Éducation Nationale : lutter ou souffrir !

Nous pensions être arrivés à l’os dans l’Éducation Nationale, et qu’il n’était plus possible de fermer des classes et de supprimer des postes tant la crise sanitaire a mis en évidence les manques de moyens. Rien ne va plus : pas assez de personnels pour appliquer les protocoles des cantines ; des enseignants, des infirmières, des assistants d’éducation, des AESH, des CPE etc… jamais remplacés que ce soit pour maladie, cas contact ou fragilité face à la Covid. 30 élèves par classe en collège, et 35 en lycée sont monnaie courante. Le primaire et la maternelle ne sont pas souvent mieux lotis puisque les dédoublements de classe en éducation prioritaire se sont faits au détriment des autres zones.

Un manque de moyens généralisé…

Autant dire que les conditions d’accueil des enfants et des jeunes sont mauvaises et ne permettent ni de combattre l’épidémie, ni de lutter contre les difficultés scolaires et contre le décrochage. Et encore moins de venir en aide aux jeunes qui font face à des difficultés sociales grandissantes.

Côté personnels, c’est la fatigue et le sentiment d’un grand gâchis par manque de moyens qui dominent. Et les « optimistes » viennent de se prendre un coup derrière la tête en découvrant que le second degré serait « sacrifié » alors même que Blanquer ne créait pas assez de postes pour tenir ses promesses dans le 1er degré, et que le Ministère avait de plus en plus recours à des contractuels pour parer aux urgences et tenter de remplacer des professeurs des écoles. Au moins 1 883 postes seront supprimés en 2021 dans les collèges, lycées et LP (7 490 suppressions depuis 2018) malgré une hausse du nombre d’élèves. Le résultat sera sans appel : fermetures de classes et effectifs encore plus surchargés, heures supplémentaires à gogo pour les enseignants, fermetures de filières et un projet de refonte de l’éducation prioritaire pour gratter encore quelques postes.

Piquet de grève, le 18 mars, pour le maintient du dispositif troubles spécifique du langage (TSL) au Collège Branly (76)

… Qui nourrit la colère

La partie n’est pourtant pas terminée. La colère des personnels mais aussi des lycéens est forte et exacerbée par la crise sanitaire. Les suppressions de postes doivent être entérinées courant mars dans toutes les académies et un mouvement puissant des personnels, des parents et des lycéens peut rebattre les cartes. Des luttes locales vont avoir lieu. Une date fédératrice aurait un impact fort et permettrait de construire la lutte indispensable de toute l’éducation, avec les lycéens mais aussi les étudiants et les personnels d’université qui ne voient pas non plus le bout du tunnel.

Par LC, article paru dans l’Egalité n°204