Depuis début 2024 des grèves ont lieu un peu partout dans les entreprises, signe que la colère est encore très présente et qu’il y en a assez de subir les bas salaires, les conditions de travail pourries, les attaques de Macron, les licenciements, les effectifs insuffisants… La première vague de grèves en février dans l’éducation nationale montre que la colère déborde, et une seconde vague s’amorce.
Dans la plupart des luttes actuelles, c’est principalement autour des Négociations Annuelles Obligatoires (NAO) que les grèves éclatent car les directions et les patrons ne proposent que des miettes, voire rien du tout. Ces grèves permettent de gagner des augmentations de salaire souvent pour viser le rattrapage de l’inflation, voire des primes. Elles revêtent un caractère défensif et montrent la volonté de ne pas se laisser faire. Une brèche s’ouvre, saisissons l’occasion !
Vers un printemps explosif ?
Le climat se tend et l’étape de la grève du 19 mars, appelée par plusieurs syndicats dans le secteur public, va être une journée où cette colère va s’exprimer. Cette journée devrait servir d’encouragement à ce qu’il puisse y avoir des luttes qui démarrent, en appelant à poursuivre le mouvement au-delà du 19 mars.
Mais voilà, les directions syndicales ne semblent pas prendre en main cette question, alors qu’elles ont un rôle crucial à jouer pour impulser les discussions et l’entrée en lutte des travailleurs excédés, laissant les syndicalistes naviguer à vue. À tel point que l’appel à cette journée d’action, signé par une intersyndicale large, n’appelle pas clairement à la grève et semble avoir du mal à descendre dans les sections syndicales.
Pourtant les directions syndicales devraient mettre en œuvre un plan de lutte pour faire face à la situation et permettre des véritables victoires : pour de vraies augmentations de salaires (plutôt que des primes), des embauches massives, l’arrêt des réformes de casse des services publics, des fermetures d’entreprises… Les luttes depuis le début de l’année montrent que la période est propice à arracher des victoires. Parce que dans le même temps, les capitalistes ont peur d’une réaction trop forte des travailleurs face à leurs attaques. Cette fenêtre de luttes peut (et doit !) se développer avant le démarrage des campagnes des élections européennes. Un climat de lutte au printemps impactera la période électorale, ne laissant pas de répit à Macron et aux listes des forces pro-capitalistes.
De quoi avons-nous besoin ?
À chaque annonce de grève, la même question se pose : est-ce que celle-ci vaudra le coup ? Comment la rendre plus combative ? La certaine lassitude qui s’est installée profite à Macron et aux capitalistes et les directions syndicales n’apportent aucunes réponses à ces questionnements. Elles sentent aussi que la situation peut les dépasser très rapidement. Mais c’est surtout l’absence d’un programme clair partagé au sein de la classe ouvrière qui empêche aujourd’hui d’affronter frontalement Macron et les patrons. Les travailleurs n’auront pas peur d’entrer en lutte si c’est sur des bases claires et des objectifs précis. C’est donc bien de discussions sur nos revendications et de quelle société on veut, dont on a besoin.
Il faut que des initiatives soient prises dans les équipes syndicales combatives, avec tous les travailleurs et travailleuses volontaires et déterminés, pour lancer des discussions dans les syndicats et les lieux de travail et par extension permettre à tous les travailleurs de s’impliquer dans la bataille contre le gouvernement Macron-Attal et les capitalistes.
Yohann bis