La réforme des retraites est passée, la colère non ! Continuons la lutte contre Macron et les capitalistes !

Macron s’est donné 100 jours pour essayer de passer à autre chose que la réforme des retraites mais c’est sans succès. Aucun ministre ni même Macron ne peut se déplacer sans des comités d’accueil ou qu’ils soient contraint d’annuler. Même si la loi retraite est passée, Macron ressort considérablement affaibli par notre lutte massive. Il va devoir passer en force toutes ses nouvelles attaques : travail forcé au RSA, nouvelle loi travail, casse des lycées pro… et pour cela, il va continuer à s’appuyer sur la répression brutale et le racisme pour intimider et diviser.

Manifestation du 15 mars 2023 à Paris

Le texte ci-dessous est la dernière tribune syndicale publiée par les militants syndicalistes de la Gauche Révolutionnaire. Ils et elles publient régulièrement de telles tribunes et analyses, n’hésitez pas à nous contacter pour discuter et vous inscrire sur notre liste de diffusion en écrivant à : syndicalistescombatifs@gmail.com
Vous pouvez également retrouver cette tribune au format PDF (cliquer ici).

Ce qui est désormais à l’ordre du jour, c’est la construction de luttes qui lient résistance à ces attaques et défense des intérêts de la majorité de la population, travailleurs et jeunes, contre Macron et sa politique pro-capitaliste.

Un mouvement historique mais avec des faiblesses

On n’avait pas vu autant de travailleurs en manifestation et en grève depuis plusieurs décennies. Beaucoup sont venus de manière individuelle ou en petit groupe venant d’entreprises privées. Le mouvement est également exceptionnel par sa durée avec bientôt la 15ème journée de mobilisation.

Les premières journées de grève ont été très suivies, mais le moment fort du 7 mars, qui aurait dû se poursuivre par la grève reconductible pour construire un mouvement déterminé pour gagner, ne l’a été que dans certains secteurs comme l’Énergie, les cheminots, les raffineries ou le traitement des déchets. Cela est dû à un manque de préparation et de militants syndicaux combatifs qui font le travail de mobilisation localement.

Mais dès le début, le choix de se cantonner uniquement au refus des 64 ans, qui faisait le ciment de l’intersyndicale, n’a pas permis de coller avec la colère générale. Celle-ci s’exprimait contre la dégradation continue des conditions de vie et de travail de la très grande majorité. Élargir la lutte à tous les secteurs et entraîner encore plus largement la classe ouvrière dans la bataille n’aurait été possible qu’en la construisant sur des revendications d’augmentations de salaire, de meilleures conditions de travail, la défense des services publics, etc. En même temps, il aurait fallu construire la lutte à partir des lieux de travail, en organisant des piquets de grève et des assemblées générales, permettant d’inclure le maximum les travailleurs et travailleuses dans la construction du mouvement. Cela aurait permis de mettre la pression sur l’intersyndicale pour qu’elle annonce les prochaines journées de grève à l’avance, et ainsi d’avoir un plan face au gouvernement, plutôt que d’attendre le soir ou le lendemain des journées de grève pour avoir la prochaine date.

La réforme des retraites est passée, mais le 1er mai a été un réel succès avec encore 2,3 millions de manifestants. Cela montre la colère dans le pays qui ne retombe pas. Il y a une grosse répression, ce qui doit nous poser la nécessité de mieux organiser nos manifestations et de renforcer les services d’ordre élus.

Une lutte politique

Au-delà de la question des retraites, c’est le rejet de toute la politique du gouvernement et de Macron qui s’est exprimé. D’abord d’une manière diffuse, au fur et à mesure que le mouvement se déroulait face à l’obstination autoritaire de Macron et de sa clique, c’est même d’une manière confuse la question de virer ce gouvernement et Macron lui-même qui s’est posée.

Cette question du pouvoir, bien que toujours très confuse par manque de perspectives politiques et en particulier celle de remplacer Macron & Co par un gouvernement au service des intérêts de la majorité de la population, est devenu plus clair avec l’épisode du 49-3, qui a vu un regain de mobilisation (notamment avec beaucoup plus de jeunes scolarisés) et avec des « Macron dégage ! » plus repris. Le mouvement prenait conscience que pour mettre un coup d’arrêt à cette politique au service des capitalistes et des ultra-riches, ne serait-ce que sur la question de la contre-réforme des retraites, il faudrait tous les dégager !

