Huit de Goodyear : assez des poursuites judiciaires contre ceux et celles qui luttent !

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Rassemblement devant le Tribunal d’Amiens le 19 octobre lors du procès des 8 de la CGT Goodyear

C’est un véritable acharnement dont font preuve beaucoup de juges et policiers contre tous ceux et toutes celles qui osent refuser les aberrations de cette société injuste. Et c’est devenu systématique, une véritable politique qui est menée autant par les juges et les policiers, que le gouvernement. En fait, c’est devenu la seule méthode avec laquelle cette société soi-disant démocratique entend imposer l’injustice sociale comme réalité pour la population. Nos résistances dérangent leurs plans. Elles montrent qu’on n’est pas soumis mais prêts à lutter. Et c’est indispensable, sinon, les capitalistes et les gouvernements à leur service auront ce qu’ils veulent, une population qui n’ose plus se battre, et ils pourront continuer à faire passer leurs sales coups et creuser les inégalités.

Le deuxième rassemblement en soutien aux 8 de Goodyear (après celui du 19 octobre), à Amiens, ce 11 janvier, est un point de départ pour les luttes de 2017.

Le procès scandaleux fait aux 8 de Goodyear et notamment à Mickaël Wamen n’est évidemment pas là par hasard. Il s’agit d’une basse vengeance du gouvernement (et notamment de ministres comme Montebourg et Taubira) qui a lui-même lancé des poursuites que la direction de Goodyear avait abandonnées. Et malgré un dossier vide, (l’accusation se réfère pour toute pièce à une dépêche de presse sans aucune preuve) il a fallu tout le courage de M. Wamen et des autres accusés pour faire face à la menace de prison ferme. La mobilisation du 19 octobre dernier, avec plusieurs milliers de participants, a montré que les camarades ne sont pas seuls. Et c’est déjà un premier pas qu’aucune peine de prison ne soit désormais requise. Mais pour autant, quel scandale !

Les dirigeants de Goodyear ont poussé à bout les travailleurs pour tenter de les faire craquer. Ils ne supportaient pas que ces mêmes travailleurs aient fait échouer leurs plans pour augmenter l’exploitation puis liquider l’usine. C’est précisément parce que les militants de la CGT étaient là que ça n’a pas été plus grave. Les cadres qui ont été retenus ne l’ont été que 24 heures, sans dommages. Ont-ils compris que sans les militants de la CGT, leur rôle de petit valet de la direction aurait pu se terminer par un drame ? Qui n’aurait pas été à bout, après des années de mépris et l’annonce d’une fermeture de l’usine avec de très faibles indemnités et le refus de négocier ? Et ce, alors que Goodyear affiche des milliards de profits ?

Ces actions sont légitimes. Qui va juger Goodyear, ou les autres multinationales qui ferment des sites, ou surexploitent et épuisent les travailleurs, avec les dizaines de morts que cela cause chaque année, par suicide ou accident du travail ?

Qui va juger ces monstres qui plongent des familles entières dans le désarroi, la détresse, et même la misère ?

Dans cette société, ceux qui luttent pour le bien commun en empêchant les licenciements sont donc poursuivis. De même que l’inspectrice du travail Laura Pfeiffer qui a juste fait son travail de dénoncer les irrégularités dans l’entreprise Tefal et qui se retrouve condamnée à une amende de 3500 euros. Ou encore Cédric Herrou, coupable de ne pas avoir laissé mourir sur le bord de la route des migrants, parfois mineurs, qui fuient la misère comme ils le peuvent.

Le message est clair : il faudrait empêcher les gens d’être solidaires et de lutter, les terroriser, les briser. Tout cela pour mener une politique au service des riches. Et de temps en temps, faire une campagne médiatique pour culpabiliser les gens qui seraient devenus trop individualistes, pas assez « solidaires »… Les syndicats, les grèves, les luttes, c’est l’expression la plus claire de notre solidarité entre tous. C’est ce qui permet de ne pas se faire écraser et de résister. C’est pour cela qu’ils nous attaquent et qu’ils veulent, chaque fois que possible comme on l’a vu lors des luttes contre la loi travail, réprimer et condamner même quand ils n’ont aucune preuve, même quand ce sont les flics qui provoquent les incidents.

Les premiers ministres (Sarkozy, Valls et maintenant Cazeneuve) sont les anciens ministres de l’Intérieur n’est pas dû au hasard. Leur politique est tellement injuste que seule la répression permet qu’elle passe, depuis l’utilisation du 49-3 jusqu’aux campagnes de presse contre les syndicats et particulièrement la CGT.

On doit continuer de relever la tête. Hors de question que le moindre manifestant poursuivi soit laissé seul. Hors de question de laisser des gens mourir dans la rue tandis que les milliardaires sont encore plus riches.

Il faut une grande campagne syndicale de lutte contre la répression, soutenue par les organisations politiques et les associations, revendiquant la relaxe immédiate pour les militants poursuivis, et appelant à ce que chaque lutte soit soutenue largement, notamment lorsque les patrons s’attaquent aux syndicalistes.

Les capitalistes et les gouvernements à leur service ont déclaré la guerre aux travailleurs, à nos droits et à nos acquis. La loi « travail » est une véritable contre-révolution sociale. Des candidats comme Fillon, qui vivent dans le luxe des châteaux, veulent encore plus s’attaquer aux derniers acquis tels que la Sécurité sociale. Les capitalistes ne s’arrêteront pas tant qu’on ne les stoppera pas. Les syndicalistes ne doivent pas rester sur le seul terrain syndical, mais également faire campagne dans la rue, contre toutes les injustices et toutes les répressions que nous subissons de la part de ce gouvernement, de cette fausse justice et de la police.

Victoire pour Mickael Wamen et les 7 autres de Goodyear, vérité pour Adama et sa famille, relaxe de tous les grévistes et manifestants injustement condamnés lors de la lutte contre la loi « travail » !