Jeunes, travailleurs, chômeurs : Il nous faut un nouveau parti pour lutter contre les capitalistes

Le système économique dans lequel nous vivons aujourd’hui, le capitalisme, est centré sur les intérêts de la classe bourgeoise. Afin que les gros actionnaires et le patronat fassent toujours plus de profits, les attaques mises en place par les gouvernements capitalistes, visant à exploiter toujours plus les travailleurs et les jeunes, s’enchaînent à un rythme effréné.

Article paru dans l’Egalité n°124

En France, elles se sont traduites dans les dernières années par les séries de privatisations des services publics, les réformes sur les retraites et la sécurité sociale, le durcissement des conditions de travail avec le développement des contrats d’embauche précaires, les licenciements massifs…

Face à cette situation, les travailleurs et les jeunes résistent comme ils peuvent. De nombreuses grèves contre les licenciements (Arena, Dim, Alcatel…) et parfois des luttes massives contre la politique du gouvernement (CPE) ont eu lieu. Mais malgré leur combativité et leur détermination, beaucoup de ces luttes sont restées isolées et se sont soldées par un échec (luttes contre la réforme des retraites en 2003, la loi Fillon, les privatisations de la Poste et d’EDF…). Et les victoires de la classe ouvrière comme par exemple le rejet du Traité Constitutionnel européen ou le retrait du CPE, n’ont pas eu de traductions politiques concrètes dans l’intérêt des travailleurs et des jeunes.

Ce qu’il manque aujourd’hui aux travailleurs et aux jeunes, c’est un véritable outil politique, un parti, qui réunirait toutes celles et tous ceux qui en ont ras le bol de ce système et qui se battrait sans compromis contre les attaques libérales des capitalistes.

Un parti au service des luttes des travailleurs

Un tel parti est une nécessité pour la classe ouvrière car il permettrait de construire un véritable rapport de force contre la bourgeoisie et le gouvernement. Ce parti ne se contenterait pas de soutenir les luttes mais avancerait une stratégie pour que celles ci se développent avec des revendications concrètes pouvant unir les travailleurs.

Par exemple, face à l’annonce d’un plan de licenciements dans une entreprise, ce parti amènerait immédiatement la question de comment construire une lutte des travailleurs de cette entreprise par la grève puis comment élargir cette lutte en lien avec les travailleurs d’autres entreprises du même secteur ainsi qu’avec l’ensemble de la population pour que celle-ci soit victorieuse. En avançant ainsi une stratégie pour la construction des luttes, ce parti jouerait un rôle important pour contrecarrer les méthodes bureaucratiques des directions syndicales qui ont complètement accepté le capitalisme et ont souvent réussi à étouffer les luttes.

Un parti anticapitaliste au fonctionnement démocratique

Ce parti regrouperait tous ceux qui veulent s’organiser pour se battre contre le capitalisme dans un cadre structuré démocratiquement avec des instances élues et le droit à l’expression des courants politiques différents. Des débats seraient organisés avec l’ensemble des militants, pour discuter du programme politique et des revendications à mettre en avant pour construire les luttes. Si un tel parti de masse existait, ses militants, jeunes et travailleurs pourraient entamer une réelle implantation dans les entreprises, les universités, les syndicats, les quartiers, pour discuter avec le maximum de personnes de leurs intérêts communs face aux capitalistes et pour démontrer que le système dans lequel nous vivons n’est pas une fatalité. De même, un tel parti développerait une presse de masse pour s’adresser le plus largement possible à la classe ouvrière et s’opposer aux idées réactionnaires de la bourgeoisie qui détient aujourd’hui la majorité des médias.

Quelles possibilités en France pour un tel parti ?

En cette période électorale, la question d’un nouveau parti devrait être centrale pour les organisations politiques à la gauche de la gauche. La tentative des collectifs antilibéraux est vite tombée à l’eau et la principale raison à cela est de les avoir constitués uniquement dans une perspective électoraliste, sans jamais avoir mis en avant la question de la création d’un nouveau parti qui, après les présidentielles, aurait continué à défendre les intérêts des travailleurs et aurait organisé la résistance face aux attaques libérales du futur gouvernement. En évinçant cette question d’un nouveau parti et en se dotant d’un programme ne remettant pas clairement en cause le capitalisme, ces collectifs n’ont pas été vus comme une alternative pour la plupart des travailleurs et des jeunes.

Et quant à LO et à la LCR, aucune de ces deux organisations n’a entrepris la moindre initiative vers un nouveau parti qui permettrait de réunir les travailleurs. Pourtant les occasions n’ont pas manqué comme après leurs bons scores aux présidentielles de 2002 où elles réunissaient 10% des suffrages.

Et le nouveau parti des travailleurs, c’est pour quand ?

La Gauche révolutionnaire est pour la création d’une telle force parce que nous pensons que c’est une nécessité pour les travailleurs, les jeunes et les chômeurs d’avoir leur propre parti, qui défende leurs intérêts face au gouvernement et au patronat. Aussi, si une telle initiative était prise nous y participerions activement en prenant part aux discussions et à la construction de ce nouveau parti. Nous y avancerons notre programme socialiste et nous débattrons avec l’ensemble des militants pour défendre des revendications comme « pour un vrai emploi pour tous avec un vrai salaire », « pour un logement décent pour tous », « pour des services publics gratuits et de qualité »…Nous savons que de telles revendications ne peuvent être satisfaites dans le système actuel. Elles s’inscrivent dans la lutte contre le capitalisme et pour le socialisme, un système basé sur la satisfaction des besoins de tous et pas sur les profits de quelques gros actionnaires. C’est ce que font nos camarades du CIO en Allemagne, au Brésil ou en Belgique où de telles forces ont été lancées.

par Lise de Luca