Nous sommes nombreux à rejeter le système capitaliste et ses conséquences désastreuses pour nos conditions de vie. En France et au niveau international les slogans du type « un autre monde est possible » se sont répandus, et la question de quelle alternative au système capitaliste est revenue dans beaucoup de discussions et de luttes.
Article paru dans l’Egalité n°119
Cette question est centrale aujourd’hui et a toujours été un point qui faisait la distinction entre ceux qui cherchent un vrai moyen d’en finir définitivement avec la barbarie du capitalisme et ceux qui se contentent de vouloir en réduire les effets les plus néfastes et finalement ne changent rien.
Le capitalisme n’est pas réformable !
Des années de gouvernements réformistes (PS, PCF, Verts…) ont désarmé les jeunes et les travailleurs dans leurs luttes. Elus en faisant croire que par des réformes on pourrait en finir avec l’exploitation capitaliste, ils ont ensuite prétendu que ce système pourrait être régulé un jour et permettre à chacun de vivre dans de bonnes conditions. Force est de constater que tout cela n’est que mensonge. Cette trahison a démoralisé les travailleurs. Le PS n’a de socialiste que le nom, et il en va de même pour le PC ! Les « avancées » sociales qui existent dans ont été arrachées par de dures luttes des travailleurs, qui ont ensuite été trahies par les réformistes qui ont à chaque fois refusé de mener ces luttes à leur terme, c’est à dire à la révolution socialiste. Ce fut le cas en France lors des grèves générales de 1936 et 1968.
Aujourd’hui, le manque d’une alternative claire pour laquelle se battre et d’un parti qui la défende freinent nos luttes et les affaiblissent. Le mouvement ouvrier et la jeunesse doivent se réapproprier l’alternative socialiste comme seul moyen d’en finir avec le capitalisme et tout ce qu’il entraîne.
Le socialisme n’est pas une utopie, un idéal lointain que l’on rêve : c’est un système basé sur l’organisation démocratique de l’économie par les travailleurs eux mêmes. C’est une analyse matérielle et scientifique de la société actuelle qui permet de tracer cette perspective. La seule utopie, c’est de croire qu’on pourra vivre correctement sous le capitalisme.
Satisfaire les besoins de chacun
Sous le capitalisme les choix économiques et sociaux sont faits par et pour la classe sociale dirigeante, la bourgeoisie, car c’est elle qui possède les moyens de production et les capitaux. Pour maintenir sa position, elle prélève sur le travail une part énorme des richesses produites qu’on appelle le profit. En même temps, elle ne fait ses investissements que pour augmenter et maintenir ses profits : le fonctionnement même du capitalisme empêche donc tout développement réel de la société. La base de l’économie socialiste est que les moyens de production ne doivent appartenir à personne en particulier, donc à tout le monde. Cela passe par, d’une part, l’expropriation des patrons et actionnaires et la nationalisation sous le contrôle démocratique des travailleurs des principaux moyens de production. Et d’autre part, par la planification démocratique de la production.
De cette façon, dans chaque entreprise, chaque quartier, au niveau local, national, et international ce sont les travailleurs eux-mêmes qui définiront les besoins et les priorités de la production, ainsi que les conditions de cette production. Cela signifie répartir le travail entre tous et donc donner un emploi à tout le monde, supprimer les travaux inutiles imposés par la recherche du profit, prendre en compte les impératifs de sécurité et de protection de l’environnement, utiliser les technologies et avancées scientifiques pour diminuer la pénibilité de certains travaux par exemple… Cela signifie aussi la fin de l’exploitation car les travailleurs ne travailleront pas pour engraisser un patron mais pour eux-mêmes.
Le socialisme a besoin de démocratie comme le corps a besoin d’oxygène
La répartition du travail entre tous, permettra une réduction importante du temps de travail, et laissera ainsi le temps à chacun de participer à l’organisation et la gestion de la société. Dans chaque quartier, entreprise, école… des conseils se réuniront pour décider des priorités et des besoins de la collectivité et donc de chacun. Ces conseils éliront des délégués au niveau régional et national ; le gouvernement ouvrier sera formé de délégués directement issus de ces conseils. Les élus et délégués ne pourront l’être que pour une période déterminée, ils ne pourront pas être payés plus que le salaire moyen d’un ouvrier et seront révocables. La démocratie ouvrière, c’est une démocratie directe exercée par les travailleurs.
Solidarité internationale
L’économie capitaliste s’est propagée dans les moindres recoins de la planète entraînant sur son passage de multiples catastrophes humaines et écologiques. En même temps, elle a transformée une large majorité des habitants de la planète en une population ayant le même intérêt : la fin de l’exploitation. La compétition à l’échelle internationale, c’est la domination de la planète par quelques multinationales occidentales. Les pays capitalistes avancés se sont développés en pillant les ressources naturelles et humaines des pays d’Afrique, d’Asie et d’Amérique Latine (colonisation, esclavage…). Aujourd’hui, ils maintiennent volontairement ces pays dans la misère car c’est une nécessité pour eux de continuer à avoir des matières premières et de la main d’œuvre bon marché.
Une économie socialiste sera internationale. Elle sera basée partout sur la démocratie ouvrière permettant ainsi un échange égal. Une gestion démocratique en fonction des besoins, permettra de développer des liens de solidarité et de coopération, au lieu des rapports de domination et d’exploitation qui existent aujourd’hui. On pourrait mettre les avancées technologiques au service de tous, car le moteur de la société sera la satisfaction des besoins, et pas la satisfaction des profits de telle ou telle multinationale. La seule raison pour laquelle les pays pauvres n’ont pas accès aux mêmes technologies, aux mêmes médicaments… que dans les pays dominants, c’est qu’elles n’ont pas les moyens et les multinationales considèrent que ce ne sont pas des marchés rentables pour les capitalistes.
Il nous faut un parti révolutionnaire de masse
Le socialisme n’est pas seulement possible : il est nécessaire ! Il est nécessaire pour tous ceux qui souffrent de l’exploitation capitaliste, il est nécessaire si on veut pouvoir sauver la planète… il est nécessaire si on veut s’opposer réellement à la barbarie que le capitalisme développe de plus en plus. Mais pour qu’il soit possible, les travailleurs et les jeunes doivent mener un combat conscient pour cette alternative et se construire les outils qui permettront d’atteindre cette perspective. Cet outil c’est un parti révolutionnaire de masse, qui rassemble et organise des centaines de milliers de travailleurs et de jeunes dans chaque pays et organisés au niveau international et préparer la victoire de la révolution.
C’est pour cette perspective que se bat la Gauche révolutionnaire en France et Le Comité pour une Internationale Ouvrière à l’échelle mondiale et ses militants mettent en avant cette perspective partout où ils sont pour renforcer les luttes d’aujourd’hui et construire celles qui seront nécessaires demain. Les classes dirigeantes sont organisées, elles possèdent leur partis, leurs media, leurs financements, elles dirigent l’Etat… et pour leur reprendre ce qui est à nous nous devons nous aussi nous organiser de façon consciente et déterminée : rejoignez la Gauche révolutionnaire !
Par Virginie Prégny