’est la panique. Sera-t-on payés quand même ? On ne sait pas. Mais on sait qu’on n’a pas droit aux allocations chômage !

Je vois les directeurs et RH commencer sournoisement à pousser pour qu’on n’ait rien du tout. Il viennent nous voir un par un pour nous parler des soi-disant soucis financiers. Sauf que ça fait 1 an et demi qu’il y a plus de sorties, qu’il ne titularise personne depuis 10 ans…d’autant plus avec le chômage partiel, ils peuvent largement payer !

Comment la mairie peut-elle envisager de ne pas payer les étudiants qu’ils emploient et prétendre dans le même temps lutter contre la précarité étudiante au moyen de campagnes publicitaires (payées avec de l’argent public) ?

En grève le 8 avril !

Nous devons transformer cette colère en lutte collective ! Revendiquons : 10 enfants par classe, d’embaucher massivement, d’utiliser tous les locaux disponibles, de purifier l’air, donner des protections adéquates aux enfants et au personnel gratuitement, et le paiement des salaires !

Des trucs vraiment pas si inenvisageables mais surtout qui demandant une organisation et une logique autre que libérale ! Pour lutter pour cela il faut s’organiser collectivement, se syndiquer ! Rallions la lutte et la grève du 8 avril ! Y en a marre de ce gouvernement : entre la jeunesse, les enfants ou le profit des grandes multinationales leur choix est rapide !

Par Jeanne