Même si les conséquences de la politique d’austérité et de casse des services publics peuvent être moins dramatiques à l’école que dans l’hôpital public, l’Education Nationale en est bien au même point que la santé : celui où ça craque de partout ! Les 4000 postes non pourvus se vivent sur le terrain avec 60% des collèges dans lequel au moins un enseignant est absent, des mi-temps non assurés dans le primaire, des emplois du temps d’élèves en lycée amputés de plusieurs heures. Autant de difficultés qui s’ajoutent à celles des autres années: des effectifs de classe très lourds ne permettant pas vraiment d’aider les élèves, des remplacements impossibles, des personnels de plus en plus précaires aux conditions de travail dégradées chaque année, des infirmiers et des assistants sociaux au compte-gouttes…
Des décennies de casse de l’Education Nationale et de casse de l’emploi public ne pouvaient mener qu’à cette issue ! Jean-Michel Blanquer a accéléré cette politique, et Pap Ndiaye, nouvellement nommé Ministre, la continue. D’où la recette habituelle : des recrutements en urgence, précaires, sans vraie formation et insuffisants.
Par L.C, article paru dans l’Egalité n°212
Sortons de cette impasse
La solution pour faire face à cette crise existe pourtant. Elle passe par une titularisation immédiate des nombreux précaires qui travaillent dans l’Education Nationale, un plan de création de postes pour faire face aux besoins et une revalorisation immédiate des salaires permettant le rattrapage du pouvoir d’achat perdu depuis 20 ans (près de 30%).
De nouvelles attaques…
Enfin, comme s’il s’agissait d’en finir avec l’idée d’un service public de l’éducation gratuite, de qualité et chargé de donner une formation émancipatrice aux jeunes, Macron a affiché sa volonté de réformer l’enseignement professionnel pour qu’il serve au mieux les intérêts des entreprises. Il ajoute un renforcement de l’autonomie des établissements, des formations décidées avec les entreprises privées, une durée de stage en entreprise à nouveau augmentée et le développement de l’apprentissage. De plus l’enseignement professionnel serait renvoyé à son ancienne conception utilitariste et assujetti aux intérêts capitalistes en étant placé sous l’autorité conjointe du ministère du Travail et de l’Éducation nationale.
… que nous devons combattre !
Pourtant la partie n’est pas gagnée pour Macron. Le nécessaire plan d’urgence dans l’éducation est dans la tête des salariés, et il rejoint les revendications de l’ensemble des travailleurs du public et du privé qui se battent pour les salaires et l’emploi. C’est important dans l’éducation de préparer une forte mobilisation le 29 septembre et de mettre déjà au débat la question des suites à envisager en lien avec les autres secteurs professionnels. Il faut pousser les organisations syndicales à une lutte combative, qui permette de gagner sur nos revendications et de poser la question d’un monopole public de l’éducation dégagé totalement des intérêts économiques.