La pire épidémie d’Ebola ravage trois pays d’Afrique de l’ouest (Guinée, Sierra Léone et Libéria principalement) depuis plusieurs mois. Jusqu’à récemment, cette maladie virale touchait essentiellement les zones reculées d’Afrique centrale. Elle apparaissait dans un village dont elle décimait la population avant de disparaître. C’est épidémie est d’une toute autre ampleur, puisqu’elle a fait environ 5000 victimes, avec un taux de mortalité de 70%.
Il faudra attendre 7 mois après le début de l’épidémie pour que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) déclare enfin «l’urgence de santé publique de portée mondiale» en juillet dernier alors que la maladie a déjà fait des milliers de victimes. Mais cela ne suffira pas aux gouvernements des pays impérialistes pour réagir.
Ils ne réagiront à minima dès lors que des soignants venus des pays impérialistes tomberont malades en septembre et octobre dans leur pays d’origine. Depuis, outre les mesures de protection dans les pays développés par le contrôle aux frontières, ils n’ont fait qu’esquisser un semblant de mobilisation en envoyant du matériel médical, des militaires et des médecins – en particulier les USA – pour suppléer la mobilisation d’ONG.
C’est aujourd’hui Cuba qui fournit la plus grande aide aux pays touchés, relativement à sa taille et à son niveau de développement. Il faut dire que ce pays, dont le système de santé est certainement le plus développé sur le continent américain, a une longue tradition de mission humanitaire et médicale à travers le
monde.
Mais surtout pour suppléer au système de santé quasi-inexistant à cause de décennies de politiques ultra-libérales imposer par les organisations internationales du capitalisme comme le FMI ou la Banque mondiale et de pillage des richesses par les entreprises multinationales des pays capitalistes qui ont empêché tout développement de ces pays, sans compter les années de guerre.
Mais on est encore loin du compte et la maladie se propage toujours débordant le personnel soignant, qui prend des risques pour sa propre santé. Si rien est fait, les experts estiment que ces pays pourraient compter 10.000 cas nouveaux par semaine !
Maladie de la pauvreté
Pourtant, avec des soins appropriés le taux de mortalité de cette maladie ne dépasse pas 20%. Autrement dit, si un système de santé avait pu se développer dans ces pays, ce sont aujourd’hui des milliers de vie qui auraient été
sauvées!
Cette maladie est connue depuis 1976. Mais aucune recherche d’un traitement adéquat a été entreprise par les firmes pharmaceutiques; pas assez rentable certainement de développer un médicament pour une maladie qui jusque là tuait seulement quelques dizaines de «pauvres africains».
Ce virus se transmet aux êtres humains suite à la consommation de viande de brousse, comme certains singes, contaminés par des chauves-souris qui seraient le réservoir naturel du virus. La viande de brousse est consommée de préférence à la viande d’élevage parce que celle-ci coûte moins chère pour des populations démunies.
Il est clair que cette épidémie n’est pas qu’une catastrophe naturelle de plus. C’est une maladie de la pauvreté et du sous-développement entretenue par les pays néo coloniaux !
Par Yann Venier