Il faut effectivement les remplacer par un gouvernement des travailleurs et travailleuses issu des luttes et des organisations du mouvement ouvrier. Celui-ci devra retirer aux capitalistes leur contrôle sur l’économie en nationalisant les principaux secteurs. Le contrôle et la gestion démocratique des travailleur-ses permettra de satisfaire les besoins de tous et non plus les profits de quelques uns.

Continuons la lutte, pour une grève massive le 6 juin !

Même si l’intersyndicale nationale a calé, une fois de plus, la grève du 6 juin sur le calendrier parlementaire, il faut qu’on se saisisse de cette journée pour continuer à exiger le retrait de la réforme des retraites, pour continuer la lutte contre Macron et les capitalistes. En effet, l’inflation importante est toujours là, les salaires toujours très bas, nos services publics continuent d’être détruits par Macron et la situation de crise économique du capitalisme qui s’approfondit va accroître le chômage et la misère. Pour cela, partout nous devons lutter et faire grève pour arracher des victoires contre les directions de nos entreprises et le gouvernement qui sert leurs intérêts et profiter de l’ambiance générale.

Les syndicalistes de la Gauche Révolutionnaire proposent cette plateforme de revendications à la discussion pour nous regrouper :

  • augmentation immédiate des salaires, qui doivent au minimum suivre la hausse des prix, au moins 300 euros tout de suite pour toutes et tous
  • pas de revenu sous 1700 euros net
  • baisse massive des prix et leur blocage ensuite
  • des moyens massifs pour des services publics de qualité (santé, éducation, transport, aide à la personne…)
  • retraite à taux plein à 60 ans max, 55 ans quand c’est nécessaire, après 37,5 annuités
  • expropriation des capitalistes et création de monopoles publics sous le contrôle et la gestion des travailleurs dans les principaux secteurs de l’économie (énergie, transports, distribution, alimentation, finance, etc.) en lien avec les usagers pour pouvoir satisfaire nos besoins.

S’organiser et construire des syndicats combatifs partout

Le mouvement sur les retraites a encouragé des dizaines de milliers de travailleur-ses à se syndiquer pour se battre. Mais encore faut-il qu’ils aient un outil sur leur lieu de travail. Il nous faut des syndicats combatifs partout, qui discutent, fassent le travail militant de formation et de mobilisation des travailleur-ses pour gagner par exemple des augmentations de salaires. Cela ne peut se faire qu’avec des réunions syndicales régulières et aussi des Assemblées générales, pendant les grèves, pour que les travailleurs soient maîtres de leur mouvement et de leurs revendications. Avant d’aller faire des actions interpro entre militants déjà en lutte, la priorité doit être de mobiliser les travailleurs qui ne sont pas encore rentrés en lutte et développer la grève partout si l’on veut gagner. Gagner contre Macron et ses amis capitalistes est possible par une grève générale. Elle n’a pas encore eu lieu car on est encore trop désorganisés mais aussi parce que la conscience politique est basse car l’alternative à mettre à la place, une société socialiste et démocratique, est encore floue pour beaucoup.

C’est aussi pour développer cette conscience que les travailleurs ont besoin d’un nouveau parti où ils et elles puissent s’organiser par dizaines, centaines de milliers et discuter politique ; discuter de leurs luttes et du lien avec le combat contre le capitalisme et le socialisme. En construisant des syndicats combatifs, c’est aussi cela que défendent les militant-es de la GR.

Se débarrasser du capitalisme, luttons pour une autre société !

Les capitalistes ne vont pas gentiment accéder à nos revendications. Nous sommes les seuls à pouvoir leur arracher par la grève, la lutte, une hausse des salaires, une réduction du temps de travail, des embauches massives là où c’est nécessaire… C’est nous qui faisons tout fonctionner, des hôpitaux aux usines, des services à la personne jusqu’à l’éducation, nous pouvons aussi tout arrêter par une lutte massive et déterminée ! Nous devons nous battre pour des augmentations de salaires, des embauches, des bons logements et pas de racisme ! Plus question de laisser quelques capitalistes gérer nos affaires. La Santé, l’Éducation, l’Énergie, et secteurs principaux de l’économie… devraient être 100% publics et gérés par les travailleurs eux-mêmes ! C’est bien d’un changement de société dont nous avons besoin. Le capitalisme n’amène que la misère, la guerre et l’exploitation. Nous voulons une société juste, sans exploitation, sans discriminations, pour vivre dignement. Une société où l’économie fonctionne pour nos besoins et non pour les profits : le socialisme.