Retrait de la loi Sarkozy !

Français-immigrés, égalité des droits !
Régularisation de tous les sans-papiers !
Abrogation de toutes les lois racistes !

Après le CNE et la loi sur « l’Egalité des chances », le gouvernement poursuit son offensive contre les travailleurs et les jeunes. La loi raciste de Sarkozy sur l’immigration est la nouvelle attaque du gouvernement. Présentée au Conseil des ministres le 29 mars, cette loi appelée CESEDA (Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile) est examinée par l’Assemblée Nationale à partir du 2 mai.

Article paru dans l’Egalité n°119
Dans cette loi, Sarkozy prône le passage d’une immigration « subie » à une immigration  » choisie « . Il s’agit de sélectionner les étrangers avant leur arrivée en France en fonction des besoins économiques du moment. L’objectif ? Renforcer la précarité des travailleurs immigrés pour mieux les exploiter.

CPE, CNE, CESEDA : différentes attaques, une même logique capitaliste

Comme les lois précédentes, la loi CESEDA s’attaque à l’accès à une carte de séjour et au regroupement familial. En effet, il s’agit de supprimer la carte de séjour de 10 ans qui est remplacée par une carte « capacités et talents » valable 3 ans. En clair, un immigré ne peut venir en France que s’il a un contrat de travail, et la durée de son séjour dépend de la durée de son contrat. S’il est licencié, son patron n’aura qu’à payer une indemnité pour l’expulsion.

Comme pour le CNE, et le CPE, cette loi sert l’intérêt des patrons. Le CNE et CPE sont des contrats de travail qui renforcent la précarité. Avec le CPE, le gouvernement attaquait les jeunes en permettant aux patrons de les embaucher pendant une période d’essai de deux ans, au cours de laquelle ils pouvaient se faire virer à tout moment et sans aucune justification. Il en est de même avec le CNE qui concerne les travailleurs des entreprises de moins de 20 salariés. Avec la loi CESEDA, seuls les étrangers qui seront utiles au patronat pourront entrer en France, le temps de se faire bien exploiter mais seulement durant la période pendant laquelle on en a besoin, ensuite on les renvoie dans leur pays d’origine.

En ce qui concerne le regroupement familial, on exige des étrangers d’avoir un niveau de vie nettement supérieur à celui de la moyenne en France pour faire venir les membres de leur famille. Il leur ait demandé de justifier de revenus égaux au salaire moyen en France (environ 1500r€) et d’un logement de 20 m2 par personne. Il sera donc quasiment impossible pour la majorité des étrangers d’accueillir les membres de leur famille étant donné les difficultés d’accès au logement. Seuls les plus riches pourront accéder au regroupement familial.

On demande également aux immigrés de justifier de leur « intégration républicaine dans la société française » qui sera vérifiée par les maires et les préfets. Dans la même logique, des contrats « d’accueil et d’intégration » sont mis en place dans différents pays de l’Union européenne. Ainsi aux Pays-Bas, depuis le 15 mars, les candidats à l’immigration sont soumis, dans leur pays d’origine, à un examen payant (350€ et 300 heures d’études !) pour pouvoir avoir un visa de plus de trois mois. En Allemagne, dans plusieurs Länder, les gouvernements régionaux ont élaboré des tests de civilisation destinés aux candidats à l’immigration. Certains questionnaires sont extrêmement ciblés :. »Que faites vous si votre fils est homosexuel ? Laissez vous votre femme allez chez un médecin homme ? Les auteurs des attentats du 11 septembre étaient ils à vos yeux des criminels ou des combattants de la liberté ? »

De fait, ces mesures participeront au renforcement de l’immigration clandestine. Et ce toujours dans l’intérêt des patrons. En effet, les immigrés sans papiers représentent une main d’œuvre malléable, bon marché et facilement exploitable pour les entreprises. Ne disposant d’aucun droit, les immigrés clandestins acceptent n’importe quelles conditions de travail, ne peuvent pas se syndiquer, se mettre en grève, et sont donc forcés d’être dociles sous menace d’expulsion immédiate.

Une loi dictée par le capitalisme

Toutes ces attaques suivent la même logique : celle du système capitaliste basé sur la loi du profit et l’exploitation d’une majorité par une minorité.

Avec le CPE, Villepin voulait précariser la jeunesse, avec sa loi raciste, Sarkozy s’attaque aux immigrés de la même façon : augmenter la pression sur les étrangers en rendant leurs conditions de travail et de vie de plus en plus précaires. En ciblant spécifiquement les immigrés, le gouvernement joue une fois de plus la carte raciste de la division en opposant travailleurs français et travailleurs immigrés, en ne leur accordant pas les mêmes droits, en présentant les travailleurs immigrés comme responsables du chômage des travailleurs français, et espère ainsi empêcher toute forme de lutte collective.

Après la « révolte des banlieues », Villepin-Sarkozy avaient instauré l’état d’urgence et augmenté le nombre de flics dans les quartiers populaires. La répression a aussi été très forte lors des manifestations contre le CPE. A chaque fois, lors de ces événements, les jeunes immigrés ont été la cible constante des médias et du gouvernement qui les ont associés de façon systématique et volontaire aux « voyous » et « casseurs ». Avec tout un discours raciste, Sarkozy espère aujourd’hui justifier les attaques de la loi CESEDA.

Mais nous ne devons pas nous laisser diviser. Cette loi est une attaque qui concerne l’ensemble des jeunes et des travailleurs. En effet, travailleurs français et travailleurs immigrés ont les mêmes intérêts et c’est pour les défendre qu’ils doivent lutter ensemble contre cette loi et contre toutes les autres lois racistes qui existent. On ne gagnera pas face aux patrons, si une partie des jeunes et des travailleurs ne peuvent pas lutter parce qu’ils sont Sans Papiers ou facilement expulsables.

Organisons-nous contre la loi Sarkozy

Le gouvernement vient de faire un pas en arrière en retirant le CPE. Il n’a reculé que grâce à la mobilisation et à la détermination de la jeunesse qui a entraîné avec elle, les travailleurs de différents secteurs. C’est donc bien la menace d’une grève générale qui a fait reculer le gouvernement. Mais nous voyons bien qu’il n’aura pas fallu attendre longtemps pour que celui ci repasse à l’offensive. Ceci nous montre que rien n’est gagné dans ce système capitaliste qui détruit tous les acquis des travailleurs et des jeunes obtenus grâce à des luttes de masses combatives.

C’est pour cela qu’il faut s’organiser dès aujourd’hui, pour lutter contre ce système pourri responsable de la misère, du racisme et de la guerre. La Gauche révolutionnaire se bat pour une société authentiquement socialiste basée sur la satisfaction des besoins de tous et non sur l’exploitation de la majorité pour les profits d’une minorité. C’est dans cette perspective que nous sommes pour un nouveau parti des travailleurs qui défende les intérêts de la classe ouvrière. Un tel parti de masse pourra réellement mobiliser l’ensemble des jeunes et travailleurs, français et immigrés afin que tous ensemble nous puissions lutter contre les lois racistes et toutes les autres attaques du gouvernement au service des capitaliste.

Rejoignez nous !