Le dimanche 28 mai se tenaient les élections municipales et régionales en Espagne. Le PP (Parti Populaire de droite) l’a emporté avec 800 000 voix d’avance alors qu’aux précédentes élections en 2019, le PSOE (Parti Socialiste Ouvrier Espagnol) était 1,5 million de voix devant. Le PP remporte 12 des 17 régions d’Espagne et il dirigera 140 communes avec Vox, le parti d’extrême droite qui a doublé ses scores depuis les dernières élections.
Pedro Sanchez, le premier ministre PSOE issu d’une coalition avec IU (Izquierda Unida), n’étant plus en mesure de gouverner dans ce contexte, a donc appelé à des élections législatives anticipées qui auront lieu le 23 juillet.
La droite populiste et l’extrême droite vont tenter de s’entendre pour former le futur gouvernement réactionnaire qui reviendra sur les avancées sociétales (droit à l’euthanasie, à l’auto-détermination du genre…) et sur le saupoudrage d’acquis sociaux de la dernière période.
Le gouvernement Sanchez II qui a pu voir le jour grâce au soutien de Podemos a balayé les illusions des masses espagnoles. Podemos a accepté de rentrer dans un gouvernement qui n’a pas vraiment lutté pour l’amélioration des conditions de vie des travailleurs. L’inflation post Covid a fait augmenter les coûts de la vie et la hausse des bas salaires ne vient même pas faire le rattrapage. En échange de quelques milliards d’aides de l’UE, une loi travail a été votée faisant un énorme cadeau au grand patronat. La réforme des retraites, poussant l’âge de départ de 65 ans à 67 ans en 2027 mis en place par l’ancien gouvernement de droite n’a pas été supprimé.
Il est vrai que le gouvernement a mis en place des réformes sociétales progressistes pour les personnes LGBT+ et contre le sexisme, mais sans s’en prendre directement aux racines de la société capitaliste sur laquelle reposent les oppressions. La faible participation aux élections démontre que ce sont surtout les plus réactionnaires qui sont allés voter.
Les travailleurs représentent la grande majorité de la population et le seul moyen de leur redonner confiance en la politique, c’est en s’armant d’un programme de lutte pour l’amélioration de leurs conditions de vie et donc en s’en prenant directement aux riches et à leur domination de classe.
Par Mathieu, article paru dans l’Égalité n° 217