Les économies, dans l’Eure comme dans d’autres départements, on les fait sur le dos des familles populaires. Le conseil départemental a programmé la fermeture de 3 collèges : Néruda à Evreux, Mendes-France à Val-de-Reuil et Jacques Daviel à la Barre-en-Ouche après avoir annoncé 900 places de trop, selon les chiffres imposés par le gouvernement et les capitalistes pour une éducation rentable.
Deux des trois collèges (Néruda et Mendes France) sont classés en éducation prioritaire (REP +). Les élèves concernés, le plus souvent issus des milieux populaires, seront répartis dans plusieurs collèges, perdront les déjà trop maigres moyens supplémentaires dont ils bénéficiaient, seront éloignés de leur domicile avec le risque de décrochage scolaire et le surcoût pour les familles. Bien sûr, le rectorat de Rouen ne se prononce officiellement pas, mais ces fermetures l’arrangent car elles se traduiront par des suppressions de postes et qu’elles permettront de récupérer les maigres moyens REP attribués aux écoles du secteur.
Parents et enseignants s’organisent en se battant ensemble et non séparément. Deux manifestations pour le maintien des 3 collèges ont eu lieu à Evreux, avec 400 personnes dans la rue le 10 décembre. La contestation s’enracine et s’organise dans les quartiers populaires qui ont très vite réagi à cette attaque majeure. Les suites sont en discussion, et parents et enseignants ne comptent pas en rester là.
L’Eure n’est pas un cas isolé. Dans le département
voisin (Seine-Maritime), la fermeture
du collège Guy Môquet au Havre est programmée,
et deux autres fermetures plus ou moins
dans les tuyaux sur Dieppe et Rouen. Ce sont là
aussi des collèges en éducation prioritaire. Ça
n’est évidemment pas un.