United socialist party : section du CIO au Sri Lanka

En 1964, la gauche sri lankaise a emmené la classe ouvrière dans une voie sans issue. En entrant au gouvernement, le Parti communiste et le LSSP, « trotskiste » et principal parti de la classe ouvrière à l’époque, c’est une période de 40 ans de trahison et d’erreurs qu’ils ont ouvert. La classe ouvrière a payé un lourd tribut de cette politique de collaboration avec les classes dominantes.

Article paru dans l’Egalité n°106

Plutôt que d’avancer une politique indépendante pour la classe ouvrière, ces partis ont toujours soutenu les partis capitalistes quand ils prétendaient résoudre la question nationale. La majorité de la population est cingalaise, et le Nord et l’Est sont peuplées par une minorité tamoul. La classe capitaliste cingalaise s’appuie sur le racisme pour assurer son pouvoir, et dénie tout droit démocratique à la minorité tamoul. L’intervention de l’Inde après l’accord indo-sri lankais, soutenue par des partis de gauche, a été une véritable catastrophe. La guerre civile a atteint des sommets de violence. Il fallu attendre 2002 pour que la route vers Jaffna, capitale de la région tamoul, soit réouverte.

La situation s’est de nouveau tendue ces derniers mois. La présidente Chandrika Kumaratunga a limogé plusieurs ministres et pris les pouvoirs en main. Les discussions de paix avec les LTTE (Tigres tamouls pour la libération d’Eelam) se sont arrêtées, exactement comme les principaux partis communalistes (JVP et Sihala urumaya) l’exigeaient. C’est au moment même où les LTTE faisaient la proposition d’un conseil intérimaire pour le Nord et l’Est de l’île que Chandrika a fait son coup. Elle n’a reculé que suite à la pression internationale, notamment des USA, qui veulent voir la région se pacifier. De plus, elle a formé depuis le 20 janvier dernier une coalition avec le JVP parti raciste, stalinien et ultranationaliste. Alors que des forces de gauche continuent dans la même voie qu’il y a 40 ans (le PC a même rencontré Chandrika en lui rappelant qu’il avait toujours été loyal vis à vis d’elle), les prochaines élections vont être encore plus dominées par le communalisme laissant peu d’espoir pour une solution pacifique de la question nationale.

Le capitalisme ne peut résoudre la question nationale

La section sri lankaise du CIO présentera des candidats dans la plupart des circonscriptions. Son journal a toujours été publié dans les deux langues (tamoul et cingalais).  » Nous soutenons le droit de la minorité tamoul à avoir son auto-détermination et son pays « , explique Siritunga Jayasuriya, secrétaire général de l’USP,  » mais nous ne faisons confiance à aucun des partis capitalistes pour résoudre cette question « . Seul un gouvernement de gauche, mettant en place une politique socialiste pour satisfaire les besoins de la population et des travailleurs pourra permettre un tel règlement. L’USP se bat pour un front unissant toutes les forces se plaçant sur ce terrain, pour montrer une voie aux travailleurs et aux pauvres, et renverser le capitalisme. La politique des partis capitalistes tamouls, dans l’état du Tamil Nadu, en Inde, laisse des millions de gens dans la faim et la misère, c’est pour cela que l’USP se bat pour que les travailleurs et les pauvres de l’Est du Sri Lanka rejoignent la bannière du socialisme.

La classe ouvrière n’est pas inactive, et l’USP organise des travailleurs dans l’imprimerie, les plantations de thé etc. En septembre de l’année dernière, la plus grosse grève depuis 15 ans dans le secteur de la santé (sur des questions de salaires et contre le licenciement de 3 200 travailleurs précaire) s’est terminée par une  » glorieuse victoire  » comme l’a déclaré Saranapala Palihena membre du syndicat interprofessionnel des services de santé et du comité exécutif de l’USP.

La tâche est dangereuse, mais pour tout travailleur, jeune ou pauvre du Sri Lanka, il n’y aura pas de réelle solution tant que le capitalisme sévira. Parmi les sections du CIO dans les pays dominés, l’USP représente un symbole particulier, celui de maintenir les principes socialistes, le refus des compromissions et du racisme. C’est ce combat que vous pouvez soutenir en nous rejoignant ou en nous soutenant financièrement.

United Socialist Party, 261/1 Kirula Road, Narahenpito, Colombo 5, Sri Lanka usp@wow.lk

Par Alexandre Rouillard