Alors qu’il y a près d’un an l’arrêt Roe V. Wade, mis en place en 1973 et assurant la droit à l’avortement dans l’entièreté des États-Unis a été annulé, se pose de plus en plus la question de la fragilité du droit à l’avortement dans de nombreux pays, mais également de son accessibilité. En effet, plusieurs associations et collectifs tels que le Planning familial, le Collectif Avortement en Europe, Les femmes décident et l’Observatoire de la transparence dans le médicament (OTMeds) alertent depuis plusieurs semaines sur la difficulté à se procurer des pilules abortives sur de nombreux territoires tels que les départements du Nord, de l’Île de France ou bien en Occitanie.
On assiste à une véritable pénurie de l’un des deux composants qui permettent une IVG médicamenteuse : le misoprostol. Bien que les autorités sanitaires évoquent de simples « tensions d’approvisionnement », cette pénurie a d’importantes répercussions sur les femmes souhaitant y avoir recours ; il est important de rappeler que 76 % des avortements sont réalisés par voie médicamenteuse en Europe.
La principale raison de ces tensions autour du misoprostol est le fait que sa production est sous les brevets exclusifs du laboratoire Nordic Pharma qui est un laboratoire à capitaux privés. La production de misoprostol est donc privée, soumise aux fluctuations du marché. Le fait que cette molécule, nécessaire à l’application d’un droit aussi important que celui d’avorter, se retrouve en pénurie montre bien que la production marchande capitaliste et sa dictature du profit ne permettent pas de satisfaire les besoins. Il est donc primordial que l’industrie pharmaceutique devienne un monopole de service public.
Le secteur de la santé est un domaine majeur qui touche à la vie des individus ; nous ne pouvons pas nous permettre que les capitalistes continuent de faire du profit aux dépends de la santé de la population. Avec un monopole de service public, géré de façon démocratique et transparente par les travailleurs du secteur, en lien avec les usagers, nous pourrions déterminer démocratiquement les besoins en matière de pilules abortives mais également pour tous les produits pharmaceutiques et médicaments afin d’assurer que chaque personne en ayant besoin puisse y accéder. Le droit à l’avortement est, comme le précise la pétition qui dénonce cette pénurie, « un besoin social fort et un droit » que nous devons assurer de la manière la plus juste et la plus égalitaire possible. L’ensemble du secteur de la santé doit être public, avec des moyens humains et matériels à la hauteur des besoins, de la recherche à la production et la distribution de médicaments, des hôpitaux aux Ehpad… et être planifié démocratiquement pour répondre à nos besoins.
C’est le seul moyen pour que nos droits ne soient pas remis en question pour des questions économiques ! Une économie dont les principaux secteurs serait gérés de la même façon serait ainsi en mesure de satisfaire les besoins de tous, au lieu de toujours marcher pour les profits des plus gros capitalistes. C’est cela une économie socialiste, le combat de la Gauche révolutionnaire !
Clara