Assez du profit sur les personnes dépendantes !

Les récentes révélations de maltraitance des personnes âgées dans les maisons de retraite de groupes comme Orpéa ou Korian montrent le scandale d’une politique qui a fait de l’aide aux personnes âgées et/ou dépendantes un marché. C’est une politique voulue par les gouvernements et les Départements de donner ce secteur au privé. Alors quand ils prétendent découvrir le « scandale » c’est pour masquer leur complicité et les nouvelles attaques contre la Sécu.

Article paru dans l’Egalité n°209, par Diana

La Sécurité sociale a été créée en 1945, pour protéger les citoyens dès la naissance jusqu’à la mort, en application partielle de la revendication syndicale des « assurances sociales », c’est à dire couvrir solidairement les risques de la vie. Elle a 4 branches : Accidents du travail/Maladie/Famille/Retraite.
Le vieillissement fait partie de la vie de chaque individu, mais il est plus ou moins rapide selon la dureté du travail. Le handicap ou la perte d’autonomie peuvent arriver dès la naissance ou à tout moment, suite à un accident de travail ou autre. Donc la perte d’autonomie ne doit pas être séparée ni de la branche maladie ni de la branche famille comme le fait Macron. Car dans cette cinquième branche, à part des autres, il y aura un financement spécifique payé par les impôts et les cotisations des travailleurs, comme le jour de « solidarité » qui consiste en un jour férié volé aux travailleurs. C’était suite à la canicule de 2003 (15000 morts) et il fallait faire payer les travailleurs et surtout pas les grands patrons ou montrer la culpabilité du gouvernement.

Quels enjeux derrière tout ça?

Séparer la perte d’autonomie et le vieillissement des autres branches n’est rien d’autre que de permettre aux capitalistes de faire encore des profits. Comme s’ils n’en avaient pas fait pendant le confinement alors que dans le même temps la Sécurité Sociale a permis d’indemniser la plupart d’entre nous. Tout simplement parce qu’elle existe.

La défense d’une santé publique est populaire, essentielle pour les travailleurs, les salariés, les retraités. C’est compréhensible car au cours de nos vies chacun de nous aura besoin de soins d’une manière ou d’une autre.

Le gouvernement veut faire encore des économies (4 milliards d’euros). Son plan de financement de la Sécurité Sociale (PLFSS) est celui d’une politique ultra-libérale qui octroie le minimum aux plus précaires et pousse la grande majorité vers les assurances privées plus chères.

Depuis la mine d’or grise est née et avec elle la maltraitance institutionnelle ! Les EPHAD privés se sont multipliés et ils cachaient bien leur gestion capitaliste scandaleuse. ORPEA (4,2 milliards de chiffre d’affaire en 2021) et KORIAN en sont des exemples. Ils ne peuvent plus cacher la maltraitance subie par les résidents due aux conditions de travail calamiteuses des personnels.

Les personnes âgées qui souhaitent rester chez elles ne sont pas mieux loties. Les agences d’aides à domicile ont poussé ces dernières années comme des champignons. Ces groupes sans scrupules s’enrichissent sur le dos des personnes, limitant la dotation en matériel nécessaire aux soins et en créant des contrats fictifs pour toucher des aides publiques. Un exemple parmi tant d’autres : l’agence ONELA.

C’est une « association » filiale de la multinationale COLISEE géré par un fond d’investissement et des actionnaires qui attendent leurs dividendes. Il fait plus d’un milliards d’euros de chiffre d’affaire, n°4 en Europe, possédant Epahd, agences d’aides à domicile… 270 établissements en France, Italie, Espagne… et 70 agences d’aides à domicile. C’est ça la gestion capitaliste de la dépendance, c’est à ces grand groupes qu’iront les milliards de la « 5ème branche ».

Pour que cessent les abus et la maltraitance envers les personnes âgées il faut lutter pour la mise en service public de la dépendance, et ainsi permette au personnel de travailler dans de bien meilleures conditions. Il faut lutter ensemble personnels, travailleurs, salariés, retraités pour la nationalisation des Epahd, des services d’aides à domicile sans indemniser les patrons et les actionnaires qui se gavent sur notre dos.