Journée internationale de lutte pour les droits des femmes 2023 : les femmes travailleuses et le programme politique pour en finir avec l’oppression

Les femmes du monde entier marqueront la Journée internationale du droit des femmes de diverses manières. On peut s’attendre à des manifestations dans de nombreux pays contre l’oppression des femmes, notamment en Iran, où les mouvements antigouvernementaux se poursuivent depuis des mois.

Pour les socialistes, la Journée internationale de lutte pour les droits des femmes a une signification et un objectif particuliers qui découlent de sa fière histoire. En 1910, une deuxième conférence internationale des femmes travailleuses s’est tenue à Copenhague. Clara Zetkin, marxiste allemande de premier plan à l’époque, a proposé que chaque année, dans chaque pays, une célébration soit organisée le même jour – une Journée internationale des femmes travailleuses – afin de faire campagne pour de meilleurs salaires et conditions de travail et pour le droit de vote des femmes. La conférence de plus de 100 femmes de 17 pays, représentant des syndicats, des partis socialistes et des organisations de femmes travailleuses, avait adopté la proposition à l’unanimité.

Article paru initialement en anglais sur le site de notre organisation internationale le 8 mars 2023.

La première journée internationale de lutte pour les droits des femmes a eu lieu le 8 mars 1911, avec des manifestations en Autriche, au Danemark, en Allemagne et en Suisse. Plus d’un million de femmes et d’hommes y participèrent. Le droit de vote des femmes était l’un des principaux thèmes de la journée, mais pas le seul. Il s’agissait de répondre aux terribles conditions de travail et aux bas salaires auxquels les femmes étaient confrontées, ainsi qu’à la discrimination.

Alors que la crise économique mondiale s’aggrave, les femmes, aujourd’hui, sont confrontées à des problèmes similaires et la Journée internationale des travailleuses est donc tout aussi importante. Il est essentiel qu’elle conserve son contenu socialiste et révolutionnaire. Il ne suffit pas de faire la chronique des inégalités causées par le capitalisme mondial ou de célébrer les réalisations des femmes. La tâche des marxistes est de développer un programme et une stratégie pour en finir avec l’oppression dans le monde et de convaincre les femmes et la classe ouvrière de se battre pour ce programme.

Les conditions auxquelles sont confrontées les femmes et leur lutte

Le capitalisme, mondialement, est confronté à de nombreux défis et crises. L’impact le plus important est ressenti par les masses laborieuses, les pauvres et les femmes en particulier. Partout dans le monde, le capitalisme profite du rôle des femmes dans la famille pour les payer moins, alors qu’elles assument la majeure partie des tâches ménagères et des soins à la maison. Les récentes vagues de grèves dans plusieurs pays, en particulier au Royaume-Uni, en réponse à l’inflation et aux attaques contre les salaires, les conditions de travail et les services, ont été une source d’inspiration. Les femmes ont réagi de manière extraordinaire dans leurs syndicats, sur les piquets de grève, dans les rassemblements et les manifestations. Ce n’est pas étonnant. En raison de la double oppression à laquelle les femmes sont confrontées sous le capitalisme, elles ont tout à gagner à se battre.

Selon Oxfam, les femmes occupent les emplois les moins bien rémunérés dans le monde. Globalement, elles gagnent 24 % de moins que les hommes. Et les hommes travailleurs ne sont pas bien payés non plus. Oxfam estime qu’au rythme actuel, il faudra 170 ans pour combler l’écart de rémunération. Quelle condamnation du système capitaliste qui serait incapable d’assurer l’égalité salariale pendant encore près deux autres siècles. Et c’est sans compter sur l’aggravation de la crise économique mondiale et les tentatives des capitalistes et de leurs représentants au gouvernement de faire baisser davantage encore les salaires des travailleurs. Environ 700 millions de femmes de moins que d’hommes ont un travail rémunéré. Pourtant, les hommes aussi sont mal payés et sont confrontés à une attaque contre leurs emplois, leurs salaires et leurs conditions de travail. Nous nous battons pour que les travailleurs et les travailleuses bénéficient des salaires défendus par les syndicats dans chaque secteur. de taux de rémunération.

