Face à Macron et aux capitalistes, il faut s’organiser pour une France Insoumise solide et combative, pour un parti de lutte !

Mouvement massif pour stopper la contre-réforme des retraites, grèves sur les salaires et pour de meilleures conditions de travail : quel début d’année 2023 ! Les travailleurs-es sont en train de relever la tête et c’est un début.

Notre déclaration pour les Amfis 2023

Même si Macron a remporté la bataille des retraites, il est plus que fragilisé. Il veut en profiter, même temporairement, pour lancer une salve d’attaques contre la classe ouvrière, dans les services publics comme l’éducation, contre les chômeurs pour permettre aux capitalistes du CAC 40 de s’engraisser encore. Tout ceci, avec un autoritarisme renforcé, une répression régulière et parfois féroce comme à Ste-Soline. Les violences policières et racistes dans les quartiers populaires en sont des exemples criants.

Plus que jamais, le besoin d’un parti de lutte contre Macron et les capitalistes se fait sentir. Comment y arriver et avec quel programme ? C’est ce que les militant-es de la Gauche révolutionnaire mettent en discussion en participant à la France insoumise depuis sa création. Dans ce sens, la période à venir est un test pour la FI.

La FI dans le mouvement des retraites

La France insoumise est la première force militante d’opposition au gouvernement ; toujours très regardée. D’ailleurs, leurs attaques pour nous discréditer et diaboliser sont quotidiennes ! Pendant le mouvement de lutte contre la retraite à 64 ans, des nouveaux nous ont rejoint, sur le site et en s’inscrivant dans des groupes d’action. Ça a été aussi le cas dans les syndicats. Ceci montre l’envie d’une petite partie des travailleurs et des jeunes, pendant et après ce mouvement, de s’organiser pour ne pas se laisser faire. Aspiration à laquelle la FI doit répondre.

Les insoumis-es ont été très présents dans le mouvement des retraites, dans les manifs, sur les marchés et avec les caisses de soutien. Fort justement, dès la rentrée scolaire 2022, LFI a aussi interpelé les forces de gauche, politiques et syndicales pour créer un front uni contre Macron.

La FI, consciente que la bataille serait rude et longue aurait dû se mettre, elle-même, en ordre de bataille. Tous les militants insoumis ont un rôle à jouer spécialement dans une mobilisation et des grèves massives. Être en ordre de bataille, ce n’est pas seulement appeler aux manifs, ce que la FI a bien fait, mais être en grève, mobiliser pour élargir la grève, amener de nouvelles revendications, et aussi chercher à ce que des grévistes s’organisent avec la FI.

Nous avons clairement manqué de discussions pendant la lutte et d’un bilan du mouvement après. Aujourd’hui, la démoralisation peut exister parmi les militant-es insoumis-es, car le mouvement, limité à la question de la retraite à 64 ans, n’a pas pu s’étendre ni s’élargir à d’autres revendications comme sur les salaires, pour des embauches avec la baisse du temps de travail… Lier le mouvement et les luttes des travailleurs au combat contre Macron et son gouvernement, lui donner une perspective politique, aurait pu être le rôle le plus utile de la FI pendant ce mouvement. Cela aurait concrétisé l’approche correcte de Mélenchon et de la FI de voir séparés les syndicats et les organisations politiques, alors que notre lutte, contre l’exploitation capitaliste et tous les ravages de ce système, est la même sur le fond.

Porter un programme pour lutter et s’organiser

Nos intérêts sont totalement opposés à ceux des capitalistes. Notre rôle militant est aussi de donner à voir concrètement comment la société pourrait mieux fonctionner dans l’intérêt de la majorité de la population.

Nous pouvons défendre, et ce dans les luttes dès aujourd’hui, une protection sociale (santé, retraite, chômage, etc.) qui offre une couverture à 100 %, financée entièrement par le salaire et sous les seuls contrôle et gestion des travailleurs et travailleuses et leur organisations.

Pour la socialisation sous statut public des principaux secteurs de l’économie (santé, éducation, énergie, eau, transport, banques et finance, etc.) et la création de monopoles publics, sous contrôle et gestion démocratique de la classe ouvrière elle-même, en lien avec la population, pourrait permettre de commencer à inverser la vapeur ; avec un gouvernement issu de la classe ouvrière et de ses organisations pour appliquer ce programme. Ce n’est pas un programme abstrait mais le seul moyen d’empêcher les grands capitalistes de piller l’économie et les ressources !

