CGT : Préparer les travailleurs à l’affrontement !

manif strasbourgAu cours du 51° congrès, le bureau confédéral a fait face à des interventions très combatives, réclamant des suites au 28 avril. La GR a oeuvré dans les syndicats où elle est active et pendant le congrès sur la base des mandats adoptés, pour la construction d’une grève générale tout début mai. L’appel issu du congrès est resté en dessous de ce qu’il fallait. Mais Philippe Martinez a été forcé à durcir le ton de ses déclarations et de poser clairement la question de la reconduction de la grève après le 28 avril en appelant à tenir des AG partout.

Le 51° congrès aurait pu déboucher sur une nouvelle date de grève tout début mai qui aurait donné un véritable élan aux militants sur le terrain et servi de point d’appui pour construire la grève générale à portée de mains. La direction nationale CGT n’a pas franchi le pas.
Elle n’a pourtant rien à perdre à être le moteur de la lutte. A juste titre, ni les salariés, ni les jeunes qui ont été en grève depuis mars n’accepteraient des directions syndicales qu’elles négocient avec le gouvernement sans mettre tout en oeuvre pour créer le rapport de forces capable de les faire gagner le retrait de la loi El Khomri.

La crainte d’une explosion sociale est maintenant palpable chez les capitalistes avec comme première conséquence des luttes locales pour les salaires, les conditions de travail, qui tournent plus souvent à l’avantage des salariés. En mettant tout en oeuvre pour construire une grève générale capable de faire reculer le gouvernement, la CGT renforcera d’abord toutes les luttes, et son implantation dans les secteurs qui obtiendront des victoires.

Le bras de fer est engagé

Après le 31 mars, le gouvernement a engagé le bras de fer parce qu’il sait que si la loi travail passe, c’est un boulevard qui s’offre à lui pour multiplier les attaques. Il compte aussi sur la « frilosité » syndicale habituelle. Le poids de la CGT dans la construction des luttes est majeur et confère à sa direction la responsabilité de mobiliser pour cet affrontement, ce qu’elle a refusé de faire ces dernières années.
Les luttes dans les industries depuis plusieurs mois contre les plans patronaux, dans les services publics des hôpitaux en passant par les territoriaux ont montré une combativité forte.

Ensuite les journées massives de mobilisation, la ténacité des étudiants et des lycéens, le renforcement du mouvement « Nuit Debout », ont changé la donne. Et la conscience qu’on peut gagner plus que le seul retrait de la loi travail est de plus en plus claire chez les travailleurs et les jeunes qui n’accepteront pas cette fois-ci que les directions syndicales refusent de s’affronter au gouvernement alors qu’une victoire importante est possible. Et c’est encore plus vrai pour la CGT en tête, vu son poids et l’investissement de ses militants.

La lutte a aussi tout à gagner à ce que la CGT pèse de tout son poids pour l’amplifier à condition que la direction favorise l’unité avec les syndicats prêts à se battre jusqu’à satisfaction des revendications, l’émergence d’AG, de comités de grève, impliquant largement et démocratiquement les salariés, les jeunes, les chômeurs, les retraités…

L’objectif affiché de la CGT est d’en finir avec l’exploitation. La CGT ne peut pas et ne doit pas passer à côté de son rôle !

Par Luc de Chivré