Un militant de la Gauche Révolutionnaire interpellé près du Mont-valérien

Mercredi 18 juin 2003, notre camarade Jacques CAPET, ouvrier métallurgiste, candidat de notre organisation aux dernières élections cantonales à Nanterre (92) a été interpellé par la police à Suresnes non loin du Mont-Valérien où avait lieu la commémoration de l’appel du Général DE GAULLE.

Article paru dans l’Egalité n°102

Placé à l’extérieur du périmètre de protection de la cérémonie, notre camarade portait une pancarte dénonçant l’hypocrisie de cet hommage à la Résistance. D’un côté figurait le texte manuscrit suivant :

Comme les moujahidin du peuple iranien, DE GAULLE ETAIT UN TERRORISTE dirigeant une base arrière à l’étranger.

Vive ceux qui résistent à toutes les dictatures ! ainsi que les logos de la Gauche Révolutionnaire et du journal l’Egalité. De l’autre côté figurait à droite un agrandissement de la une du dernier n° de l’Egalité (n° 101) et à gauche le texte manuscrit suivant : Les charters de SARKOZY ne sont pas plus sympathiques que les trains de déportés ou les bombardiers de BUSH et BLAIR.

Arrivé sur place vers 11 heures, notre camarade a été, trois quarts d’heure plus tard, prié par la police de cesser sa démonstration. Il est allé avec sa pancarte un peu plus loin et peu après les agents sont revenus et l’ont emmené au poste. Il a été interrogé par un officier de police et après avoir « persisté et signé », il a été relâché peu après 13 heures sans sa pancarte confisquée comme pièce à conviction. On lui a dit qu’il serait convoqué ultérieurement au Tribunal Civil pour diffamation.

Avant de rejoindre son poste de travail à 14 heures, notre camarade a rapporté les faits à l’AFP qui, après vérification auprès du commissariat de Suresnes, a rédigé une dépêche à partir de laquelle l’édition des Hauts-de-Seine du Parisien a publié la brève ci-jointe (qui parle à tort d’une contravention effective alors qu’elle n’est qu’éventuelle).

Dès le lendemain, lors de la manifestation intersyndicale pour les retraites entre Montparnasse et le siège du MEDEF, nous avons informé de cette interpellation différents militants et dirigeants de la LCR, de LO, du PCF, de la CGT, de la CNT et d’AC!.

Au marché de Nanterre, le dimanche 22 juin, plusieurs militants de ces organisations ont proposé la constitution d’un comité de soutien large pour dissuader le Parquet de s’engager dans des poursuites judiciaires. Ce comité s’est réuni le 2 juillet et a rédigé un communiqué de presse (voir ci-contre). Une Conseillère Générale PCF va intervenir dans le même sens auprès du Procureur.

Vu l’absence d’infraction caractérisée, nous pensons également qu’un procès n’a pas lieu d’être : dans toutes les manifs, on peut lire et entendre quantité d’attaques aussi acerbes contre tel ou tel ministre et dans la presse d’extrême-gauche, et notamment dans l’Egalité, on publie régulièrement des critiques aussi incisives du gouvernement sans que le Parquet s’en offusque.

Mais si, parallèlement à sa tentative de criminalisation de l’action militante (emprisonnement de José BOVE, inculpation de ceux qui aident les Sans-papiers etc), le pouvoir veut nous intimider en nous menaçant d’une forte amende, nous ne réagirons pas en adoptant le profil bas. Nous assumerons haut et fort notre opposition au régime actuel et notamment à sa politique répressive contre les Moujahidin du peuple iranien même si nous n’approuvons ni l’idéologie ni les méthodes de ce groupe de résistants à la dictature des mollahs de Téhéran et de Kom. Et on ne nous fera pas trouver sympathiques les charters de Sans-papiers même si c’est « seulement » un faible pourcentage d’expulsés que SARKOZY envoie ainsi à la mort en les renvoyant dans leur pays d’origine.

Vive la résistance au capitalisme et à la répression !

comité de soutien : ADN,Archipel 92, CGT UL Nanterre, CNT UL, LCR Nanterre, LO Nanterre, PCF Nanterre et Suresnes, Union syndicale solidaires 92.