Grande-Bretagne : les travailleurs cherchent à s’organiser

L’échec du capitalisme à protéger les travailleurs contre la propagation du Coronavirus a eu l’effet d’un appel à la relance de la représentation des travailleurs. Quelques syndicats ont vu une forte hausse des adhésions au cours des deux dernières semaines – le 2e plus grand syndicat Unite a gagné 16 000 membres, le syndicat de fonctionnaires PCS + 200 et le syndicat de l’éducation NEU + 4000). En même temps la nature des dirigeants syndicaux est remise en question. Face à un appel à s’unir dans « l’intérêt national », les syndicats ont le devoir de veiller à ne pas céder les intérêts des travailleurs en faveur du capitalisme, mais c’est exactement ce que les bureaucrates de nombreux syndicats ont fait. Des travailleurs ont dû prendre des mesures, pour se protéger, sans le soutien de leur syndicat. À une époque où la rémunération des travailleurs et les conditions de travail auraient dû être promues pour leur permettre de vivre sans mettre leur santé en danger, l’attitude de la direction de la majorité des syndicats a permis au gouvernement de dicter les conditions, et ont été remercié par le ministre conservateur Michael Gove, connu pour ses opinions anti-syndicales.

L’absence des équipements de protection pour les travailleurs essentiels a été un scandale, et la mort de quatre médecins et de deux jeunes infirmières a mis en évidence les risques auxquels ces travailleurs font face. L’échec de la fermeture des espaces publics, des magasins et des bars a été dénoncé par beaucoup qui ont vu cela comme un stratagème par Boris Johnson, le premier ministre, pour protéger le secteur financier au détriment des petites entreprises, et l’échec de la fermeture des écoles (et en conséquence la mort d’un garçon de 13 ans) a montré combien le capitalisme se soucie peu de l’intérêt de la population. Cela vient après 10 ans de privatisations et délaissement des services publics et des conditions dégradées pour les travailleurs au nom de l’austérité.

Un deuxième point intéressant est que la chute de la gauche au sein du Parti travailliste, avec l’élection de Sir Keir Starmer comme chef, a vu les membres du Parti chercher ailleurs le programme radical proposé par Jeremy Corbyn. L’organisation-sœur de la Gauche Révolutionnaire, le Socialist Party d’Angleterre et du Pays de Galles a recruté 22 nouveaux membres dans les deux jours suivant l’élection de Starmer. En Grande-Bretagne aussi, la création d’une nouvelle force politique des jeunes et des travailleurs est à l’ordre du jour ; avec un programme de combat contre la dictature du profit que représente le capitalisme, et pour lutter pour une société qui fonctionne démocratiquement pour satisfaire les besoins de toutes et tous : le socialisme.