Sommet de Johannesburg : la seule chose durable ce sont les profits des multinationales et l’appauvrissement de la planète

Plus d’un milliards d’hommes n’ont pas accès à l’eau potable, 1.6 milliards n’ont pas accès à l’électricité et 2 milliards vivent avec moins de 1€ par jour. Les conséquences de l’effet de serre et le réchauffement de la planète pourraient faire monter le niveau de l’eau de 1 mètre d’ici la fin du siècle, faisant ainsi disparaître des pays entiers comme le Bangladesh, et causant la mort de millions de personnes. 30 000 personnes meurent chaque jour de maladies liées au manque d’eau potable.

Article paru dans l’Egalité n°97

Pendant ce temps là des multinationales comme Vivendi-Environnement, Total, Monsantos et bien d’autres, se font des milliards d’euros en exploitant les travailleurs partout dans le monde sans se soucier de leur sécurité ni de celle de la planète. On se souvient encore de la catastrophe de l’Erika, le pétrolier affrété par Total et qui s’est abîmé sur les côtes bretonnes l’année dernière. On voit encore les conséquences de l’explosion de l’usine AZF à Toulouse, où la loi du profit l’a emporté sur la sécurité des travailleurs de l’usine qui en plus de cela vont perdre leur travail car cela coûte moins cher à Total de fermer l’usine plutôt que de la mettre aux normes.

Les centaines de millions d’euros dilapidés pour le sommet pour le développement durable de Johannesburg n’auront servis qu’à donner bonne conscience aux pays riches et à s’assurer qu’ils pourront continuer à détruire la planète et exploiter ses habitants sans entrave. D’ailleurs certains ne se sont pas trompés sur l’utilité de ce sommet, puisque J..M. Aznar, premier ministre espagnol s’est fait excusé sous prétexte qu’il était au mariage de sa fille et G. W. Bush était en vacances dans son ranch du Texas. Les autres chefs d’états de pays riches sont justes passés faire quelques déclarations creuses qui n’engagent à rien. Ils étaient d’ailleurs bien représentés par les 700 chefs d’entreprise présents.

Pourquoi le capitalisme mène-t-il inévitablement à la ruine de la planète ?

L’attitude de Bush à l’égard du sommet, le refus des USA de ratifier l’accord de Kyoto (aussi minimal soit-il !) prouvent, s’il en était besoin, qu’ils ont choisi leur camp. Les capitalistes sont prêts à faire exploser la planète si cela est nécessaire pour maintenir leurs profits. Le système capitaliste est basé sur la nécessité de expansion économique suffisante dont les moteurs est la concurrence sauvage pour augmenter les taux de profit. De façon apparemment paradoxale, le capitalisme est régulièrement secoué par des crises de production. Ces deux tendances mènent à un gâchis sans nom des ressources naturelles et humaines de la planète.

L’exemple de l’agriculture est assez édifiant. Le développement de l’agriculture extensive a eu lieu dans tous les pays, de grands propriétaires terriens ont exproprié les plus petits afin d’avoir des parcelles plus grandes et pouvoir mécaniser le travail agricole. Les premières conséquences de cela sont donc la disparition des petits propriétaires et le licenciement de la majorité des ouvriers agricoles. Cela est encore plus catastrophique dans des pays pauvres où le travail de la terre est le seul moyen pour beaucoup de pouvoir se nourrir.Ensuite, les pays riches se sont mis à produire en masse pour conquérir des marchés et être plus concurrentiels. Les Etats ont financé les multinationales agroalimentaires toujours pour satisfaire à la loi du marché. C’est ainsi qu’on a vu dans les années 80 -90 des crises de surproduction qui ont mené à détruire des containers entiers de nourriture, alors que la majorité de la population mondiale souffrait de famine.

Les contradictions du système ont mené à des situations aberrantes. Des pays pauvres ont été obligés d’acheter des céréales aux pays riches parce qu’ils ne pouvaient soutenir la concurrence alors qu’ils ont les ressources naturelles et humaines pour nourrir leur population. Puis, pour produire toujours plus, les grands propriétaires terriens ont multiplié l’utilisation de pesticides et d’hormones dont on a commencé à voir les méfaits sur l’environnement et sur notre santé. L’agriculture intensive et l’utilisation de pesticides chimiques sont en train de détruire durablement la terre et désorganise l’écosystème, sans parler de la dégradation de la qualité des produits.

L’utilisation d’hormones a conduit aux crises de la vache folle et à la mort de centaines de personnes. Enfin, la frénésie de la recherche de nouveaux marchés et d’augmentation des profits est le seul objectif des recherches scientifiques sur les OGM. Malgré les risques potentiels de désorganiser l’écosystème et ceux qui pèsent sur notre santé, les multinationales poussent à la généralisation de ceux-ci à de seules fins de garantir leur monopole et leur profits. Les plantes génétiquement modifiées peuvent être vendues plus cher, et comme elles sont stériles les agriculteurs doivent en acheter tous les ans.

La planète se dirige vers une catastrophe écologique, qui verra la destruction de grandes parties habitées du globe à cause du réchauffement de la planète. La dégradation de l’atmosphère qui mènera à une épidémie de cancers, léguant le problème du stockage des déchets toxiques aux générations futures pour les 100 000 années à venir.

Un programme socialiste pour l’environnement

La seule alternative pour nous sauver et sauver la planète d’un désastre écologique est une société socialiste, car elle n’est pas fondée sur la nécessité de toujours augmenter les profits donc la production anarchique. C’est donc le seul système qui pourra mener à un développement durable dans une économie d’état planifiée et stable. Une société socialiste permettra d’organiser la production selon les besoins de tous, et évitera le gâchis inhérent au capitalisme. C’est donc tout le système de production qu’il faudra changer. C’est avec une planification démocratique que l’on pourra à la fois satisfaire les besoins de tous et préserver la planète.

Un tel contrôle démocratique des travailleurs pourra être efficace car en organisant la production pour les besoins de chacun, l’économie n’est pas axée sur la recherche du profit maximum, donc de l’exploitation des travailleurs. Les connaissances techniques et scientifiques actuelles permettent de se tourner vers des sources d’énergies plus respectueuses de l’environnement. Elle permettent aussi de rendre certains travaux moins pénibles et ainsi libérer du temps pour que les gens contrôlent la société dans laquelle ils vivent.

Par Virginie Prégny