Une riposte tous ensemble !

Edito de l’Egalité n°160 (mars-avril 2013)

Plus de milliardaires, plus d’austérité, plus de licenciements, plus de chômage…

La crise, ce n’est décidément pas pour tout le monde …

Il nous faut une riposte tous ensemble

1426, c’est le nombre de milliardaires sur la planète en 2013, triste record, puisqu’ils sont 200 de plus qu’en 2012. Et parmi eux, la première des 138 femmes milliardaires, passant à la 9ème place avec 6 milliards de plus que l’an dernier, Liliane Bettancourt, veuve du fondateur de L’Oréal et actionnaire principal de Nestlé….

Dans le même temps, Pôle emploi dénombrait au total 2,906 millions d’allocataires, un chiffre en hausse de 1,3 % sur un mois et de 7,4 % sur un an. Pour le 21e mois consécutif, le nombre de demandeurs d’emploi sans activité a augmenté en janvier en métropole. Ils sont désormais 3,169 millions, proche du record de 1997 (3,19 millions). Et déjà une troisième personne se suicide devant pôle emploi de désespoir. La crise, définitivement ce n’est pas tout le monde !

Au delà de la colère !

Effarant, révoltant… comment qualifier le fossé qui se creuse entre riches et pauvres ? Les mots manquent mais ce qui nous manque par dessus tout ce sont des actes pour contrecarrer ces inégalités. Le gouvernement Hollande se prétend pourtant celui de la justice face à la crise. Mais la très grande majorité de ses actions politiques confortent les inégalités : accord compétitivité emploi, 30 milliards de cadeaux aux grandes entreprises sous forme de crédits d’impôts….Que dire aussi du traitement des plans de licenciements par le gouvernement et son ministère du redressement productif. La menace de nationalisation d’Arcelor tuée dans l’oeuf est un exemple de l’inconsistance de Montebourg. Sur les dossiers PSA et Petroplus, il s’enlise davantage. Alors il peut toujours faire des échanges avec le patron de Titan licencieur des Good Year d’Amiens : on ne l’écoute plus. Montebourg est devenu le ministre des causes perdues d’avance !

Par contre, la véritable orientation économique du gouvernement Hollande, elle, prend forme. Il annonce des réformes encore plus clairement dans la droite ligne de Sarkozy et Fillon avec une réforme des retraites pour l’été 2013 entraînant un départ à 62 ans dès 2015…., une réforme de la formation professionnelle amenant les entreprises privées à se servir de plus en plus librement dans la main d’œuvre au chômage sans garantie d’embauches, une réforme de l’école, une refonte de la gestion des hôpitaux et de la santé…

Il est temps de montrer notre force !

Le départ de Sarkozy, on s’en doutait, n’a pas changé fondamentalement les choses. Comment mettre un coup d’arrêt à ces politiques faites pour sauver la peau aux capitalistes ? Aujourd’hui, au delà de la colère et de la rage, c’est bien de stratégie qu’il faut discuter dans le camp de ceux et celles qui veulent résister et défendre les intérêts des travailleurs, travailleuses, de leurs familles, des jeunes et de la majorité de la population !

La crise des capitalistes nous la payons tous les jours davantage dans la galère de nos conditions de vie, de travail, d’études ou de retraite. En Europe, au Portugal, en Irlande, malgré les tentatives d’étouffer la résistance, les travailleurs et la population s’organisent. L’Egypte est en train de connaître une nouvelle phase à sa révolution car la population ne voit pas l’ombre d’une amélioration de ses conditions de vie et n’est plus prête à lâcher sa liberté après le renversement de la dictature. La Tunisie prend la même voie.

Certains à gauche du PS ou dans les directions syndicales parlent de résister et lancent une campagne anti-austérité pour défendre ceux qui subissent la crise. Il faut prendre la mesure de ce que serait une telle campagne : il faut se préparer à lutter tous ensemble car les attaques que nous subissons sont majeures et multiples. Partout, il faut discuter, organiser des réunions publiques, et utiliser des initiatives de mobilisation pour avancer des revendications sur lesquelles nous regrouper et nous mobiliser. En avant !