Macron joue les « va t-en guerre » : aucun soutien à sa politique !

Macron s’est rendu, à la queue-leu-leu des autres dirigeants des puissances impérialistes, en Israël apporter son soutien Netanyahou, le dirigeant corrompu d’extrême droite dans sa guerre contre Gaza. La guerre est là, les bombardements font rage contre Gaza et ses habitants, des milliers de civils meurent et Macron prend la parole pour … en rajouter. Il soutient l’idée de la mise en place d’une coalition de pays contre le Hamas, similaire à celle contre l’organisation terroriste islamiste Daech (autoproclamée Etat islamique). Mais de quoi parle vraiment Macron et à quoi joue t-il ?

Le Premier ministre d’extrême droite israélien Benjamin Netanyahu en réunion avec Emmanuel Macron, le 24 octobre 2023. (© Christophe Ena/POOL/AFP)

Une coalition pour quoi faire ?

On ne voit pas bien ce que Macron veut dire avec sa proposition de nouvelle coalition. Et les dirigeants des autres pays, Netanyahou en tête, semblent dubitatifs. Sa déclaration, de prime abord, est très belliqueuse et laisse penser que la France pourrait intervenir militairement, avec ses troupes et ses avions de chasse comme elle l’a fait en Irak mais à Gaza ou ailleurs contre le Hamas. La France avait aussi participé à la guerre en Afghanistan en 2002 juste après les attentats d’Al-Qaeda à New York. Présence occidentale qui s’est soldée par un échec cuisant, laissant les talibans reprendre le contrôle du pays contre les intérêts des jeunes, des travailleurs et des femmes.

De même, l’intervention contre Daech, ne s’est pas couronnée de succès. C’est la résistance armée progressiste des combattants et combattantes Kurdes en Syrie, avec les YPG qui a permis de leur infliger des défaites majeures et certainement pas les troupes impérialistes qui ont essuyé des échecs cuisants sur place.

Donc la déclaration de Macron semble peu réaliste pour le moment, mais elle en dit long sur sa stratégie internationale comme intérieure. En effet, on le voit bien, depuis l’attaque meurtrière et injustifiable du Hamas contre des civils en Israël, les dirigeants des grandes puissances en profitent. Macron en tête renforce encore son aspect autoritaire. En France, cela lui permet de justifier quasiment toute action de guerre, toute arrestation arbitraire et la répression des manifestations contre la guerre.

Macron bombe le torse et après ?

La France a une position très affaiblie en Afrique où elle a dû retirer ses forces armées du Mali, du Niger et du Burkina Faso après l’échec de l’intervention Barkhane et la colère contre la présence française au Sahel. Sur la scène internationale, Macron se confronte à l’Allemagne sur les questions européennes et voit le poids économique du pays régresser.

Sa déclaration d’engagement à mettre les moyens dans la lutte contre le Hamas avec d’autres pays n’est pas sans lien avec cet affaiblissement de l’impérialisme français et un réalignement tactique sur les positions de l’impérialisme américain face à la Chine et la Russie.

Sa déclaration a donc surtout un côté idéologique et pragmatique. Il affiche cette posture internationale car cela sert ses intérêts, c’est à dire ceux des grands capitalistes en France. D’ailleurs sa position est soutenue depuis par la droite en France et le RN, ce qui en dit long.

Mais cette position pose plusieurs problèmes et à différents niveaux. L’instabilité politique et sociale est majeure. Les risques d’extension du conflit mais aussi d’attentats peuvent être bien plus forts. Et on sait bien que ce sont toujours les civils qui en paient le prix fort. Le gouvernement est-il prêt à redorer le prestige de la France auprès des autres puissances impérialistes à l’international quoi qu’il en coûte ?

Au niveau international, cette guerre Israël-Gaza s’ajoute à la guerre en Ukraine et aux conflits régionaux qui se réactivent un peu partout dans le monde. Les risques d’extension régionale sont réels au Liban et avec l’Iran. La guerre a, à un moment donné, sa propre logique, pour laquelle il est impossible de revenir en arrière.

En France, il est loin d’être sûr que les travailleurs et les jeunes et la majorité de la population vont soutenir les envolées guerrières de Macron. Il faut lui répondre par la lutte. La lutte contre la guerre passe par la construction, en France et partout dans le monde, d’un mouvement massif des jeunes et des travailleurs, contre la guerre, la terreur, la violence et contre le capitalisme qui sème la misère et le chaos ! Ce fut le cas lors de la première guerre du Golfe en 1990-91 avec des manifestations et des mouvements puissants. À nous de recommencer !

  • Non à la guerre et halte au massacre à Gaza !
  • Pas un soldat pas une arme de France pour la guerre Israël-Gaza !
  • Pour le blocage des livraisons d’armes dans les ports par les syndicats portuaires et dockers !