C’est à nouveau un sentiment de dégoût qui domine à l’annonce du meurtre barbare perpétré à Nice par un homme se revendiquant islamiste, jeudi 29 octobre. Une femme de 70 ans qui se recueillait, une aide à domicile de 44 ans, mère de 3 enfants, un ouvrier du bâtiment faisant office de sacristain (employé non religieux de l’église) sont les victimes. Comme dans tant de fois, ce sont des travailleur-se-s, des citoyen-ne-s ordinaires, qui sont les victimes de ces folies meurtrières.
Nos pensées très émues vont à leurs familles, à leurs proches, à toutes celles et tous ceux qui sont choqués, parfois même saisis par une peur bien compréhensible. Elles vont aussi à tous les musulmans qui condamnent ces crimes abjects et sont tout autant choqués que beaucoup, mais qui risquent d’être sujets à de nouvelles discriminations et insultes. L’extrême droite, la droite et un paquet de pseudo intellectuels et de politiciens ne manquent pas de jeter de l’huile sur le feu depuis des semaines en déversant propos racistes et fausses analyses sur l’islam et les musulmans.
Un climat raciste qui favorise la barbarie
Depuis des années, les musulmans sont une des cibles privilégiées des propos faciles de politiciens en manque de médiatisation. La plus régulière des attaques concerne le foulard (hijab) donnant lieu à des comportements particulièrement méprisants et insultants. Mais il est également régulièrement question d’attaques sur les pratiques culturelles (voire même la cuisine !) des musulmans.
Un tel degré de bassesse et de médiocrité de la part de celles et ceux qui se prétendent « intellectuels » ou « représentants de la nation » n’a en fait qu’un objectif : attiser la haine contre les musulmans pour regrouper un électorat grâce à la peur et ainsi ne pas parler des vrais problèmes actuels, depuis le chômage et la crise économique jusqu’à la critique de ces politiques qui cassent la Santé publique et nous mettent en danger face au Covid-19.
Il s’agit aussi d’écraser la population qui se considère comme musulmane et dont une bonne part fait partie de la classe ouvrière, pour l’empêcher de se joindre aux luttes nécessaires face à la politique de Macron et à l’exploitation qu’on subit dans les entreprises.
Le racisme a toujours cette double fonction : essayer de diviser les travailleur-se-s pour qu’ils ne luttent pas ensemble, et écraser une partie des travailleurs par des discours et des pratiques discriminatoires.
Ce contexte permanent, étouffant, s’additionne à celui tout aussi étouffant des confinements à répétitions et de la répression de la contestation qu’on subit depuis l’élection de Macron.
Il y a un courant d’extrême droite religieuse islamiste qui veut s’attaquer aux libertés de croire, savoir, écrire, dessiner ou apprendre. Ce courant est très minoritaire parmi les musulmans qui sont majoritairement pour une société tolérante. Dans ce courant, des individus passent à l’acte en faisant un attentat terroriste aveugle et monstrueux. Il y a un élément totalitaire et barbare, déshumanisé, reprenant les pires méthodes des mouvements intégristes dans la monde. Mais c’est aussi un produit du climat raciste entretenu par une grande partie des politiciens et médias au service du capitalisme tout comme les guerres dévastatrices menées par les grandes puissances (dont la France) ça et là dans le monde, de la Libye à la Syrie en passant par l’Irak. Autant de politiques favorisant les prétextes pour des déséquilibrés qui veulent se faire passer pour des martyrs en allant lâchement tuer des innocents.
Alors qu’il faudrait défendre au contraire une société fraternelle et tolérante, laisser à chacun le droit de croire ou de ne pas croire, Macron et son gouvernement font le choix d’ajouter encore à la suspicion généralisée contre les musulmans en sortant une nouvelle loi, dite « contre le séparatisme », qui ne vise que les musulmans. Pourtant, mis à part les « certificats de virginité » qui sont une abjection, il n’y a rien aujourd’hui dans la pratique qui ne soit déjà traitable par la loi commune à toutes et tous.
Si le gouvernement sort cette loi, c’est avant tout pour renforcer le climat de division et se dire qu’ainsi il y aura moins d’unité contre lui. A la principale exception de la France Insoumise qui adopte à chaque fois des positions de solidarité avec les victimes, de condamnation des attentats et de refus de tomber dans le piège de l’islamophobie, il n’y a pas de réaction unie du mouvement ouvrier (partis et syndicats) qui défendrait l’unité de la classe des travailleur-se-s contre la campagne de haine menée par le gouvernement et ses alliés et par les organisations d’extrême droite politique ou religieuse. C’est bien là le principal problème et celui que toutes et tous nous pouvons corriger.
Le même jour de l’attentat de Nice, c’est un individu d’extrême droite qui a voulu s’attaquer au couteau à un commerçant maghrébin à Avignon. On ne se laissera pas coincer entre la haine et le racisme. Plus que jamais nous défendons l’unité des travailleur-se-s, des jeunes, de la majorité de la population contre les politiques menées au service des ultra-riches et des multinationales, et contre le racisme, et toutes les discriminations en fonction de l’origine, de la culture, du genre ou du sexe.
C’est cette unité que nous devons construire et qui est la seule réponse face à l’extrême droite politique ou religieuse comme face à la politique de Macron qui met en place un nouveau confinement pour ne pas avoir à investir les milliards nécessaires dans la Santé publique, seul moyen de réellement encadrer la pandémie de Covid-19.
C’est cette unité dans le combat pour une société qui soit débarrassée du capitalisme, de sa loi du profit, de ses politiques racistes, pour une société socialiste où l’économie sera en propriété publique, planifiée démocratiquement pour satisfaire les besoins de toutes et tous, que nous t’invitons à mener avec nous.
Une société sans exploitation, une société socialiste, qui permettra à chacun et chacune de vivre comme il/elle le souhaite n’offrira plus aucune base au racisme et à l’intolérance !