Des grèves qui montrent la révolte qui couve

Avec une croissance historique de 7 % du PIB en 2021 et une prévision à plus de 3,5 % 2022, les capitalistes sont euphoriques. Ils en profitent pour tout piller avant la prochaine crise économique. En 2021, le nombre de milliardaires a doublé en passant à 105, en s’accaparant 280 milliards d’euros. La valorisation des actions du CAC 40 a doublé en deux ans. Le gouvernement rien qu’avec avec son plan France Relance leur a déjà mis de côté 200 milliards pour 2022.

Par Mathieu Jardin, article paru dans l’Egalité n°209

Pour les travailleurs, le coût de la vie a terriblement augmenté par rapport à avant la crise sanitaire avec une inflation à 3 %. Mais pour des millions de travailleurs qui ont des bas salaires, la flambée des prix du carburant, de l’énergie et de l’alimentation ont une incidence directe sur la baisse de qualité de vie.
C’est dans ce contexte que, tous les jours, des dizaines de grèves éclatent pour l’augmentation des salaires et des meilleures conditions d’existence.

Préparer les grèves de mars

Il y a deux grandes grèves interprofessionnelles et intersyndicales en mars. L’appel à une « grève féministe » le 8 mars devait être la suite de la mobilisation du 27 janvier mais, finalement, il a été décidé par les directions syndicales de rajouter un appel à la grève le 17 mars.

La grève du 8 mars doit porter toutes les revendications classiques d’égalité de traitement, salaire, etc. mais doit aussi rappeler la nécessité d’unir notre classe pour affronter les capitalistes et leur gouvernement. Les travailleurs doivent s’unir le plus largement ensemble pour lutter contre l’exploitation capitaliste. Pour faire rentrer le plus largement possible en mouvement les travailleurs et les travailleuses, il faut parler ouvertement de lutter ensemble pour des augmentations générales de salaire, pour l’élargissement des services publics, en liant ça à la nécessité d’un autre choix de société, le socialisme.

Le 17 mars doit servir à unir les grèves pour les salaires, l’amélioration de nos conditions de vie, pour lutter ensemble et être plus forts face aux patrons. Mais aussi à nous rassembler pour exprimer haut et fort notre dégoût de Macron et des capitalistes. Le 17 mars peut être une tribune à nos aspirations d’en finir avec les fossoyeurs qui gouvernent au service des riches.

C’est ce que devraient exprimer les organisations syndicales dans leur communication écrite mais aussi en organisant des heures d’infos syndicales, des assemblées générales… sur les lieux de travail et dans les villes, partout dans le pays.

Prendre la tête de la révolte qui gronde

Les perspectives économiques sont très incertaines pour les deux années à venir et le patronat essaie d’embaucher hâtivement avec des conditions de travail pourries pour empocher un maximum de profit rapidement.

Mais la colère gronde tant parmi les travailleurs qu’une révolte de masse pourrait bien éclater. Pour gagner sur nos revendications, elle devra être dirigée contre les capitalistes. Les ouvriers savent très bien que la seule façon de récupérer la plus-value sur leur travail est d’organiser une grève la plus massive possible.

Une cloche médiatique est posée sur tous les grèves en cours, il est temps que les dirigeants syndicaux aillent sur les piquets et jouent leur rôle en aidant à construire les luttes. Les confédérations, si elles le voulaient, pourrait être le liant qui donne la confiance à la classe ouvrière d’un combat généralisé contre les exploiteurs. Les grands responsables des organisations syndicales combatives pourraient faire le tour des boîtes en grève pour appeler au soutien de toutes leurs structures. Ils pourraient être les porte-drapeaux de la classe ouvrière qui luttent activement pour relever la tête. C’est en fait leur rôle historique principal d’être à la tête de la lutte des classes.