De quel fonctionnement avons-nous besoin ?

Nous sommes pour une France insoumise combative, démocratique et inclusive. Trop souvent, la FI « s’endort » entre chaque élection. Les efforts de structuration doivent se poursuivre même si ils ont été tardifs. Les boucles départementales comme l’implantation locale sont positives. Pour autant, la structuration du mouvement ne peut pas être que technique.

Depuis un an, il y a eu une seule réunion nationale, l’AG représentative. Il y besoin de plus de discussions politiques entre insoumis-es, localement mais aussi nationalement, et de votes. L’orientation de notre mouvement ne peut pas être seulement élaborée avec les parlementaires, leur bureau politique et la coordination. Et les insoumis doivent pouvoir discuter des raisons politiques qui amènent à des dissensions entre des figures connues de la FI, d’autant plus qu’elles sont rendues publiques.

On aurait ainsi pu imaginer que le premier jour des Amfis 2023 soit par exemple réservé aux Insoumis-es pour permettre des discussions. Car LFI doit être plus forte politiquement. Cela ne se fera pas seulement en formant mieux une petite partie des insoumis dans l’institut la Boétie, mais aussi en ouvrant des discussions larges et démocratiques sur la situation politique, notre programme et nos actions pour les mois à venir. Il faut que la FI soit l’organisation des insoumis-es pour qu’ils y restent.

Autour de quel programme faire l’unité ?

L’alliance électorale NUPES avait soulevé un certain intérêt dans la foulée du très bon score de JLM à la présidentielle. Depuis, soyons honnêtes, la NUPES a très peu de réalité sur le terrain. La force militante : ce sont les insoumis et quelques individus d’autres partis.

Pendant la mobilisation, la NUPES ne s’est pas posée comme une alternative politique pour les jeunes et les travailleurs, face au gouvernement de Macron. Les seules revendications communes étaient le refus de la retraite à 64 ans, la taxation des super-profits et lutte contre les paradis fiscaux. Ceci ne constitue pas un programme sérieux de gouvernement au service de celles et ceux qui luttent et de la majorité de la population.

Pour les élections sénatoriales en septembre, il y a un accord PS-PCF. Et EELV comme le PS cherchent à se démarquer de la LFI très souvent. Quant à la direction du PCF, elle se pose plus à l’extérieur de la NUPES dans le but de contester le leadership politique à la FI.

Et les désaccords sur le rôle de l’Union européenne sont très nombreux. L’avenir en commun 2022 dit : « Nous assumons de déstabiliser la machine bruxelloise et d’entrer en confrontation avec elle ». C’était un point de rupture qui avait motivé en 2005 la campagne pour le Non au traité constitutionnel européen. Et Mélenchon à quitter le PS, à créer avec d’autres le PG et à impulser le Front de Gauche.

Le refus des politiques de Hollande, Valls, et Cazeneuve est dans l’ADN de la FI et celle du refus de l’Union européenne pour les capitalistes également, ça doit le rester.

Nous sommes pour l’unité si elle fait avancer les intérêts de la majorité de la population. Or, un accord commun avec ces partis qui acceptent de gérer, depuis longtemps, les intérêts des capitalistes, localement et nationalement, comme au niveau européen, serait avec un programme bancal. Et donc, ce ne serait pas un barrage solide face aux populistes de droite et à l’extrême droite en Europe.

Une situation mondiale inédite

Le système capitaliste démultiplie les crises. Et l’instabilité est majeure sur toute la planète : misère, coups d’État, guerres, destruction de l’environnement. Sur tous les continents, des mouvements de lutte de masse, avec un potentiel parfois révolutionnaire, éclatent. En Europe, aux États-Unis et ailleurs, il y a un regain de grèves et de luttes de classe. Le capitalisme est remis en cause, mais par manque d’une alternative politique de masse et de partis capables de la porter, nulle part les travailleurs et les jeunes n’arrivent à prendre le pouvoir. Des millions d’entre eux veulent en finir avec ce système, mais ne savent pas trop comment faire ou quelle société construire à la place.

La classe ouvrière, plus nombreuse que jamais a besoin de son parti, son outil pour cela. Face au capitalisme en crise à l’échelle mondiale, la seule perspective est celle d’une société socialiste. Il est temps de la remettre à l’ordre du jour !