Contre le racisme !

La montée des partis d’extrême droite en Europe nous montre une fois de plus que la question du racisme est loin d’être terminée. Les différents partis nationalistes ou populistes, comme le Front National en France ou le Vlaamsblock en Belgique, ont tous fait campagne sur des questions sociales et ont ainsi recueilli un fort vote ouvrier.

Article paru dans l’Egalité n°96

Pour tous ces gens, la question du racisme a été secondaire, et ils ont voté pour ces partis parce qu’ils évoquent leurs problèmes quotidiens, contrairement aux partis libéraux ou sociaux démocrates. Il serait donc erroné et dangereux de considérer ces électeurs comme une bande de fascistes avec lesquels nous n’avons rien à faire. En effet, les partis comme le FN, le Vlaamsblok ou le parti de Pim Fortuyn en Hollande ont des éléments fascistes et s’appuient sur des thèses racistes, mais leur propagande trouve d’autant plus d’écho parmi les travailleurs que la société capitaliste favorise le racisme. Celui-ci n’est pas qu’une question d’opinion individuelle, il est le produit d’un système.

La devise du capitalisme : « diviser pour mieux régner »

Le système capitaliste est fondé sur la division de la société : division en classes sociales, entre hommes et femmes, entre ressortissants nationaux et étrangers, entre immigrés avec et sans papiers. L’objectif d’une telle division est d’une part de mettre les travailleurs en concurrence et donc de mieux pouvoir les exploiter, et d’autre part de donner des « privilèges » à certains. Tout ceci n’a qu’un but, éviter qu’ils ne s’unissent pour lutter : les Français ne lutteront pas aux côtes des immigrés qui eux mêmes ne luttent pas aux côtés des sans papiers…Ainsi, dans la majorité des pays capitalistes avancés, l’accès à certains services publics se fait en fonction de la nationalité. Il faut être ressortissant du pays pour accéder à un emploi de fonctionnaire, pour avoir droit à de maigres prestations sociales ou encore pour voter, alors que le droit de payer des impôts ou de se faire exploiter pour un salaire de misère n’est sujet à aucune exigence de nationalité. Ce que de telles mesures impliquent, c’est que la nationalité est un critère valable et que par conséquent les Français sont supérieurs aux Algériens, ou que les Belges sont supérieurs aux Congolais…

Cette division des travailleurs se fait aussi en mettant les travailleurs en concurrence, car les patrons préféreront parfois embaucher un étranger car ils savent que sa situation de précarité le poussera à accepter n’importe quelles conditions de travail et un salaire moindre.

Les capitalistes n’ont aucun scrupule à piller les pays pauvres de leurs ressources humaines et naturelles, poussant ainsi les populations á quitter leur pays pour espérer de meilleures conditions de vie en Europe ou aux Etats Unis, où en même temps, il leur est refusé le droit á une existence digne. C’est ce que l’on peut voir si on analyse de près les récentes lois sur les étrangers votées dans des pays comme le Danemark, les Pays Bas ou l’Autriche, et celles discutées au conseil de l’Union européenne à Séville. Ce qu’ils veulent en fait, c’est rentabiliser l’immigration, pouvoir se servir des immigrés comme des outils quand ils en ont besoin et les renvoyer dès qu’ils deviennent « inutiles » à la société capitaliste. Un autre aspect des campagnes racistes des gouvernements contre les immigrés est de se servir de ceux-ci comme boucs émissaires, il est plus simple de rendre les immigrés responsables de tous les problèmes de la société plutôt que de pointer le vrai responsable : le capitalisme. De plus, tant qu’on parle de l’insécurité ou du « problème de l’immigration » on ne parle pas des privatisations, des licenciements ou de la misère.

Pour en finir avec le racisme, il faut en finir avec le capitalisme

La lutte contre le racisme est une lutte quotidienne qui doit s’attaquer aux sources même du problème. C’est le capitalisme qui crée le racisme, on ne pourra réellement en finir avec ce fléau que si on lutte contre ce système pour la construction d’une alternative socialiste. Pour un système où la production sera organisée et gérée par les travailleurs eux-mêmes et pour leurs propres intérêts et non ceux d’une minorité d’exploiteurs. En organisant ainsi la société, on peut, à terme, en finir avec la domination d’une classe par une autre, d’un pays sur un autre, donc d’une nationalité sur une autre. Ce n’est que dans un tel système organisé de façon démocratique que l’on pourra atteindre l’égalité entre travailleurs et jeunes immigrés et français.

C’est en se battant dès aujourd’hui aux côtés des travailleurs et des jeunes immigrés pour l’égalité des droits, aux côtés des sans papiers pour leur régularisation immédiate et sans condition, pour les pleins droits de citoyenneté pour les immigrés, que l’on peut se battre contre le racisme. Dans les usines, les lycées et les facs, dans les quartiers, tous ensemble, immigrés et français, contre notre ennemi commun : le capitalisme.

Par Virginie, Fatima et Cabira