Israël-Palestine : Ni corrompus ni impérialistes !

Le gouvernement Sharon a franchi une nouvelle étape dans sa politique d’étouffement politique et économique du peuple palestinien. Il a ainsi lancé l’édification d’une barrière continue et infranchissable sur 350 km entre Israël et La Cisjordanie occupée.

Article paru dans l’Egalité n°97

Sous le prétexte d’arrêter les kamikazes, cette dernière décision vise à enfermer dans des ghettos les Palestiniens et à généraliser le fonctionnement de Gaza (bande de territoire palestinien cernée de miradors, entourée de clôtures et patrouillé par l’armée d’Israël et la police des frontière). Notons que cette frontière clôturée le long de la ligne verte ne signifie pas pour autant l’arrêt de la colonisation des territoires occupés. Sharon veut ainsi réaliser des zones tampons entre Israël et les territoires palestiniens, dans les régions de Kalkybia, de Ramallah, de Jérusalem et Bethléem, avec murs de béton, grillages, contrôles électroniques et surveillance permanente de l’armée. Le gouvernement Israélien a déjà ainsi réalisé la colonisation de la vallée du Jourdain pour des intérêts géopolitiques et économiques. Cette « zone de sécurité » annexée à l’Etat d’Israël priverait ainsi le peuple palestinien d’un accès aux eaux du Jourdain dans une région où la question de l’eau est cruciale pour le développement économique. De plus les Palestiniens n’auraient plus non plus de frontière commune avec la Jordanie.

La politique de Sharon est claire. En surfant sur l’horreur des attentats et le développement de la peur dans l’opinion d’Israël, il musèle ainsi toute opposition de gauche et peut mener une politique ultra-libérale – comme les coupes budgétaire dans les services publics pour soutenir l’effort de guerre – contre les travailleurs palestiniens et israéliens et assurer les intérêts des capitalistes en spoliant les biens des Palestiniens.

Les Palestiniens sont ainsi le jouet de l’Etat impérialiste de la région. Cependant, ils ne peuvent pas non plus compter sur leurs instances dirigeantes. En effet de nouvelles affaires viennent s’ajouter à la longue liste de casseroles que traînent derrière eux Arafat et l’autorité palestinienne.

Loin d’être la garante des intérêts du peuple palestinien, l’autorité palestinienne et les sbires d’Arafat sont en réalité aux services des intérêts d’une petite classe d’aisés palestiniens qui se sont enrichis ces dernières années sur le dos de leurs « frères ». En témoigne cette nouvelle accusation concernant Mohamed Rachid, conseiller économique d’Arafat, déjà mis sur la sellette par des experts européens et internationaux.

Des hommes d’affaires palestiniens ont récemment dénoncé les pressions exercées par Rachid : « Les nouveaux riches sont des anciens de Tunis ou des proches d’Arafat qui jouent le jeu, versent des redevances à l’autorité et à certains dirigeants et qui, en échange, reçoivent le contrôle de monopoles. Le commerce des cigarettes, du fer, de la farine, des médicaments, du ciment est ainsi contrôlé par des monopoles ». De plus, il a été récemment révélé que des représentants de l’autorité palestinienne ont été reçu par la CIA avec laquelle ils ont négocié sur différents points, dont la question des prochaines élections à la présidence de l’autorité palestinienne. On ne peut se prétendre les défenseurs d’un peuple oppressé et collaborer avec le premier oppresseur du monde.

Les travailleurs palestiniens ne peuvent donc pas faire confiance à ces dirigeants magouilleurs, avec qui leurs intérêts divergent. La solution réside dans le travail commun avec les travailleurs israéliens, qui eux aussi subissent la politique de Sharon, pour dénoncer et renverser l’autorité palestinienne et le gouvernement Sharon et fonder les bases d’une paix véritable assise sur la solidarité entre les travailleurs.

Par Geneviève Favre