Dans les pays en développement, 75 % des femmes travaillent dans l’économie informelle, où elles ont moins de chances d’avoir un contrat de travail, des droits légaux ou une protection sociale. 600 millions d’entre elles occupent les emplois les plus incertains et les plus précaires. Les femmes représentent 39 % de l’emploi mondial, mais 54 % de l’ensemble des pertes d’emploi pendant la pandémie de Covid. Le virus a considérablement alourdi le fardeau des soins non rémunérés, qui sont assumés de manière disproportionnée par les femmes. Le secteur de l’hôtellerie restauration emploie une majorité de femmes.

Les femmes effectuent au moins deux fois plus de tâches non rémunérées que les hommes, comme la garde des enfants et les travaux ménagers, et parfois dix fois plus, souvent en plus de leur travail rémunéré. La valeur de ce travail est estimée à au moins 10,8 milliards de milliards de dollars par an !, soit plus de trois fois la taille de l’industrie technologique mondiale. Les socialistes demandent des structures de garde d’enfants de bonne qualité, flexibles et publiques, sous contrôle démocratique, afin de permettre aux femmes et aux hommes de participer pleinement à la société. La libération des tâches ménagères, grâce à des services de qualité gérés démocratiquement par la communauté, ainsi que le choix des repas, qu’ils soient livrés ou servis dans des restaurants locaux gérés par la communauté.

Les femmes travaillent plus longtemps que les hommes si l’on tient compte à la fois du travail rémunéré et du travail non rémunéré. Cela signifie qu’au niveau mondial, une jeune femme d’aujourd’hui travaillera en moyenne l’équivalent de quatre ans de plus qu’un homme au cours de sa vie. Mais tous les travailleurs font plus d’heures qu’il n’en faut pour gagner de quoi vivre. Nous disposons de la technologie nécessaire pour raccourcir la semaine de travail, sans perte de salaire, et pour réduire l’âge de la retraite, et non l’augmenter comme les gouvernements du monde entier tentent de le faire. Une lutte acharnée est menée en France contre le gouvernement Macron pour son projet d’augmenter l’âge de la retraite à 64 ans.

Le droit à l’avortement

La Cour suprême des États-Unis a annulé l’arrêt Roe vs Wade de 1973 qui reconnaissait un droit constitutionnel à l’avortement. Il s’agit de la plus grande attaque contre les droits des femmes aux États-Unis au cours des 50 dernières années. Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté dans tout le pays.

Ce sont les femmes de la classe ouvrière et des minorités ethniques, qui n’ont pas les moyens de parcourir des centaines de kilomètres pour se rendre dans des États où l’avortement est encore possible, qui en souffriront le plus. Soixante et un pour cent des avortements sont pratiqués sur des femmes issues de minorités.

Les États-Unis se classent déjà au 36e rang des 38 pays de l’OCDE pour la mortalité maternelle : 23,8 décès pour 100.000 naissances, derrière le Chili et la Turquie ; pour les femmes noires non hispaniques, le taux double. Cette situation se produit dans le pays le plus riche du monde, si l’on se réfère au PIB, qui s’élèvera à 20,89 billions de dollars en 2022. En 2020, 861 femmes aux États-Unis ont perdu la vie pendant ou immédiatement après leur grossesse. La criminalisation de l’avortement ne fera qu’aggraver la situation. Nous avons déjà vu en Pologne des cas de femmes enceintes qui meurent parce qu’on leur a refusé un avortement qui leur aurait sauvé la vie. Ou encore au Salvador, où des centaines de femmes ont été emprisonnées pendant des décennies pour avoir fait une fausse couche spontanée – ce qui donne un aperçu sombre de ce qui pourrait arriver aux femmes aux États-Unis.

L’attaque contre Roe coïncide avec le plus grand assaut contre le niveau de vie de la classe ouvrière depuis 40 ans. Avec une inflation galopante, la possibilité de renforcer la lutte pour la défense et l’extension du droit à l’avortement en l’associant à la lutte des travailleurs et des syndicats pour des salaires, des emplois et des conditions de travail décents est clairement posée. Face à un mouvement de masse uni, les réformes pourraient être gagnées comme elles l’ont étées dans de nombreux pays dans les années 1970. Cependant, comme nous le voyons avec Roe, les réformes gagnées peuvent également être retirées à nouveau.

Au cours des cinquante dernières années, on a observé une tendance à la libéralisation des lois sur l’avortement, en particulier dans les pays industrialisés. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), environ 73 millions d’avortements sont pratiqués chaque année dans le monde. Cependant, selon un rapport de Women on Waves, environ 25 % de la population mondiale vit dans des pays où les lois sur l’avortement sont « très restrictives », c’est-à-dire des lois qui soit interdisent complètement l’avortement, soit ne l’autorisent que pour sauver la vie de la mère.

