En quelques heures le 20 octobre, plus de 200 mineurs sont morts dans des coups de grisou dans les mines de charbon de Daping et Chongqing et un effondrement dans la mine de Desheng.
Article paru dans l’Egalité n°110
Deux jours plus tard, une autre explosion faisait 15 morts dans une autre mine de la province de Guizhou. Cette année plus de 4250 travailleurs du charbon ont trouvé la mort, 7000 l’année dernière. Ces chiffres font des mines chinoises l’activité industrielle la plus dangereuse du monde. Ces morts sont la conséquence directe d’une politique de coûts salariaux minimaux menée par les patrons du charbon et les dirigeants d’Etat, en particulier en économisant sur les équipements de sécurité, comme la ventilation qui doit éviter la concentration de gaz inflammables. Selon des statistiques officielles, 23000 mines de charbon fermées pour raisons de sécurité ont été réouvertures « illégalement », en fait avec la complicité des autorités locales corrompues. Et il est extrêmement difficile pour les mineurs de se défendre après un énorme dégraissage dans ce secteur et des patrons disposant ainsi d’une immense réserve de demandeurs d’emploi.
Comment croire au slogan du nouveau président chinois Hu Jintao « le peuple d’abord », alors que la privatisation et la recherche du profit gagnent toute l’économie chinoise. Les dirigeants et le nouveau patronat chinois craignent surtout que le peuple finisse par se révolter contre la misère et les conditions de travail inhumaines. Alors que l’expansion économique du capitalisme chinois est énorme, ils doivent à la fois maintenir leurs profits et prévenir toute révolte et organisation de la classe ouvrière chinoise.
Par Pascal Grimbert