Stop à la criminalisation des luttes ! Non à la dissolution des soulèvements de la terre !

Le gouvernement est minoritaire dans le pays et encore plus faible après les mois de la lutte sur les retraites. Il est également minoritaire sur la politique à mener en faveur de l’environnement. Cela s’est vu encore il y a quelques jours au concert de l’ONG Global Citizen où les jeunes ont crié « Macron démission » ou encore avec les huées dans les stades. Plus aucun ministre ne se déplace sans un comité d’accueil. Le gouvernement ne tient que par la répression et l’autoritarisme, et l’annonce de la dissolution des Soulèvements de la Terre mercredi dernier en est une nouvelle preuve.

Les Soulèvements de la Terre est un mouvement qui regroupe des associations, collectifs, syndicats et certains partis pour lutter sur des actions communes et les rendre plus visibles. Même s’il ne remet pas en cause dans sa globalité le capitalisme, il a su allier des actions qui ont rassemblé des milliers, voire dizaines de milliers de personnes, avec une ligne apparemment radicale, contribuant à son succès. Plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées pour les actions à Sainte-Soline, contre la ligne TGV Lyon-Turin ou encore les projets d’autoroutes comme à Rouen.

En réponse aux « 100 jours d’apaisement » de Macron, ils ont appelé aux « 100 jours pour les sécher ». Ces actions sont pacifiques avec des villages des luttes, des manifestations… mais ils assument aussi une désobéissance civile avec le démontage des projets dangereux comme les méga-bassines, planter des arbres ou murer des routes en construction. Rien de violent là-dedans.

Une répression démesurée pour faire taire toute opposition

Mais l’État ne veut pas tolérer la moindre remise en cause de la propriété privée. Les préfectures en ont fait leur priorité, avec de gros moyens de surveillance et de suivi des militants. Depuis quelques mois déjà, alors même que des attentats meurtriers d’extrême-droite ont été déjoués, Darmanin parle « d’éco-terrorisme » pour décrédibiliser les militants écologistes en faisant des amalgames dangereux.

De plus, c’est la FNSEA (syndicat représentant les multinationales et plus gros producteurs de l’agroalimentaire) qui a exigé cette dissolution ; elle qui pour le coup a des méthodes violentes voire fascistes en allant tabasser des militants… et a même été jusqu’à menacer le gouvernement s’il n’agissait pas ! Le prétexte est Sainte-Soline, où la manifestation pacifique a été bombardée de grenades, faisant des dizaines de blessées et une personne dans le coma. Pas étonnant que quelques personnes s’en soient pris à la police ensuite.

Le gouvernement a fait arrêter 18 personnes le 20 juin par la sous-direction anti-terroriste. Rien que ça ! Le 28 juin, 8 militants sont convoqués en gendarmerie par rapport à Sainte-Soline. L’Assemblée macroniste convoque également les associations comme Extinction rébellion, qui a refusé, Dernière rénovation, Attac et la Confédération Paysanne. On voit bien qu’il y a une réelle volonté politique de faire taire toute opposition sur la politique environnementale du gouvernement… mais pas que. Anticor, une association contre la corruption en politique, a perdu son agrément et ne pourra donc plus porter plainte au nom de l’intérêt général, notamment dans des affaires qui pourrait inquiéter des membres du gouvernement.

Le mouvement ouvrier et les militants écologistes doivent lutter ensemble contre le capitalisme

Si le gouvernement espère que cela passe sans bruit, ça ne sera pas le cas. Déjà, à la première menace de dissolution, 180 comités locaux des Soulèvements se sont crées. Des rassemblements ont déjà eu lieu et auront encore lieu le 28 juin contre la dissolution et pour soutenir les militants arrêtés. Même si le nom est interdit cela n’empêchera pas les luttes environnementales. Les syndicats de travailleurs et les partis de gauche doivent soutenir et être à la tête de la lutte contre la répression. Après les associations écologistes ça sera leur tour si on laisse faire le gouvernement.

Derrière le slogan vague mais juste « fin du monde, fin du mois, même combat », il y a effectivement le combat commun à avoir contre le capitalisme, contre la privatisation des terres, des ressources naturelles et contre la propriété privée des moyens de production qui ruine l’environnement et exploite les travailleur-ses. Seul la propriété publique des moyens de production sous le contrôle des travailleur-ses et de la population, et la mise en place d’une économie et d’une société véritablement socialiste démocratique, permettra d’en finir avec l’exploitation, d’atteindre les objectifs climatiques et de se préparer aux changements brutaux qui vont avoir lieux. Pour être écolo, luttons pour le socialisme !