Val-de-Reuil : non au racisme, pas de division entre habitant-e-s des quartiers populaires !

Dimanche 5 septembre au soir, à Val-de-Reuil (27), une bagarre entre deux enfants a malheureusement tourné en une bagarre collective entre des familles issues de deux communautés, kurde et sénégalaise.

Suite à la bagarre entre les deux enfants, les parents sont intervenus. Cette intervention s’est transformée en une bagarre entre les deux familles. La maman kurde a en effet frappé les enfants sénégalais, et le papa sénégalais a suite à cela tabassé le papa kurde qui est grièvement blessé. Pour une simple querelle d’enfants, des adultes se sont comportés pire que des gamins, et malheureusement avec des conséquences bien plus graves !

Les jours qui ont suivi, notamment le lundi soir, la situation était très tendue. La police est donc intervenue, puis le mardi, 3 fourgons de CRS sont venus sur place, occupant le quartier sous prétexte de « calmer la tension ».

Des médias ont parlé de « rixe communautaire » alors qu’en réalité il s’agit juste d’une bagarre entre deux enfants, qui aurait dû rester entre les deux familles et ne pas déborder. La récupération politique qui est faite par l’extrême droite (« classique » type Rassemblement National, ou communautariste) est extrêmement minable. Cela va affecter les enfants, la vie du quartier, et encourager les déclarations méprisantes sur les quartiers populaires.

S’unir pour lutter ensemble et vivre mieux !

De la même manière, il ne s’agit pas non plus d’une violence « ingrate » ou « égoïste » comme le dit Marc-Antoine Jamet, maire de la ville dans son allocution de mercredi soir. « Ingrate » ? à croire que ce grand bourgeois (il est le secrétaire général de la multinationale de luxe LVMH) pense que les habitants lui doivent tout…

Il y a faute des deux parents, mais malheureusement aucune structure de type associative n’a pu agir afin d’apaiser cette tension, que ce soit par manque d’existence ou par manque de connaissance. Or c’est de cela que nous avons besoin à Val-de-Reuil comme dans bien d’autres villes, pour se réunir, discuter, et lutter ensemble surtout après un an et demi de confinement et dans une situation économique difficile pour beaucoup.

Il faut également dire que les Kurdes comme les Sénégalais sont des communautés de travailleurs qui se connaissent depuis plus de 20 ou 30 ans. Ils partagent les mêmes situations socio-économiques, leurs enfants vont à l’école ensemble, ils grandissent ensemble et partagent un espace de vie ensemble. Ça ne sert personne de diffuser des messages de haine et de racisme.

La mairie de Val-de-Reuil doit écouter les deux parties et assurer une médiation entre les familles pour apaiser la tension et éviter de telles dérives à l’avenir pour préserver nos jeunes de cette violence néfaste.

Il faut prôner la non-violence entre nous dans nos quartiers, nous devons nous unir en tant que travailleur-se-s et habitant-e-s des quartiers populaires, contre le racisme, contre le chômage qui sévit dans la ville, contre la précarité et pour de vrais emplois pour toutes et tous, pour de meilleurs conditions de vie pour nos enfants et pour nous-mêmes, pour plus de services publics municipaux et sociaux pour répondre aux besoins. S’il faut manifester, il faut le faire ensemble tous ensemble pour nous débarrasser de cette tension et faire la paix. Aucune manifestation communautaire qui dépasse un tel objectif ne doit être tolérée.

Pas de division entre nous !