Nous défendons le droit à des avortements gratuits, sûrs et accessibles. Mais les femmes devraient également avoir le droit de choisir quand et si elles veulent fonder une famille. Cela inclut l’accès aux traitements de fertilité, la gratuité des services de garde d’enfants, l’égalité des salaires, sur la base des taux syndicaux, un logement décent et abordable, ainsi qu’une expansion des services publics au niveau international qui rendrait cela possible. Les travailleuses peuvent jouer un rôle crucial dans la revendication des droits génésiques au sein de leurs syndicats, dans le cadre de la lutte pour la gratuité de l’avortement et de la contraception.

La violence à l’égard des femmes

La violence à l’égard des femmes a tendance à augmenter dans toutes les situations d’urgence, y compris les épidémies. Le stress, la rupture des réseaux sociaux et de protection, les difficultés économiques accrues et l’accès réduit aux services peuvent exacerber le risque que les femmes subissent des violences.

La région de la Méditerranée orientale est la deuxième région du monde en termes de prévalence de la violence à l’égard des femmes (37 %). Elle est également confrontée à plus d’urgences humanitaires que n’importe quelle autre partie du monde, avec un nombre considérable de réfugiés et de populations déplacées à l’intérieur de leur propre pays.

Dans le cas du Covid-19, les mesures d’isolement, de restriction des déplacements et de maintien à domicile visant à contenir la propagation de l’infection ont eu un impact particulièrement important sur les femmes. Le risque que les femmes et leurs enfants soient exposés à la violence a augmenté de façon spectaculaire, car les membres de la famille ont passé plus de temps en contact étroit, et le risque est encore plus grand lorsque les familles doivent également faire face à des problèmes économiques potentiels ou à des pertes d’emploi.

Les femmes déplacées et réfugiées, ainsi que les femmes vivant dans des zones touchées par des conflits, sont également particulièrement vulnérables en raison de la forte densité de population, de la proximité des conditions de vie, du manque d’eau, d’assainissement et d’hygiène, et de l’insuffisance des services sanitaires, sociaux et de protection. Les guerres en Syrie, en Ukraine, en Somalie et ailleurs ont rendu encore plus de femmes vulnérables. Le récent tremblement de terre en Syrie et en Turquie entraînera également des problèmes particuliers pour les femmes.

Mais les femmes se défendent. Des manifestations spontanées ont été organisées contre la violence. Au Royaume-Uni, des milliers de femmes ont protesté contre le meurtre de Sarah Everard par un policier en service pendant la pandémie de Covid. En novembre 2022, des milliers de manifestants du monde entier sont descendus dans la rue pour marquer la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes.

À Istanbul, la police a dispersé un rassemblement réclamant la fin des violences faites aux femmes et le retour en Turquie d’un traité visant à les protéger. Les policiers ont arrêté des dizaines de manifestants pendant le rassemblement.

En Espagne, des manifestants se sont rassemblés pour dénoncer les violences faites aux femmes. Au moins 1 171 personnes ont été tuées dans le pays par leur partenaire ou ex-partenaire depuis le début du décompte officiel en 2003.

Pendant les confinements du Covid-19, le nombre de femmes mexicaines cherchant de l’aide dans les centres d’accueil pour victimes de violence a augmenté de 80 %. Des milliers de personnes ont manifesté contre la violence.

Il est possible de créer un mouvement de masse pour lutter contre le sexisme et la violence à l’égard des femmes. Les syndicats, principales organisations du mouvement ouvrier, peuvent être mobilisés pour s’opposer à la violence domestique et réclamer des politiques et des services de soutien aux femmes victimes de sexisme et de violence. Les syndicats, lorsqu’ils sont organisés, démocratiques et actifs dans la défense de leurs membres, ont montré comment le sexisme sur le lieu de travail peut être combattu. Les vagues de grève actuelles, au cours desquelles hommes et femmes se tiennent côte à côte sur les piquets de grève, sont l’occasion de soulever les problèmes qui touchent les femmes. Nous demandons des services et un soutien entièrement financés pour toutes les femmes victimes de violences domestiques, d’abus et de viols, y compris des refuges et des logements sociaux permanents et abordables. Nous demandons également une formation spécialisée pour tous les travailleurs et organismes en contact avec des femmes maltraitées.

