Régularisation de tous les sans papiers !

Depuis l’annonce en Janvier de Sarkozy de réformer la loi CESEDA, la colère et l’organisation des sans-papiers s’intensifie avec des formes diverses de lutte sur tout le territoire français. Les occupations de lieux publics ou de lieux saints, accompagnées parfois de gréves de la faim sont de plus en plus nombreuses.

Article paru dans l’Egalité n°120

Le gouvernement cherche la division

Face à l’organisation des sans-papiers en collectifs et à la montée de leur lutte, le gouvernement joue la carte de la division. Il sait que les sans-papiers en lutte sont tous de culture différente et que s’associer, tenter de former un groupe solidaire et vivre ensemble lors des occupations crée beaucoup de tension, mais aussi que le besoin vital d’être régularisé offre un terrain propice au développement du « chacun pour soi  » au sein même de la lutte.

La circulaire de Sarkozy aux préfets indiquant que les familles des enfants scolarisés seront régularisées si elles sont bien intégrées est sortie pour calmer les organisations qui soutiennent les sans papiers, mais aussi pour mettre les familles en concurrence. C’est également tout l’intérêt du cas par cas sur lequel aucun préfet ne veut aujourd’hui revenir. Les circulaires donnent de faux espoir et rendent la situation d’autant plus difficile à évaluer par les sans papiers que l’enjeu est important.

Le racisme, arme de division des capitalistes

Le travail des directions syndicales qui soutiennent la lutte n’est pas de jouer le jeu du cas par cas en favorisant notamment le parrainage, mais d’expliquer aux travailleurs français l’intérêt d’entrer en lutte contre la loi CESEDA et que régulariser la situation d’un sans papiers ne le met pas en danger. Le gouvernement, au service des capitalistes, a parfaitement compris comment utiliser le racisme pour diviser les travailleurs. La loi CESEDA crée une carte « compétences et talents » visant à faire travailler au SMIC une personne de nationalité étrangère tant que l’économie française en a besoin, mais elle va aussi renforcer la clandestinité des travailleurs qui ne pourront être régularisés, et offrir au patron une main d’œuvre sans aucun droit et aux salaires défiant toute concurrence.

Si les travailleurs français sont peu mobilisés sur cette question, c’est faute de comprendre les motivations économiques des lois sur l’immigration. Les directions syndicales et organisations de « gauche » doivent expliquer aux travailleurs l’importance d’une lutte unie contre la loi CESEDA et réclamer la régularisation de tous les sans-papiers.

Le racisme de tous les jours gagne du terrain chez les travailleurs et les sans-papiers ne comprennent pas que les travailleurs français ne les aident pas dans leur lutte. Les capitalistes se frottent les mains à l’idée de profiter d’une main d’œuvre bon marché. Partout où elles se trouve la Gauche révolutionnaire soutient activement la lutte des sans papiers, et cherche également à créer de véritables liens entre travailleurs français et travailleurs étrangers.

Par Nour Eddine Fatoum