Macron ne peut tenir que grâce à l’immense répression : violence policière, répression judiciaire, etc. Celle-ci avait déjà été systématisée par Sarkozy et Hollande-Valls. Cette répression ne dépend pas de la politique des gouvernements, mais est l’autre facette obligatoire de leurs politiques au service des ultra-riches ayant pour objectif de faire courber l’échine à celles et ceux qui essayent de lutter. C’est une démonstration de ce qu’est réellement le rôle de l’État : une structure pour maintenir l’ordre établi par la force.
Article publié dans l’Egalité 194
La stratégie de la tension affaiblit les mouvements en faisant fuir les personnes ne voulant pas affronter la police. C’est un cercle vicieux dans lequel la question des violences prend le pas sur toute autre question, comme la stratégie pour développer le mouvement en le massifiant.
L’essentiel passe au second plan, comme les questions de démocratie, de la révocabilité des élus, de nos revendications, de la nationalisation des banques et des principaux secteurs de l’économie pour satisfaire les besoins sociaux, de la planification
écologique de la production, etc.
En fait, cette stratégie de la tension laisse le terrain de la lutte et des manifestations aux « experts » de l’affrontement violent. Si la première des violences est celle de ce système d’exploitation, ce n’est pas dans l’usage de la violence que réside l’essence de l’action révolutionnaire.
Venir en manifestation pour s’attaquer à la police de manière minoritaire et inefficace, individualiste et antidémocratique (puisqu’imposé par une minorité à la grande majorité qui n’y est pas préparée et qui doit aussi en subir les conséquences) n’a jamais empêché que soient menées les politiques qui dégradent les conditions de vie et de travail de millions de personnes.
Face à la violence quotidienne du système capitaliste et à la répression féroce, c’est la mobilisation de masse des travailleurs et de la jeunesse – en particulier par la grève qui bloque la production des profits des capitalistes – qui pourra réduire la capacité du gouvernement et de l’appareil d’État de réprimer la contestation sociale.
C’est dans le nombre que nous trouvons notre force. C’est ainsi que nous pourrons imposer nos revendications et changer la société.
Toutes et tous doivent pouvoir manifester en sécurité et la question de l’organisation de la défense des cortèges contre les agressions policières et aussi des groupuscules fascistes doit se poser concrètement aux Gilets jaunes et aux organisations du mouvement ouvrier : comme former des chaînes humaines autour des cortèges afin d’éviter la dispersion et les arrestations, ou se protéger, avec des services d’ordre mixtes (hommes et femmes, étudiants, lycéens, travailleurs) qui discutent démocratiquement de leurs tâches, et qui soient structurés de sorte que la police ne divise pas nos cortèges et ne nous infiltre pas. Assurer notre sécurité doit être l’affaire de toutes et tous et un élément qui alimente nos discussions en lien avec notre objectif : changer la société.
Par Yann Venier