La législation contre les discriminations raciales ont progressé, surtout grâce aux luttes (comme la « Marche pour l’Égalité de 1983 », voir précédents articles). Le nombre de mariages mixtes progresse lui aussi. Le nombre d’agressions
racistes a également beaucoup diminué depuis les années 80. On commence même à voir (un petit peu) plus de journalistes, acteurs, politiques, syndicalistes… «issus de l’immigration». Cela signifie-t-il pour autant qu’il n’y a plus de raisons de lutter contre le racisme ?
Racisme d’État toujours présent
Un certain nombre de choses sont encore impossibles pour les personnes étrangères : être fonctionnaire, voter, exercer certains métiers de santé, circuler librement. Pour le reste, ils ont les mêmes devoirs que les personnes de nationalité
française, sauf qu’en cas d’infraction grave à la loi ils peuvent être expulsés (même s’ils n’ont plus d’attaches dans leur pays d’origine). Il y a donc bien un caractère raciste au fonctionnement de l’État.
Enfin, même si cela s’est amélioré en partie, il reste des éléments de « culture » raciste dans les milieux où pendant des décennies le racisme et la discrimination étaient un mode de fonctionnement normal (notamment du fait de la colonisation qui instaurait des peuples inférieurs, car colonisables et colonisés). Certains peuvent encore le subir face à la police ou lors d’une embauche ou de la recherche d’un logement.
Le « problème » de l’immigration
Aujourd’hui tous les partis politiques utilisent la question de l’immigration comme un problème central qui expliquerait en partie de nombreuses difficultés de la société (l’insécurité, le chômage, le manque de logement, les bas salaires…) On entend beaucoup d’amalgames entre étrangers, immigrés, musulmans, terroristes dont tous les « vices » sont aussi reprochés aux enfants des immigrés des générations passées.
En réalité, les politiciens cherchent des excuses et des boucs émissaires pour justifier le fait qu’ils défendent et organisent un système qui protège et enrichi les plus riches en exploitant les plus pauvres (qu’ils soient français depuis 1 ou 10 générations !) Le racisme est une arme de division massive, que les classes dirigeantes utilisent (partout à travers le monde) pour diviser les travailleurs et les jeunes. Quand on a des conditions de vie difficiles, quand il y a peu de richesse à partager parce qu’elles sont accaparées par les puissants, on peut se retrouver à être plus facilement réceptif aux arguments racistes et populistes qui visent à exclure une partie de la population de ce partage des miettes. La montée du chômage et de la pauvreté est la principale raison des scores du FN en France et des autres partis d’extrême droite en Europe.
L’autre raison, étant l’incapacité de la «gauche » soi disant du côté des travailleurs, à faire une politique réellement sociale.
« Il n’y a pas de capitalisme sans racisme »
Seule une société débarrassée de l’exploitation et permettant à chacun de vivre dans de bonnes conditions et donc de s’épanouir, posera les bases pour en finir avec le racisme. Mais cela ne viendra pas grâce à des simples lois, ou en se repliant sur sa communauté ni par les seules initiatives culturelles. Ce sont les premiers concernés qui doivent massivement entrer dans la lutte aux côtés des autres travailleurs et jeunes, en y prenant toute leur place. Pour lutter efficacement contre le racisme, il faut lutter contre le capitalisme, contre l’exploitation de l’homme par l’homme, contre la domination de la minorité de privilégiés que sont les grands actionnaires et les grands patrons. C’est contre eux qu’il faut s’unir, pour construire une société juste et tolérante pour le bien-être de tous : le socialisme.
C’est tout le sens du combat de la Gauche révolutionnaire !
Par Virginie