Les mensonges de Sarkozy

En tant que meilleur représentant des intérêts des capitalistes, Sarkozy essaie de nous faire croire que dans l’économie capitaliste travailleurs et patrons ont les mêmes intérêts, et qu’il suffit de travailler dur pour s’en sortir. La réalité est bien différente et le programme de Sarkozy nous laisse entrevoir un avenir encore plus noir pour les travailleurs et plus radieux pour les patrons.

Article paru dans l’Egalité n°124

Travailler plus ne permet pas de gagner plus :
Sarkozy aime à répéter que pour gagner plus il faut travailler plus, sous entendu que ceux qui gagnent peu… ne travaillent pas assez et donc méritent leur bas salaire !

Sarkozy propose d’exonérer les heures supplémentaires d’impôts sur le revenu et de cotisations sociales et de permettre à ceux qui le veulent de faire plus d’heures supplémentaires. D’une part, la réalité est que la majorité des heures supplémentaires ne sont pas déclarées, les patrons ne paient donc pas de cotisations dessus. En plus, ces cotisations sociales, sont ce qu’on appelle du salaire indirect, c’est à dire une partie de notre salaire mise en commun pour fournir des services nécessaires à tous et faire face aux différentes étapes de la vie (maladie, vieillesse, enfants). Enfin, lorsque l’on baisse les cotisations sociales en fait on baisse le salaire brut… alors où est l’augmentation ? il faudrait faire ainsi confiance aux patrons pour reverser les baisses de cotisations aux salariés qui travaillent plus

Une telle politique supprimerait des moyens aux services publics et à la sécurité sociale. Ce qui signifie que la solidarité collective sera remplacée par la protection individuelle, ce sera à chacun en fonction de ses moyens de prendre des assurances privées, souscrire à des fonds de pension… Pour financer ces exonérations Sarkozy pense prendre dans les économies faites par la caisse d’assurance maladie, en obligeant chaque travailleur à payer une franchise maladie de 100 euros. Les 100 premiers euros de soins (consultations, médicaments, hospitalisation) seront à la charge du patient et ne seront pas remboursés. En fin de compte, les gagnants seront les entreprises privées et leurs actionnaires. Ce désengagement de l’Etat va en fait aggraver les inégalités. Quant à la pseudo « liberté » de choix des salariés qu’évoque Sarkozy, toute personne qui a déjà travaillé sait qu’aucun salarié ne choisit ses heures, le refus d’heures supplémentaires est même utilisé comme motif de licenciement !

Exonérer les entreprises de cotisations sociales ne crée pas d’emploi

Tous les gouvernements, de droite ou de gauche, ne cessent de nous dire que le chômage est dû au coût trop élevé du travail en France, que les patrons ne peuvent embaucher car cela leur coûte trop cher… Il promet au patronat de pouvoir payer les heures supplémentaires presque au même taux que les heures normales, en plus de l’exonération de cotisations sociales sur ces heures. Pourquoi alors un patron va-t-il embaucher s’il peut faire travailler plus les travailleurs qu’il a déjà sans payer de cotisations ? Les exonérations de cotisations faites aux patrons sous les gouvernements Raffarin et Villepin auraient dû créer 1 million d’emplois. En fait ce ne sont que entre 150 000 et 500 000 emplois qui auraient été créés (sachant que bien plus on été détruits, 700 000 dans l’industrie seule !) La grande majorité des heures supplémentaires ne sont en fait pas déclarées, ou payées à peine plus. La majorité des salariés travaillent 39h ou plus, les 4 heures au dessus des 35h légales ne sont majorées que de 10% et les heures au delà de 39h sont majorées de 25% … En fait, ce que Sarkozy nous promet c’est d’augmenter la durée du temps de travail pour tous au niveau demandé par l’Union Européenne : 48h par semaine.

Diviser pour mieux régner

La rupture que prône Sarkozy est de la poudre aux yeux pour faire accepter aux travailleurs de payer la crise économique créée par le fonctionnement même du système capitaliste. Les promesses de Sarkozy envers les travailleurs ne sont que des mensonges, la politique qu’il mettra en place s’il est élu sera dans la continuité de ce qu’il fait aujourd’hui au pouvoir. Une politique ultra libérale en faveur du patronat, et pour les travailleurs une politique de division et de répression. C’est pour cela qu’il propose aussi de limiter le droit de grève en instaurant le service minimum dans les services publics en cas de grève, ce qui veut dire que des travailleurs seront réquisitionnés même s’il veulent faire grève. En plus il veut obliger la tenue d’un vote à bulletin secret sur la continuité d’une grève au bout de 8 jours de lutte.

La politique de Sarkozy c’est : diviser pour mieux régner, diviser les travailleurs et les faire rentrer dans le rang pour mieux les exploiter au profit du patronat. Dans ce système il n’y a pas de politique « gagnant-gagnant » comme aime à le dire Sarkozy. Face à une classe dirigeante bien organisée pour nous attaquer, les travailleurs et les jeunes doivent se construire un outil pour unir leurs luttes. Face à Sarkozy, nous devons construire un nouveau parti de combat, pour les travailleurs et les jeunes.

Par Virginie Prégny