À quoi doivent servir les 100 milliards du plan du gouvernement ?

Depuis le début, le gouvernement de Macron profite de la crise sanitaire pour faire avancer sa politique en faveur des riches et du grand patronat. En réalité, certaines mesures prises depuis mars sous couvert d’état d’urgence sanitaire étaient déjà sur la table avant la crise (attaques sur le temps de travail, baisses de cotisations pour les entreprises…).

Le gouvernement a donc débloqué 100 milliards d’euros pour ce plan « France relance », alors qu’il y a quelques mois à peine, Macron disait aux soignants ne pas avoir « d’argent magique ». Ils profitent donc de la période pour faire un cadeau de 100 milliards d’euros aux entreprises. C’est une vrai fuite en avant des capitalistes, s’appuyant sur une sorte de pensée magique que le marché va se réguler et que comme par miracle quelques euros vont « ruisseler » jusqu’aux travailleurs et faire repartir l’économie comme avant !

100 milliards pour les plus riches…

100 milliards d’euros, c’est un tiers des dépenses de l’état de toute l’année 2019, c’est énorme ! Le gouvernement prétend que l’Union Européenne va financer 40% du plan de relance, ce qui est complètement mensonger, car en réalité, la France va emprunter de l’argent à l’UE pour financer les 40% de ce plan. Argent que nous, travailleurs et travailleuses, allons payer de nos propres poches.

D’autre part, le gouvernement ne cesse de vanter le fait que ce plan est le seul moyen de relancer l’économie française et sauver des emplois. Mais ce plan s’appuie sur les mêmes mécanismes que ceux mis en place par Macron avant la crise sanitaire du COVID19.

Sur les 100 milliards d’euro, il n y a que 800 millions qui vont profiter un peu aux travailleurs et aux pauvres, entre la revalorisation de la rentrée scolaire (alors que les fournitures dervaient être gratuites plutôt que de devoir donner des allocations), le soutien aux SDF, les tickets restaurants etc…, et 3 milliards d’euros iront pour soutenir des « projets écologiques » mais sans contrôle par les travailleurs et la population. Autrement dit, des multinationales comme Total pourront fermer une raffinerie, supprimer des emplois et toucher des subventions en prétextant faire de l’écologie.

Pour le reste, c’est un plan de plus de 20 milliards de baisse/suppression d’impôts et de taxes pour les entreprises, plus 20 milliards de baisse sur les cotisations sociales. Un bon gros cadeau que Macron offre aux grands patrons. Car concernant les petites entreprises, ce qui est prévu correspond à… 125 euros par mois, pas de quoi empêcher les faillites !

En seulement 3 mois, 640 000 emplois ont été supprimés à cause de cette crise, mais les économistes tablent sur près d’un million d’emplois supprimés d’ici la fin de l’année. Castex dit qu’il y aura 160 000 emplois créés grâce à ce plan. Cela aussi est complètement mensonger. Une entreprise comme Bridgestone s’est gavée de fonds publics (180 millions d’euros de CICE, 127 000€ de la Région pour la formation…), et décide de fermer quand même l’usine de Béthune. Il s’agit uniquement de sauvegarder le niveau de profits. Il faudrait que les travailleurs avec leurs syndicats exigent que le patron montre les livres de compte, pour vérifier si les difficultés financières sont réelles. La seule solution pour savegarder l’emploi serait de nationaliser sous le contrôle et la gestion démocratique des travailleurs. Ce sont bien eux, les travailleurs de l’entreprise, les sous traitants, qui ont intérêt à ce que la boîte ne ferme pas. Ça devrait donc être à eux de prendre les décisions.

l’austérité et l’autoritarisme pour la classe des travailleurs

Les plans de licenciements se multiplient et la pauvreté augmente. Le prolongement de l’état d’urgence sanitaire va retarder en partie les conséquences économiques par le maintien du chômage partiel. Mais cette gestion à court terme de l’épidémie et au coup par coup rend la situation encore plus chaotique.

Y’en a assez de Macron et de son gouvernement qui donne des cadeaux à tout-va aux riches pendant que nous travailleurs, travailleuses, jeunes souffrons de cette situation que ces derniers ont provoquée. Avec les cadeaux au patronat, ce sont moins de cotisations sociales pour financer les services publics : encore des suppressions de postes dans la Santé, l’Éducation… et donc une dégradation de ces services. Et ensuite, ces services seront de plus en plus remplacés par des services privés, plus chers et pas forcément de bonne qualité. La décision de rendre payant les urgences si la consultation n’amène pas à une hospitalisation confirme cette tendance vers la privatisation.

Luttons pour décider où l’argent doit aller !

Il faut que nous nous organisions, avec les syndicats, en comité de travailleurs, pour exiger que ces 100 milliards aillent là où il y en a besoin. La priorité devrait être donnée à l’hôpital : alors que le gouvernement prévoit encore 4 milliards de coupes budgétaires en 2021 dans la Santé, les syndicats estiment qu’il faudrait au moins 30 milliards pour retrouver un service public digne de ce nom. Cet argent devrait aussi permettre la création d’emplois dans l’éducation et l’ouverture de nouveaux établissements pour qu’il n’y ait pas plus de 20 élèves par classe. Il devrait permettre de développer des transports publics peu chers voire gratuits qui manquent cruellement dans plein de régions ; de développer les énergies renouvelables pour limiter le réchauffement climatique. De construire des logements abordables et décents pour tous.

Voilà à quoi ces 100 milliards devraient servir. Mais alors que Macron ne cesse de leur faire des cadeaux payés par notre travail et nos impôts, la fortune des milliardaires français vient de dépasser les 375 milliards d’euros. Ça représente le salaire de plus de 20 millions de travailleurs pendant un an ! C’est là qu’il est vraiment, l’argent qu’il manque pour que les travailleur-ses aient des emplois décents, pour nos retraites, pour que la société fonctionne avec de vrais services publics pour satisfaire les besoins de tout le monde.

La Gauche révolutionnaire lutte pour une société où chacun-e a sa place et peut vivre pleinement, une société tolérante et émancipatrice, une société où la majorité décide, gère l’économie démocratiquement. Nous luttons pour le socialisme authentique.

Rejoignez-nous pour en discuter et mener la lutte avec nous !