Donner la concession d’un service public à un groupe privé, Mode d’emploi et résultats

La TCAR est une filiale de CGEA-Connex, elle-même filiale de Vivendi. La CGEA-Connex exploite des dizaines de réseaux urbains en France (Bordeaux, Toulon…) et à l’étranger (Stockholm, ligne ferroviaire South Central et South Eastern en Grande Bretagne…).

Article paru dans l’Egalité n°85

C’est Fabius qui présidait l’instance qui a « confié » la TCAR à Vivendi. C’est un de ses anciens conseillers, Raymond Hue, qui en est l’actuel PDG. C’est l’actuel maire de Rouen et président de la Communauté d’agglomération rouennaise (CAR), lui aussi ancien conseiller de Fabius, qui était rapporteur final de la décision. Comme il serait bête de s’arrêter en si bon chemin, la majorité PS-PCF de la CAR a voté à l’unanimité de « confier » la gestion du tout nouveau Zénith à Vivendi, alors que les travaux ont été faits par la CAR. Vivendi n’aura même pas eu à se pencher pour ramasser ce nouveau marché : cette belle « gauche » plurielle n’inclut jamais de clause sociale dans ses appels d’offre.

Pour ce qui est de la TCAR, les chiffres sont éloquents. Elle est subventionnée à hauteur de 360 millions de francs par la CAR. Toute nouvelle dépense se traduit par des rallonges, et font l’objet de formidables gâchis : maquettes de bus… présentées à Fabius pour être détruites juste après et ne même pas être retenues… des centaines de milliers de francs, (provenant des impôts !) sont ainsi dilapidés. Rouen se doit d’être une vitrine pour Vivendi, et les élus de la CAR sont des amis complaisants. Tous les investissements sont à la charge de la CAR. Après le métro, le TEOR (ligne est-ouest) représente un investissement de 900 millions de francs l’aménagement des voies. Il faut y ajouter l’achat de 52 véhicules « Civis » à 5,5 millions l’unité et qui ne seront prêts… qu’en 2002. Alors que de tels véhicules « ultra modernes » auraient pu rouler au gaz pour être le moins polluant possible ce sont des véhicules diesel qui seront mis en service. L’investissement en terme d’aménagement des ateliers et de formation des personnels ne doit pas être aussi prestigieux.

Ce ne sont que quelques éléments, les détails sont si nombreux sur ces belles amitiés entre politiciens et patrons, et sur leurs retombées financières que plusieurs numéros de l’Egalité n’y suffiraient pas. C’est sur le dos des traminots en leur imposant des cadences infernales, en les poussant à ne pas respecter le code de la route pour coller aux horaires, en montant régulièrement le prix du ticket, que Vivendi fait également ses bénéfices.

La grève des traminots de la TCAR a permis à des milliers de personnes de comprendre cela. Faisons en un premier pas pour reprendre à Vivendi ce qu’ils nous ont volé !

Par Alex Rouillard