Aylan, mort en essayant d’échapper à la barbarie – plus qu’un « drame », un assassinat

Aylan ShenuLes images terribles d’enfants morts noyés sur les côtes turques après l’échouage du canot pneumatique qui n’a pu les emmener en Europe font le tour du monde, et entraînent tristesse, colère et révolte. Dans ce monde si développé, des enfants meurent ainsi pour échapper à la guerre, à la misère et à l’oppression, tandis que d’autres travaillent à s’en tuer dans des mines, des fabriques ou des champs.

L’Europe, si prompte à sauver les banques du naufrage en déversant des milliards d’euros ne pourrait pas accueillir ces hommes, femmes et enfants qui fuient la barbarie ? L’Europe est plus prompte à écraser des pays comme la Grèce, à mener des politiques d’austérité créant des millions de chômeurs ou à soutenir des régimes dictatoriaux et corrompus au Moyen Orient et en Afrique.

Et quand les camps de réfugiés au Liban, en Turquie (presque 3 millions de réfugiés pour ces deux seuls pays) et ailleurs demandent qu’on augmente l’aide dont ils ont besoin, c’est silence radio.

Les guerres menées à travers le monde pour s’accaparer gaz, pétrole et autres richesses ont plongé des pays entiers dans le chaos chassant des millions de personnes de leur maison et de leurs terres.

Les vrais responsables : les capitalistes et les gouvernements à leur service

Non ce ne sont pas les « passeurs » qui ont tué Aylan, les autres enfants et quelques 3000 autres réfugiés cette année. Les passeurs ne sont que les vautours qui viennent se servir des dépouilles des pays que les USA et l’Europe ont bombardé ces 25 dernières années. Aylan venait de Kobanê, la petite ville du Nord de la Syrie qui a résisté à Daesh et vaincu Daesh le 24 janvier dernier. Pendant ce temps, Hollande soutenait Erdogan, le président turc, qui soutenait Daesh et empêchait l’aide de passer la frontière turque vers Kobanê. Et Fabius et l’administration Obama parlent désormais de collaborer avec le Front Al Nosrah en Syrie. Et s’ils en parlent maintenant, c’est en fait qu’ils collaborent déjà avec cette branche d’Al Qaïda – qui est en gros du Daesh un peu moins salé – et qu’ils préparent le terrain pour rendre cela public. Et dans cette valse sur le dos des peuples, il y a la vente de Rafale au Qatar (le premier soutien de Daesh), les invitations au roi Saoudien (soutien de Daesh lui aussi) et le soutien aux dictateurs et aux états guerriers de la région, à commencer par l’Etat israélien.

C’est de cela que cet enfant et 3000 autres personnes avec lui cette année sont morts, de ces politiques impérialistes qui sèment la mort et la destruction pour le profit des grosses firmes capitalistes. L’image est insoutenable, insupportable, car elle est l’expression la plus terriblement nue de la réalité du capitalisme et de la révolte qui doit nous envahir et nous animer pour mettre fin à ce système barbare.