Afghanistan et Iran

L’arrivée au pouvoir des talibans en 2021 s’est traduite par une campagne acharnée contre les femmes en particulier. En Afghanistan, 97 % de la population vit dans la pauvreté, les deux tiers ont besoin d’une aide humanitaire, 20 millions de personnes souffrent de la faim et des parents vendent des reins pour nourrir leur famille. En interdisant aux femmes de travailler pour des ONG, ils privent les femmes et les enfants de services essentiels et vitaux.

Les femmes ont été parmi les victimes des flagellations publiques et ont fait preuve d’un courage et d’une résistance extraordinaires en défiant les talibans. Des hommes ont également pris position à leurs côtés.

Sur tous les continents, les femmes se battent contre l’oppression

Le 13 septembre de l’année dernière, Jina « Mahsa » Amini, 22 ans, a été arrêtée par la police des mœurs iranienne pour port « inapproprié » de son hijab, et sévèrement battue. Elle est décédée trois jours plus tard, alors qu’elle était encore en garde à vue. Presque immédiatement, un tollé s’est élevé et des femmes ont arraché leur hijab et se sont coupé les cheveux. Leurs protestations ont inspiré la jeunesse iranienne et ont également amené les travailleurs à se mettre en grève contre un régime tyrannique. Même selon le magazine Forbes, porte-parole du capitalisme international, « ce qui a commencé comme un tollé contre le traitement des femmes par le régime s’est transformé en un mouvement révolutionnaire appelant à un changement de régime, reconnu dans le monde entier ».

L’appel initial du Comité des femmes et des jeunes des quartiers de Sanandaj appelait à la formation de conseils populaires dans tout le pays. Si cet appel est sérieusement suivi, non seulement par les jeunes, mais aussi par la classe ouvrière et les pauvres, il pourrait constituer une évolution décisive.

Le Comité des femmes et de la jeunesse de Sanandaj a pour objectif d’unir le mouvement révolutionnaire de la jeunesse au sein d’une organisation nationale et de lui donner un programme uni reprenant les revendications économiques, sociales et démocratiques, et il s’adresse consciemment aux travailleurs et à d’autres personnes dans tout l’Iran.

Les revendications démocratiques doivent inclure l’égalité totale des droits pour les femmes, y compris le droit pour les femmes de porter ce qu’elles veulent, d’être autorisées à choisir leur lieu de travail et leurs déplacements. Il s’agit là d’une question essentielle, car ce mouvement révolutionnaire de la jeunesse a été lancé précisément contre la répression des femmes, et les femmes, en particulier les jeunes, sont fortement impliquées dans la lutte.

Dans le même temps, les conseils et le mouvement doivent également discuter de ce qui peut se passer après le régime théocratique. Le Comité pour une Internationale Ouvrière (CIO) plaide pour un gouvernement dirigé par les travailleurs, les pauvres et les jeunes.

Cela signifie que le mouvement ouvrier, les pauvres et la jeunesse révolutionnaire doivent s’engager pour le remplacement du régime actuel par un gouvernement provisoire composé de représentants de la classe ouvrière, de la jeunesse et des pauvres. Un gouvernement ouvrier prendrait immédiatement des mesures pour mettre en œuvre les revendications fondamentales de la révolution, y compris l’égalité totale des droits pour les femmes, et entamerait la transformation socialiste de l’Iran, ce qui aurait un écho international non seulement au Moyen-Orient mais dans le monde entier.

Manifestation 8 mars, Londres (photo Paul Mattsson)

