Grèves et crise politique en Grande-Bretagne : que défend le Socialist Party ?

Dans le contexte d’une inflation record, de salaires en baisse, d’une colère énorme et d’une crise politique majeure, une vague de grèves historique, telle qu’on n’en a pas vue depuis les années 1980, balaie la Grande-Bretagne depuis plusieurs mois (voir Grande-Bretagne : la démission de Liz Truss ne suffira pas !). Un million et demi de jours de grève ont été comptabilisés en décembre 2022 ! Nous interviewons notre camarade Gary Clark, dirigeant du Syndicats des Travailleurs de la Communication, le CWU, et membre du Socialist Party Scotland, l’organisation sœur de la Gauche Révolutionnaire en Écosse. 

Peux-tu nous parler des revendications et de l’état d’esprit des grévistes ?

Notre camarade Gary Clark

Il y a une énorme colère parmi les membres de notre syndicat ; la direction a imposé une augmentation salariale de 2 % alors que l’inflation est à plus de 11 %, donc une baisse de nos salaires réels. Ils attaquent aussi nos accords nationaux ce qui veut dire encore plus d’attaques sur nos salaires, et sur des choses comme les soins médicaux, la retraites, la sécurité de l’emploi… et ils essaient aussi de rendre le syndicat CWU non-officiel car il est vu comme l’un des plus combatifs au Royaume-Uni.

Selon le Socialist Party (SP), que faut-il pour faire avancer les grèves ?

Le SP est très actif dans la lutte, et nous sommes vu comme les dirigeants de la gauche dans le CWU. Nous mettons en avant la nécessité de généraliser la lutte, vu que le gouvernement attaque tous les syndicats, mais aussi le droit de grève dans certains secteurs ! Nous appelons à une grève générale de 24 heures. Au CWU on n’a pas de compensation quand on fait grève, donc nous appelons aussi à mettre en place des caisses de grève. Ce que j’ai fait localement, mais nous en avons besoin à l’échelle nationale, vu que certains syndiqués sont en difficulté.

La crise politique est énorme. L’ancienne ministre Truss a dû démissionner en octobre. Comment les travailleurs peuvent-ils profiter de la situation actuelle et faire entendre leur voix sur la scène politique ?

Nous appelons à la formation d’un nouveau parti des travailleurs. Pas seulement quand les conservateurs, le Tory Party, nous attaquent, mais aussi on a vu que la direction du Labour Party ne nous a pas soutenu. Ma section syndicale s’est affiliée à la TUSC [la Coalition des militants syndicaux et socialistes] et la finance, mais nous savons aussi que ce n’est pas un nouveau parti de masse des travailleurs. Nous appelons les syndicats à organiser une conférence pour former un nouveau parti ouvrier.

Il a été rapporté que les idées socialistes sont populaires ? Notre politique a-t-elle un grand écho parmi les travailleurs ?

Nous avons recruté quelques nouveaux membres au parti, et nous avons construit une plus grande base parmi les membres du CWU qui regardent ce que nous disons. Notre influence a grandi. L’année dernière, nous avons formé un nouveau groupe de gauche appelé « CWU en avant ! » qui compte une bonne couche de militants qui ont rejoint et dont je suis l’organisateur national.

N’hésitez pas à visiter le site du Socialist Party Scotland !

Article paru sous forme d’extrait dans l’Egalité n°214