La France Insoumise reste la principale force d’opposition à Macron. Pendant le mouvement des retraites, elle a organisé partout sur le territoire près de 300 réunions publiques, initié une caisse de grève, distribué plus de 17 millions de tracts et coller un million d’affiches.
Les groupes d’actions ont recruté quelques nouvelles personnes qui ont envie de s’organiser mais ça aurait pu être bien plus si la France Insoumise avait été un meilleur outil pendant la lutte. Dans plein d’endroits, elle n’est pas assez apparue en tant que force politique dans les manifs avec des propositions, des cortèges… Et au lieu de rester sur le « Non à 64 ans », elle aurait dû revendiquer le retour aux 60 ans et élargir les revendications à la question des salaires, du blocage des prix…
Avec les émeutes qui ont lieu suite au meurtre de Nahel, c’est la seule force qui demande d’abord la justice et des réponses politiques, plutôt que tous les chiens de garde qui vont condamner et appeler au calme mais jamais ne rien faire pour les habitants des quartiers populaires. Elle devrait appeler à des manifestations contre le racisme et les violences policières partout et proposer aux syndicats et aux partis de gauche de s’y joindre.
Une structuration pas à la hauteur des enjeux
Sous la pression de la base critiquant le manque de démocratie et pour ne pas se disloquer dans la Nupes, il y a eu un effort de structuration avec les boucles départementales. Mais les assemblée représentatives et les votes en ligne ne permettent toujours pas un contrôle direct des militants sur le national. Le programme reste une affaire de spécialistes (des formations de la Boétie ou des livrets) mais n’est pas assez maîtrisé et discuté par les insoumis. Si la France Insoumise veut donner l’exemple démocratique et ne pas décourager à nouveau certaines couches, alors les militants doivent pouvoir élire leur direction politique et la révoquer ainsi que discuter et voter le programme.
Se doter d’un programme pour en finir avec le capitalisme
L’échec électoral de Syriza en Grèce ou Podemos en Espagne et la montée de l’extrême droite, qui sont clairement liés aux capitulations face aux capitalistes devrait servir de leçon à la FI. Au lieu d’être les seuls à vouloir faire vivre la NUPES et faire pour cela des concessions programmatiques, la FI devrait se doter d’un programme qui remette vraiment en cause le capitalisme pour être une alternative face au RN. Elle devrait proposer un programme de gouvernement qui nationalise les principaux secteurs de l’économie sous le contrôle des travailleurs et de la population et pas juste « taxer les superprofits ». Sans cela, les capitalistes auront tout pouvoir de faire échouer toute politique un tant soit peu sociale.
Venez discuter avec les militants de la Gauche Révolutionnaire aux Amphis d’été (voir ici).
Article paru dans l’Égalité n° 217