Les femmes à l’avant-garde des luttes industrielles

En Europe également, les femmes ont été à l’avant-garde des luttes syndicales, les travailleurs du secteur public ayant été attaqués au Royaume-Uni, en Allemagne, en France et dans d’autres pays. Au Royaume-Uni, les infirmières du Royal College of Nurses ont fait grève pour la première fois pour réclamer des salaires et des conditions de travail et pour défendre un service national de santé défaillant, qui faisait autrefois l’envie des travailleurs et des pauvres du monde entier. Les ambulanciers, les enseignants, les médecins en formation, le personnel universitaire et les fonctionnaires sont également en grève pour leurs salaires et leurs conditions de travail, les femmes étant en première ligne. Les femmes souffrent doublement des coupes budgétaires dans le secteur public, car elles constituent la majorité des travailleurs et des utilisateurs des services et en raison de leur rôle dans la prise en charge des familles. Nous pouvons voir ce qui est nécessaire pour fournir les services vitaux dont nos communautés et nos familles ont besoin. Ce sont souvent les plus opprimés qui luttent le plus pour le changement. Plus de la moitié des membres des syndicats sont des femmes et, en particulier dans le secteur public, les femmes ont été au premier plan de la vague croissante de grèves. Nombreux sont ceux qui, n’ayant jamais fait grève auparavant, participent en masse aux piquets de grève et aux rassemblements, associant les demandes d’augmentation des ressources et du personnel à la nécessité de s’attaquer aux bas salaires. Le soutien des travailleurs à l’idée de faire grève ensemble et la volonté de forcer les patrons et le gouvernement à céder à leurs revendications ont contribué à pousser les dirigeants syndicaux à commencer à coordonner l’action.

En France, la tentative de Macron de porter l’âge de la retraite à 64 ans s’est heurtée à une opposition massive. La législation de Macron pénaliserait les femmes qui interrompent leur carrière pour avoir des enfants. C’est pourquoi les femmes ont joué un rôle prépondérant dans les manifestations contre la réforme des retraites. Deux millions de personnes ont manifesté dans tout le pays pour de meilleurs salaires et contre la réforme des retraites. Un travailleur du secteur public sur quatre s’est mis en grève.

En Allemagne, de nombreux travailleurs ont fait grève récemment. 100 000 postiers ont fait grève pour faire pression sur leurs employeurs lors des négociations salariales. Les travailleurs hospitaliers, principalement des femmes, mènent depuis plusieurs années une lutte pour obtenir plus de personnel dans les hôpitaux. Ils ont remporté des victoires dans un certain nombre d’hôpitaux, grâce à des « contrats de sécurité sanitaire » qui ont permis d’augmenter le nombre d’employés. Dans certaines régions, les travailleurs hospitaliers font désormais partie des effectifs les plus combatifs du secteur public et jouent un rôle important dans la vague de grèves actuelle. À Berlin, par exemple, une grève d’avertissement commune des travailleurs du secteur public a eu lieu le 9 février. Des milliers de personnes ont défilé dans la capitale pour montrer la force de la classe ouvrière.

Le monde est confronté à une instabilité économique, politique, sociale et environnementale. Les capitalistes ne peuvent trouver aucune issue à leur système qui n’implique pas une attaque contre les travailleurs et les masses du monde entier. Et ce sont les femmes qui porteront le poids de cet assaut, à moins qu’une alternative socialiste ne soit défendue.

L’inspiration d’octobre 1917

Nous pouvons nous inspirer de la révolution russe d’il y a plus de 100 ans. Entre 1917 et 1927, le gouvernement socialiste des Bolcheviks a adopté une série de nouvelles lois accordant aux femmes une égalité juridique formelle avec les hommes. Le mariage est devenu un processus d’enregistrement facile basé sur le consentement mutuel. Le concept d’enfants « illégitimes » a été aboli. L’avortement gratuit et légal est devenu un droit pour toutes les femmes. L’homosexualité a été dépénalisée. Des crèches, des blanchisseries et des cantines collectives ont été créées pour libérer les femmes des tâches domestiques et leur permettre de développer des relations sans considérations économiques ou sociales. Nombre de ces politiques étaient bien en avance sur celles de nombreux pays aujourd’hui.

Nous appelons les femmes et toutes les couches opprimées à s’unir à la classe ouvrière dans tous les pays. Seule la classe ouvrière a le pouvoir de renverser le système capitaliste et de mettre fin à la double oppression des femmes. Nous exigeons un monde avec une semaine de travail plus courte, des salaires à la hauteur des besoins fixés par les syndicats, l’égalité des salaires et le refus de l’austérité due à l’inflation, des services de garde d’enfants gratuits et accessibles et le droit à l’avortement et à la contraception gratuits et accessibles.

Poster révolutionnaire montrant une femme bolchevique qui ouvre la fenêtre en disant : « À bas l’esclavage de la cuisine ! À nous la nouvelle vie ! ». Après la révolution russe de 1917, les tâches domestiques furent mises en commun avec la naissance de laveries collectives, cantines, crèches… bien entendu gratuites