La situation dans l’Éducation est encore un peu plus dégradée : classes toujours surchargées, accompagnement des élèves en situation de handicap réduit à peu de chose, moyens pour lutter contre l’échec scolaire toujours inexistants ou presque… Faute d’un véritable plan massif de recrutement de personnels enseignants, AED, AESH, administratifs, etc. rien ne va dans l’Éducation nationale. De plus, les personnels prennent de plein fouet l’inflation faramineuse. Les plus touchés sont les plus précaires, et notamment les AESH, mais de plus en plus titulaires tirent la langue pour finir le mois. La colère est importante et renforcée par le sentiment d’une réforme des retraites combattue et passée en force. Gabriel Attal l’a bien perçu, et devant l’échec du « pacte » (remake du « travailler plus pour gagner plus »), il tente de déminer la situation en versant une prime aux plus bas salaires.
La colère n’a pas débouché sur une journée de grève en octobre, en raison sans doute de l’appel interprofessionnel du 13 octobre qui a finalement freiné la construction d’une mobilisation. Mais des signes encourageants ont eu lieu. Le 3 octobre, la grève des Accompagnants d’Élèves en Situation de Handicap a été réussie et le 13, il y a eu quelques foyers de mobilisation, beaucoup d’interrogations sur l’intérêt d’une journée qui n’a pas vraiment pris, mais des grévistes un peu partout. Cette envie réfrénée de lutter montre les possibilités d’une forte journée de grève dans l’Éducation, et peut être d’un mouvement de grève fort. Depuis le 13 octobre, la question d’une grève Éduc autour de la semaine du 20 novembre est en débat au niveau intersyndical. Elle serait plus que légitime et pourrait être très suivie, à condition que les personnels aient le temps de se mobiliser et de préparer cette grève pour qu’elle permette d’avancer vers la construction d’un véritable mouvement d’ampleur dans l’Éducation, à même de se lier à d’autres secteurs professionnels en lutte dans la même période.
Article par LC paru dans l’Égalité n° 219
