Grève à la RATP contre la démolition des conditions de travail

Jeudi 17 décembre, une grève a mobilisé jusqu’à 50% des 18 000 agents des bus à la RATP, machinistes et mécaniciens. Cette première journée de lutte a eu lieu contre la démolition complète des conditions de travail qui va accompagner la mise en concurrence annoncée sur le réseau bus entre 2022 et 2024 ! Le réseau va être éclaté entre 15 et 20 « lots » qui vont subir des appels d’offres pour être mis à disposition de la concurrence ou même de filiales que la RATP va devoir créer !

Le gouvernement est en train de faire passer les décrets d’application de la loi LOM (loi d’orientation des mobilités, en gros la loi pour avancer vers toujours plus de privatisation du transport de voyageurs). Et parmi ces décrets, il y a le « Cadre Social Territorialisé » (CST).

Le CST prévoit d’augmenter le temps de travail avec 237h de travail supplémentaire à l’année non payé – une heure par jour de travail ! Jusqu’à 48h de travail par semaine et 12h de travail journalier, pire que dans la Convention collective du transport urbain !

En gros, le CST prépare le transfert du personnel dans les filiales ou vers le privé avec des conditions de travail et des salaires pire qu’au rabais. Ce transfert sera obligatoire, sous peine de licenciement avec les indemnités minimum légales. Et tous les usages et accords d’entreprise qui régissent les conditions de travail aujourd’hui vont être remis en cause avec ces transferts. Les conditions de travail à la Régie sont particulières, car non rattachées aux Conventions collectives du Transport Urbain et Inter-urbain. Cela signifie que beaucoup de conditions sont régies par l’usage (comme par exemple les jours de soin enfants ou les questions d’avancement). Tout cela pourra voler en éclats, surtout avec les travailleurs divisés entre toutes ces filiales, il sera plus facile pour les patrons de les attaquer !

Bref, c’est la surexploitation de celles et ceux qui conduisent et assurent la maintenance des bus que des centaines de milliers de franciliens empruntent chaque jour pour aller travailler, étudier… Cette grève n’était qu’une première journée et la lutte va continuer contre le CST et la mise en concurrence du réseau bus, qui pave la voie à celle du métro !

Bus et métro sont à nous ! Le transport public de voyageurs doit rester un monopole de service public et doit même être étendu à l’ensemble de la région. Les filiales, les entreprises privées, la rentabilité à tout prix n’ont rien à faire dans le transport : c’est un besoin pour se déplacer et pour l’environnement, pas une source de profits !

Cécile Rimboud