Votons pour Olivier ou Arlette !

Face à Sarkozy et sa promesse d’une offensive ultralibérale, nous étions pour qu’il y ait un candidat rassemblant les jeunes et les travailleurs sur un programme revendicatif. La question centrale est en effet de rassembler tous ceux et toutes celles qui veulent s’organiser pour lutter contre les attaques gouvernementales et patronales.

Article paru dans l’Egalité n°124

Après les nombreuses luttes de ces dernières années, il y a une colère contre le gouvernement mais aussi une grande interrogation. Aucune de ces luttes n’a remporté de victoire éclatante. La lutte contre le CPE a rassemblé jusqu’à 3 millions de jeunes et de travailleurs dans la rue mais n’a pas stoppé le gouvernement. Cela est dû au fait que la lutte, pourtant massive, n’a pas réussi à atteindre le niveau qu’il fallait pour vaincre ce gouvernement. L’offensive des capitalistes est d’une telle ampleur, que c’est une grève réellement généralisée qu’il faut pour la stopper.

Les directions des syndicats et des partis de gauche « gouvernementale » s’y opposent de nombreuses manières. Ayant accepté les limites du capitalisme, elles craignent un mouvement de masse qui remettrait en cause ce système. Face à elles, la volonté de milliers de personnes actives dans la lutte n’a pas été suffisante. Il a manqué un instrument permettant de discuter collectivement et démocratiquement de la stratégie à suivre pour les luttes et de la construction d’une alternative au capitalisme. C’est cela que permettrait un nouveau parti des travailleurs.

Comment défendre cela dans la prochaine campagne électorale ?

Chacune à leur manière, les différentes forces à la gauche du PS n’ont pas voulu mettre tout en place pour qu’il y ait un candidat unissant les travailleurs. Un tel candidat n’aurait pas tout réglé, mais il aurait permis que soit posée concrètement la construction d’une nouvelle force à gauche, indépendante de la bourgeoisie, et donc du PS.

Dans ces élections, la question reste : comment avancer l’idée d’un instrument pour préparer les luttes contre les nouvelles attaques capitalistes ? A l’heure où nous écrivons, nous ne savons pas si José Bové va réellement se présenter. Les voix qu’il recueillerait seraient à comptabiliser avec les anticapitalistes. Une partie des revendications qu’il défend est anticapitaliste mais son hostilité à l’idée d’un nouveau parti des travailleurs ne permet pas de poser réellement la question d’une nouvelle force indépendante du PS.

C’est pour cela que, tout en comprenant les raisons qui poussent de nombreuses personnes à vouloir voter Bové (de même que celles qui votent PCF malgré les alliances répétées de celui-ci avec le PS), nous appelons à voter pour Arlette Laguiller ou Olivier Besancenot. D’une part, ces deux organisations se déclarent toujours pour le renversement du capitalisme, même si c’est souvent de manière imprécise et que c’est peu présent dans leur orientation dans les luttes. D’autre part, elles se disent pour un nouveau parti, même si, là encore il y aurait beaucoup de critiques à faire, notamment sur le fait qu’à plusieurs reprises, malgré leurs importants scores électoraux, elles n’ont pris aucune initiative dans ce sens.

Un fort score pour ces deux candidats aurait donc un double intérêt : cela montrerait la persistance d’un fort courant contre le capitalisme. D’autre part, face à l’offensive capitaliste, qu’elle soit menée par Sarko ou par un(e) autre, cela pourrait les obliger à prendre enfin leurs responsabilités et lancer une initiative qui permette d’avancer vers un nouveau parti des travailleurs et peut être même de commencer à le mettre en place concrètement, en préparant collectivement la riposte face aux attaques du patronat et du gouvernement. Contre les capitalistes, votons Arlette ou Olivier !