Les élections législatives de juin dernier (General election) au Royaume Uni ont vu un recul important des conservateurs (Tories), menés par l’actuelle premier ministre Teresa May, et une forte montée des travaillistes (Labour), avec Jeremy Corbyn à leur tête. Une coalition gouvernementale avec les ultra-conservateurs d’Irlande du Nord (Democratic Unionist Party) a été le seul moyen pour les conservateurs de garder le pouvoir, face à des luttes qui se multiplient. C’est donc un gouvernement affaibli qui doit mettre en place les conditions du Brexit. Article publié dans l’Egalité 185
Le Brexit
Le principal objectif des capitalistes (que ce soit les conservateurs ou l’aile droite du Labour party) est d’assurer le maintien de la Grande Bretagne dans le « marché unique » de l’Union Européenne. C’est pour eux, la garantie de pouvoir maintenir des conditions d’exploitation optimales et tenter de bloquer les revendications des travailleurs contre les privatisations, les bas salaires et les lois anti syndicales. Pendant le gouvernement précédent de David Cameron, les 1000 personnes les plus riches ont vu leur richesse doubler, voilà ce qui explique les campagnes violentes pour tenter de discréditer Corbyn et l’aile gauche du Labour !
Alors que le vote pour le Brexit a exprimé les craintes de la classe ouvrière de voir ses conditions de vie encore plus dégradées, les capitalistes de toute l’Europe ne parlent que de « sécurité » et d’immigration. En fait, ils n’ont pas de solution à apporter aux travailleurs (que ce soit dans le cas du Brexit ou pas) ; ils essaient avant tout de protéger leurs propres intérêts.
Un vrai potentiel
Le succès de Corbyn en Grande Bretagne (comme celui de Sanders aux USA, Podemos en Espagne…) sont des éléments marquants de la situation politique qui effraient les classes dirigeantes. Cette remontée de la gauche en Grande Bretagne est particulièrement significative étant donnée la contre révolution sociale que les travailleurs ont subi depuis Thatcher il y a plus de 30 ans, avec l’aide de la sociale démocratie représentée par Tony Blair (Labour party).
La situation dans les rangs du Labour party est très tendue. Le dernières victoires électorales de candidats à la gauche de la sociale démocratie (Labour, PS…) ainsi que la remontée des résistances des travailleurs montrent qu’il existe un potentiel pour construire une alternative socialiste démocratique.
La responsabilités des marxistes, comme le fait notre organisation soeur en Grande Bretagne, le Socialist Party, est d’agir avec souplesse dans les luttes aux côtés des travailleurs tout en leur donnant les moyens politiques de s’organiser à une échelle plus large au niveau politique et syndical.
Par Virginie Pregny