Le produit de la réforme des retraites est pourri, mais l’emballage est beau : créer un système de retraite « universel » à points, où chaque euro cotisé vaudra les « mêmes droits » pour tous les travailleurs. Une illusion d’égalité car la retraite est alors proportionnelle au nombre de points acquis : la retraite est totalement liée au salaire, reproduisant ainsi les énormes écarts de revenus existants chez les actifs ! Un régime par point met donc en pauvreté petits salaires, travailleurs de plus en plus exploités et de moins en moins payés, temps partiels, au chômage, en invalidité, femmes qui ont élevé leurs enfants et jeunes rentrés plus tard dans l’emploi.
La plupart des syndicats sont pour l’instant dans une posture de discussion avec le Haut-commissaire à la réforme des retraites Jean-Paul Delevoye et le Medef… discussion d’aménagements pour que la pilule soit plus facile à avaler : un peu d’aménagement pour les
femmes, un peu d’aménagement pour les handicapés, un peu d’aménagement pour l’âge… La CFDT annonce que « Si on touche aux 62 ans, la CFDT est mobilisée ! » ; le gouvernement la rassure : « l’âge légal reste 62 ans » mais parle de décote et « d’âge pivot » à 63 ans !
La question des retraites est un enjeu de société qui englobe des questions de statuts professionnels, de revenu, de social, de solidarité… mais elle est présentée comme un coût : qui dit coût dit profit, et un marché pour vendre des assurances-retraites privées ! Pour défendre notre système par répartition et notre droit à une retraite digne, la CGT et les syndicats qui se sont prononcés contre la retraite à points (Solidaires, FO…) devraient dès à présent appeler à un front intersyndical et interprofessionnel : en invitant tous les travailleurs à discuter ensemble d’un plan de bataille pour stopper Macron et son carnage social !
Par Christine B.