On manque de s’étrangler en voyant ces affiches : « faire taire les insultes sans prononcer un mot ». Donc face à des comportements problématiques comme le harcèlement sexiste dans les transports, ne faisons rien ? Est-ce vraiment ces comportements là qu’on veut encourager, à la limite de promouvoir la lâcheté ? La première chose à faire, au contraire, c’est d’intervenir ! Certes, tout le monde ne s’en sent peut-être pas capable. Mais on est censé être toutes et tous rassurés : il y a 80 000 caméras sur le réseau francilien !
On est « vidéo-protégés » ! Sérieusement, sur quelle planète une caméra « protège » de quoi que ce soit ? Ça permet de reconnaître les agresseurs ? Oui, pour peu qu’ils n’aient ni casquette, lunettes noires, masque… mais alors le mal est déjà fait !
Il nous faut bien plus que des numéros où envoyer des SMS, des bornes ou des caméras : il faut de la présence humaine !
Contre le harcèlement, il faut des agents !
Tout l’inverse de la politique de la RATP depuis des années, qui supprime des milliers de postes, en particulier des postes d’agent de station, qui sont pourtant les premiers à pouvoir intervenir ! Si IDF Mobilités vante ses prétendus plans de recrutement, ce sont des effets d’annonce, comme le disent les syndicats, car ce seront des emplois précaires et surtout, d’autres suppressions sont prévues, qui font que les effectifs seront de plusieurs milliers inférieurs à leur niveau d’il y a dix ans, par exemple, alors qu’il y a plus de lignes et que les besoins ont augmenté. La sécurité des femmes et des voyageurs en
général passe après la « rentabilité » du réseau ! Pour notre sûreté, soutenons les luttes des travailleurs-es de la RATP pour des embauches à la hauteur des besoins et de bonnes conditions de travail !
Par Cécile, article paru dans l’Égalité n° 217
