La lutte pour l’emploi continue à la raffinerie de Grandpuits

Après 40 jours de grève reconductible en intersyndicale à la raffinerie TOTAL de Grandpuits (77), les élus des syndicats FO et CFDT ont signé la semaine dernière les « mesures sociales d’accompagnement » du plan de transformation du site. Transformation qui menace 700 emplois. Cela a mis un coup au moral des grévistes. Réunis en Assemblée Générale (AG), ils ont voté pour arrêter la grève reconductible, mais seulement à deux voix près. Cela a été une grève emblématique car très largement majoritaire, contrôlée par les grévistes avec des AG plusieurs fois par semaine et un piquet de grève devant le site, en plus d’une caisse de grève qui a permis de tenir le coup.

Rassemblement en soutien à la grève et contre les suppressions d’emplois le 10 février au siège de Total à la Défense

La direction essaye de diviser en proposant des primes de dégazage pour que des travailleurs acceptent de vider les lignes pour ensuite tout démonter. Mais tous ne sont pas résignés à l’individualisme et pensent au massacre social que serait ce projet, y compris pour la population seine-et-marnaise.

Continuer à mettre la pression

Ainsi la lutte pour l’emploi n’est pas finie. Réunis à nouveaux en AG, un moindre nombre de travailleurs et la CGT ont décidé de continuer à mettre la pression en organisant une journée de grève et d’action par semaine. Même ceux qui ont voté la reprise n’ont pas forcement abandonné le combat. C’est tous unis que les travailleurs de Grandpuits pourront gagner.

La grève a déjà permis que la Direccte (inspection du travail) reprenne la plupart des arguments des grévistes sur le nouveau projet « Galaxie » qui n’assure même pas la sécurité du site et prévoit une charge de travail trop importante pour les salariés. Les raffineurs ne veulent pas travailler sur un site dangereux : « on ne veut pas d’un nouveau Lubrizol » ! Ils comptent bien maintenir la pression sur la Direccte qui aura sa part de responsabilité en signant le PSE si il y a un accident. Soyons nombreux à les soutenir pour que la Direccte refuse le PSE.

Mais surtout le rapport de force devrait se développer au minimum dans les autres raffineries et dans le groupe Total pour lui faire perdre de l’argent et le faire plier. Les conditions de travail ne sont satisfaisantes sur aucun site tellement Total a détruit des emplois ces dernières années. Il y a de quoi faire campagne pour exiger des embauches et des conditions de travail sûres partout. Une première journée de grève à Total avait d’ailleurs été bien suivie. C’est à cela que les directions des confédérations syndicales devraient s’atteler, ainsi qu’à construire un vrai front de lutte contre tous les licenciements qui pleuvent en ce moment.

Un rassemblement est organisé aujourd’hui jeudi 18 février devant la Direccte de Melun (cité administrative, 20 quai Hippolyte Rossignol), rejoignez-nous-y pour les soutenir !